La recherche de nébuleuses planétaires sur les images digitalisées du ciel est devenue la spécialité de certains astronomes amateurs méticuleux.
Agonie stellaire :
Les nébuleuses planétaires (NP) portent un nom qui peut prêter à confusion. On le doit uniquement à leur aspect circulaire qui les faisait passer pour des planètes dans les télescopes imparfaits de nos aïeux. Il s’agit en réalité d’une enveloppe gazeuse éjectée par des étoiles très chaudes. Elles deviennent instables en fin de vie, lorsqu’elles ont atteint le stade de naine blanche. Les astronomes estiment que notre Galaxie pourrait compter 30.000 NP dont seulement 10% ont été découvertes à ce jour.
Certaines NP sont particulièrement célèbres, comme Messier 97 (le Hibou, image ci-dessus) ou Messier 27 (la nébuleuse Dumbbell). Mais la majorité d’entre elles sont beaucoup plus discrètes. Elles restent encore à découvrir.
Le domaine des amateurs motivés :
Depuis une dizaine d’années un groupe d’astronomes amateurs confirmés s’est regroupé autour de Pascal Le Dû (avec le soutien de l’astrophysicienne Agnès Acker). Leur ambition : dénicher de nouvelles nébuleuses planétaires qui auraient échappé aux grands télescopes. Ils ont mis au point des protocoles de prises de vues très élaborés et ont réalisé ainsi plusieurs centaines de découvertes. On peut prendre connaissance de ce remarquable travail sur le site PlanetaryNebulae.net dans lequel Pascal Le Dû et Thomas Petit (de l’APO) ont rassemblé toutes les actualités et catalogues des nébuleuses planétaires francophones.
Un tandem franco-allemand :
Certains de ces amateurs ont choisi de mener cette recherche non pas en photographiant le ciel mais en épluchant les images digitalisées disponibles sur Aladin Sky Atlas. C’est le cas de l’astronome amateur français Xavier Strottner (catalogue St avec 67 NP) et de l’astrophotographe allemand Marcel Drechsler (catalogue Dr avec 37 NP). Ils ont décidé d’unir leurs compétences avec le soutien de Dana Patchick.
Leur catalogue (StDr) compte déjà 16 découvertes qui attendent d’être confirmées par l’obtention d’un spectre de la NP, un travail mené par Pascal Le Dû. Ce dernier a déjà obtenu 4 spectres sur les objets StDr 2, StDr 4, StDr 12 et StDr 13. “Ils ont tous montré de belles raies en émission. Les candidates StDr 12 et StDr 13 se distinguent du lot car elles montrent essentiellement des raies nébulaires typique de NP (doublet [OIII], raies [NII] et Halpha).” L’un des plus beaux objets de ce catalogue est d’ailleurs StDr 13 dans la constellation de la Licorne qui a été imagé en décembre dernier par l’astrophotographe Andreas Bringmann.