Nous pouvons régulièrement admirer la lumière cendrée sur la Lune. Le même phénomène a été photographié sur le satellite Dioné dans la banlieue de Saturne.
La sonde américaine Cassini explore Saturne et sa banlieue depuis 2004. Elle a eu plusieurs fois l’occasion de s’approcher de Dioné, un satellite de 1.100 kilomètres de diamètre qui a été découvert par l’astronome Jean-Dominique Cassini en 1684.
Sur cette image réalisée le 23 octobre 2016 à une distance d’environ 504.000 km nous sommes très loin des records de décembre 2011 (survol à 100 km de distance) ou même de juin 2015 (500 km entre la sonde et le satellite).
Mais le charme de cette photographie réside dans la lumière cendrée qui accompagne le croissant de Dioné. Si la Lune doit sa lumière cendrée aux rayons solaires renvoyés dans l’espace par la Terre (d’où son nom de clair de Terre), c’est Saturne qui assure ici le rôle de “miroir”.
Principalement composé d’eau sous forme de glace, Dioné est un satellite qui intrigue les planétologues en raison de grandes stries lumineuses qui griffent par endroit sa surface.
Lorsqu’on les a observées pour la première fois avec les sondes Voyager dans les années 1980, on a d’abord pensé que ces stries étaient le résultat d’un processus de cryovolcanisme (comme pour les volcans de glace). La sonde Cassini a fourni depuis des images avec une bien meilleure résolution qui ont accrédité l’hypothèse d’une activité tectonique à l’origine de ces grandes failles aux parois lumineuses. En avril 2010 le spectromètre à plasma Caps (pour CAssini Plasma Spectrometer) avait en outre détecté la présence de molécules d’oxygène dans la fine atmosphère de Dioné.