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À la découverte des gigantesques volcans martiens

Extrait de mon livre “Volcanologie” (Ed. Dunod)
Sur Mars, un volcanisme exubérant, éteint actuellement, s’est manifesté.
Vingt-deux volcans isolés ont été repérés dans la partie nord. Ils ressemblent un peu aux volcans boucliers d’Hawaii ou de la Réunion mais en beaucoup plus grand, avec des accumulations de coulées (jusqu’à 2 000 km de long) et des caldeiras sommitales.

Mon interview sur Futura-Sciences :

http://www.dailymotion.com/video/x33f063_interview-a-la-decouverte-des-gigantesques-volcans-martiens_school

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Volcans d’Afrique

Jeudi 26 mars dernier, j’étais invité par le Centre Universitaire du Temps Libre (CUTL) de Maintenon (28130), à donner une conférence à la Salle des fêtes de Saint-Piat, sur le thème des Volcans d’Afrique.

Les volcans d’Afrique sont nombreux et variés : sur le continent ou dans les îles tout autour, coulées, fontaines, lacs de lave ou panaches de cendres…

La « corne de l’Afrique »

Au niveau du « Triangle des Afars », entre l’Éthiopie et la République de Djibouti, trois structures géologiques majeures se rejoignent :

– la zone transformante du Jourdain, avec le lac de Tibériade, la mer Morte (dont le niveau se situe largement en-dessous de zéro : – 422 m), jusqu’au golfe d’Aqaba et le golfe de Suez (W), se prolonge par la mer Rouge ;

– la dorsale océanique de Carlsberg de l’océan Indien, pénètre dans golfe d’Aden jusque dans la région de Tadjoura ;

– le fossé du Rift est africain et ses grands lacs d’effondrement : lac Albert, lac Édouard… Le lac Tanganyika (altitude 775 m), de 677 km long, a une profondeur maximale de 1433 m ; son fond se situe donc sous le niveau de la mer ! Le lac Malawi (anciennement Nyassa) mesure 580 km de long, pour une profondeur maximale de 706 m.

En Éthiopie, nous retrouvons le lac de lave permanent du volcan Erta Ale, l’un des rares au monde. En 2004, il s’était recouvert d’une pellicule de roche durcie et nous avons pu y descendre, avec Nicolas Hulot et l’équipe de Ushuaïa-Nature pour des prélèvements de la lave sous-jacente.

Non loin, se situe l’étrange site hydrothermale de Dallol, avec ses eaux acides multicolores. Comme le précisait Nicolas : « On se croirait sur la planète Mars ! ».

Un autre lac de lave occupe le cratère du Nyiragongo, en République démocratique du Congo.

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Le lac de lave de l’Erta Ale en janvier 2003 (© J.M. Bardintzeff).

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L’explosion de la montagne Pelée

La montagne Pelée (1397 m), située en Martinique aux Antilles, est un volcan tristement célèbre pour sa terrible éruption du 8 mai 1902. Une formidable nuée ardente (nuage brûlant de gaz, cendres, ponces) d’une température de 500 degrés, progressant à 500 km/h, détruisit la ville de Saint-Pierre et ses environs, faisant 28 000 victimes. Ce type de dynamisme éruptif explosif, constituant une référence, est maintenant qualifié de « péléen ».

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Image de volcan : Tungurahua, Équateur

Le Tungurahua est un volcan majestueux de l’Équateur, qui culmine à 5 016 mètres. Il est en éruption quasi continue depuis 1999 et émet d’imposants panaches de cendres qui montent à plusieurs kilomètres de haut (jusqu’à l’altitude 13-14 km en 2007-2008). Il est aussi le siège de coulées boueuses (lahars).

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Le Tungurahua le 1er novembre 1999 (© J.M. Bardintzeff).

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Image de volcan : Devils Tower, USA

Devils Tower, littéralement « la Tour du diable », est un étrange piton volcanique situé au nord-est de l’état du Wyoming aux USA.

Haute de 268 ou 386 m (selon le point de repère de base), elle culmine à 1558 m. C’est le premier « National Monument », créé aux États-Unis, en 1906.

Elle est constituée d’une roche volcanique appelée phonolite, débitée en prismes (orgues volcaniques) quasi parfaits. S’agit-il d’une ancienne cheminée volcanique ? Ou d’un ancien réservoir magmatique ? qui se serait solidifié en profondeur il y a 40 à 50 millions d’années, avant d’être dégagé par l’érosion.

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Devils Tower (© J.M. Bardintzeff).

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Image de volcan : le mont Cameroun (suite)

Mon livre « Volcanologue. De la passion à la vocation », Éditions Vuibert, 2009

Un extrait (suite):

La lave issue de la fissure inférieure a parcouru plus de dix kilomètres, sur une largeur moyenne de 500 mètres à un kilomètre. Relativement visqueuse, elle avance lentement mais inexorablement, à quelques mètres à l’heure. Le front mesure plusieurs centaines de mètres de large et, selon les endroits, d’une dizaine à une trentaine de mètres d’épaisseur. Des blocs de plusieurs mètres s’effondrent, roulent et se brisent en révélant la lave incandescente. Une fois refroidie, Il s’agit d’une roche sombre, basique, à gros cristaux d’olivine et de pyroxène. En contrebas, j’entends le coassement pathétique des grenouilles d’une petite mare, condamnée à brève échéance.

Le 10 avril, le front se situe dans Green Valley Estate, à 120 m d’altitude et à 600 m de la route longeant la côte atlantique entre Limbe et Idenau, et plus précisément entre Batoke et Bakingili. Le 13 avril, il s’en approche à 260 m et le 15 avril au matin, à 5 m seulement. Dans la population, je perçois des sentiments contradictoires : de l’inquiétude, certes, mais aussi une indéniable fascination.

Durant toute la journée du 15 avril, le front se situe tout prêt de la route mais ne progresse pas significativement. La coulée a développé des lobes latéraux. Si la route est coupée, toute une région sera isolée. On assiste à un ballet incessant de voitures surchargées. L’armée essaye de gérer tout cela. À 19 heures, le premier bloc incandescent tombe sur la route, qui est coupée dans la nuit du 15 au 16.

Le 16 au matin, je survole la zone en hélicoptère avec Pierre Wandji. Sur cent mètres, la route est recouverte par une épaisseur de 10 m de lave.

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Vue d’hélicoptère, le 16 avril 1999 : la coulée de lave a traversé la route (© J.M. Bardintzeff).

Images de volcan : le mont Cameroun

Mon livre « Volcanologue. De la passion à la vocation », Éditions Vuibert, 2009

Un extrait :

… j’apprends que le mont Cameroun est sorti, le 28 mars (1999), d’un sommeil de dix-sept ans. Une fissure s’est ouverte sur son flanc sud et d’importantes coulées de lave se dirigent vers des zones habitées.

Le Cameroun est traversé en écharpe, du lac Tchad, au nord, au mont Cameroun, au sud, par un alignement volcano-plutonique majeur, long d’environ un millier de kilomètres, appelé « Ligne du Cameroun », prolongée en mer par les îles du golfe de Guinée. Le mont Cameroun se situe près de l’océan Atlantique. Il s’agit d’un volcan géant, culminant à 4 095 m, parsemé d’une centaine de petits cônes, souvent alignés sur des fissures.

Nous arrivons sur place début avril. Dès le premier soir, nous nous rendons au front de la coulée active. Celui-ci, incandescent, mesure plus de 10 m de haut. Des blocs énormes, plurimétriques s’en détachent et s’écroulent dans un bruit d’explosion et de « vaisselle cassée ». La silhouette des palmiers se détache sur le fond orangé de la scène : ils n’ont plus que quelques heures à vivre avant de brûler, irrémédiablement.

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Coulée de lave au mont Cameroun (© J.M. Bardintzeff).

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Le mont Cameroun en éruption en avril 1999 (© J.M. Bardintzeff).