Croquis célestes : le plaisir au bout du crayon

Faire des croquis de ses observations astronomiques, voilà une activité facile à mettre en œuvre et peu onéreuse.

Des croquis, plus simples que des dessins :

Le dessin astronomique connaît un regain d’intérêt depuis quelques années, porté par quelques passionnés. On consultera avec plaisir les sites de Bertrand LavilleSerge Vieillard, Michel Deconinck ou encore Laurent Oumar. Mais tout le monde n’a pas la fibre artistique. Parlons plutôt de croquis astronomiques, une formule qui ne fera pas reculer les néophytes. Ce sont de simples représentations sur carnet réalisées l’œil à l’oculaire, puis mises au propre :

Un croquis pour garder un souvenir de chaque observation. © Jean-Baptiste Feldmann

Un ou deux crayons à papier, une gomme, un carnet A5 papier blanc (150 grammes) éclairé, il suffit de peu de matériel pour se lancer :

Le croquis astro requiert très peu de matériel. © Jean-Baptiste Feldmann

 Avantages des croquis :

La question est légitime, à l’heure où caméras performantes et télescopes connectés ont envahi le marché. Le dessin, seul outil de l’astronome jusqu’au début du XXème siècle, peut paraître bien obsolète aujourd’hui. Mais cette technique a d’indéniables avantages : très simple quand on se lance, peu coûteuse et rapide à mettre en œuvre sur le terrain. Bref, tout le contraire de l’astrophotographie !

Deux installations différentes : à gauche pour faire des croquis, à droite pour de la photo.

Autre avantage, des séquences d’observations courtes : entre 45 minutes et une heure pour s’installer, observer, dessiner et ranger. Un atout certain pour profiter des éclaircies, tout en conciliant astronomie et vie de famille. La preuve : j’ai réalisé plus d’une centaine de croquis astro en 2024, annus horribilis en matière de météo !

Un célèbre trio de cratères lunaires dessiné au télescope. © Jean-Baptiste Feldmann

Facilité et rapidité de mise en œuvre, voilà bien les qualités de cette technique. Sans oublier que le croquis nous oblige à mieux observer : on repère de nouveaux détails en passant du temps à dessiner un astre. Lumière cendrée, cratères lunaires, amas d’étoiles, nébuleuses, galaxies dans leur champ d’étoiles, on peut tout “croquer” pour en garder un souvenir. Exemple avec cet enregistrement du satellite Europe sortant progressivement de l’ombre de Jupiter dans la soirée du jour de l’An :

La mise au propre :

On peut très bien se contenter de garder ses croquis dans le carnet d’observation, mais certains voudront “mettre au propre” leur travail. Craie, feutres, crayons, pastels… les techniques ne manquent pas, à vous de faire des essais. Pour mes croquis lunaires par exemple, j’ai d’abord essayé la craie, mais l’emploi d’un fixateur (indispensable) a tendance à estomper certains dégradés :

Autre technique : feutres (blanc/noir/gris argenté) sur papier gris (carnet A5). Ci-dessous, une représentation de la chaîne des Apennins lunaires avec le cratère Archimède :

Et quand je remets au propre le ballet des satellites galiléens ou un astérisme, l’emploi du logiciel PhotoFiltre me permet d’obtenir des astres bien ronds (satellites et étoiles), et d’y ajouter de la couleur si nécessaire :

Jupiter dessiné au télescope. © Jean-Baptiste Feldmann

Vous l’aurez compris, il ne faut rien s’interdire. Alors si le cœur vous en dit, lancez-vous. Vous pourrez, en quelques mois, vous constituer une jolie collection de souvenirs astronomiques que vous archiverez avec plaisir !

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