« Ce n’est pas seulement aux oiseaux
que je m’adresse comme à des frères ;
le soleil, la lune, le vent, le feu,
tous sont des frères et des soeurs. »
Saint François d’Assise
Nous, les hommes, nous vivons sur notre Terre depuis deux millions d’années. Depuis quatre siècles seulement nous savons que notre berceau est une planète parmi les autres, roulant sur son orbite autour du soleil. Et voici ce que nous ne savons pas encore : Terre, toi qui nous a tenus dans tes flancs, n’es-tu qu’un vaisseau aveugle en marche dans l’espace ? N’es-tu qu’un fragile grain de poussière perdu dans l’immensité, tandis que là-haut, les étoiles sont indifférentes ? Astronome, je sais bien que les astres que nous interrogeons renvoient intacte LA question. Dépouillons-nous alors de l’habit du savant et livrons-nous à la parole du poète, du « rêveur d’univers ».
Je suis à genoux ici, sur cette petite Terre, devant l’immensité, devant le cercle lumineux de l’espace. Je ferme les yeux, élève mon esprit, quitte la Terre, et me lance en pensée par-delà l’abîme, par-delà tout ce qui est visible. Et, lorsque je les rouvre, je contemple et je reçois.











Cent mille milliards de poèmes est un livre composé de dix feuilles, chacune découpée en quatorze bandes horizontales, chacune portant sur son recto un vers. En tournant les bandes horizontales comme des pages, on peut donc choisir pour chaque vers une des dix versions proposées par Queneau, ce qui fait 100 000 000 000 000 poèmes potentiels.
Edition originale du Songe de Kepler
Traduction française 







