Des extraits d’un célèbre catalogue d’étoiles attribué à Hipparque seraient cachés dans un manuscrit chrétien médiéval.
Hipparque, père de l’astronomie :
L’astronome grec Hipparque (190-120 avant J.-C.) est considéré comme le premier astronome de l’Histoire. Son œuvre est considérable. Il est surtout connu pour avoir établi le premier catalogue astronomique contenant la position et la magnitude de nombreuses étoiles. Mais il avait également pressenti que les étoiles naissent, se déplacent au cours de leur vie et finissent par mourir. Mathématicien, il s’appuya sur la trigonométrie et des observations antérieures pour développer une méthode fiable de prédiction des éclipses. Tous ses travaux étaient réunis dans une quinzaine d’ouvrages dont il était l’auteur :
Mais de tout cela, nous n’avons que des évocations dans les écrits de ses successeurs. C’est surtout l’astronome grec Claude Ptolémée, trois siècles plus tard, qui nous a révélé l’immense travail de son illustre prédécesseur. Seuls trois ouvrages d’Hipparque nous sont parvenus, mais rien sur le fameux catalogue. Jusqu’à une singulière découverte…
Catalogue caché :
Au Moyen-Âge, les manuscrits vierges étant rares, il arrivait qu’un parchemin soit effacé pour être réutilisé. C’est ce qu’on appelle un palimpseste : les copistes grattaient l’ancien texte avant d’y inscrire le nouveau. Mais ce gommage n’était pas total et le parchemin gardait les traces de son utilisation antérieure. Et c’est ce qu’on a découvert en analysant un codex. Des chercheurs français (Centre Léon Robin) et anglais (Tyndale House) ont remarqué des anomalies dans le Codex Climaci Rescriptus. Scruté en profondeur grâce à l’imagerie multispectrale (qui consiste à acquérir des images dans plusieurs bandes spectrales), ce manuscrit chrétien a laissé apparaître des morceaux d’un catalogue d’étoiles :
Les coordonnées des astres inscrits sur ces fragments ont permis de dater ce catalogue comme contemporain à Hipparque. La précision des mesures est remarquable, et l’astronome grec mérite bien d’avoir un satellite d’astrométrie à son nom : Hipparcos. Les chercheurs vont continuer à analyser les feuillets de ce codex en espérant y découvrir d’autres trésors cachés (lire l’article du CNRS).
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