Le volcan Zao est situé au Japon, près de Yamagata, dans la Province Tohoku, à 5 heures de route de Tokyo en direction du nord.
Le lac de cratère du Zao (© J.M. Bardintzeff).
Le volcan Zao est situé au Japon, près de Yamagata, dans la Province Tohoku, à 5 heures de route de Tokyo en direction du nord.
Le lac de cratère du Zao (© J.M. Bardintzeff).
Le Sangeang Api est entré brusquement en éruption le 30 mai 2014. Il a libéré une imposante colonne éruptive. Il n’y a pas de victimes.
Le volcan Sangeang Api
Le Sangeang Api, volcan qui culmine à 1949 m, appartient à l’arc des Petites îles de la Sonde en Indonésie. Il constitue une petite île ronde, de 13 km de diamètre, située au nord-est de l’île plus importante de Sumbawa, célèbre par son terrible Tambora. Il entre en éruption assez fréquemment, tous les 10-20 ans en moyenne au XXe siècle. Sa dernière éruption remontait à 1997-1999.
J’ai visité cette île-volcan, alors endormie, en 2007.
Le volcan Sangeang Api le 13/7/2007 (© J.M. Bardintzeff).
Quelques maisons, habitées par des pêcheurs, des fermiers (© J.M. Bardintzeff).
En remontant des ravines, on découvre des successions de niveaux pyroclastiques, constitués de blocs et de cendres, témoins d’épisodes explosifs anciens.
On observe aussi des dépôts de coulées boueuses d’origine volcanique, appelées lahars, un terme indonésien (© J.M. Bardintzeff).
L’étape suivante m’a conduit sur l’île de Rinca, sœur de Komodo, célèbre comme elle par ses varans monstrueux !
Un varan à Rinca (© J.M. Bardintzeff).
L’éruption du 30 mai 2014
La hauteur du panache ?
Les informations font état d’une colonne éruptive haute de 15 à 20 km. La différence est importante car la tropopause, limite entre la troposphère et la stratosphère, se situe justement aux alentours de 17 km au niveau de l’équateur. Si les cendres sont injectées dans la stratosphère, elles séjourneront plus longtemps en haute altitude.
Continuer la lecture de Éruption explosive majeure au Sangeang Api, Indonésie
Haroun Tazieff (1914-1998), célèbre volcanologue médiatique, aurait eu 100 ans le 11 mai 2014.
Un hommage lui sera rendu du 11 au 15 juin 2014 dans le département de l’Hérault (34).
J’ai rencontré Haroun Tazieff à plusieurs reprises : de grands souvenirs !
Ma première rencontre avec Haroun Tazieff le 9 décembre 1972 : le célèbre volcanologue me dédicace son livre L’Etna et les volcanologues à la librairie Arthaud à Grenoble (© photo Arthaud).
Lors du traditionnel match de rugby avec les étudiants à l’université d’Orsay le 31 janvier 1985, l’équipe des volcanologues avait plutôt fière allure avec, de gauche à droite : le professeur Robert Brousse, Haroun Tazieff, alors ministre, et Jacques-Marie Bardintzeff (© source photo inconnue).
Mon livre « Volcanologue. De la passion à la vocation », Éditions Vuibert, 2009
Un extrait (suite):
La lave issue de la fissure inférieure a parcouru plus de dix kilomètres, sur une largeur moyenne de 500 mètres à un kilomètre. Relativement visqueuse, elle avance lentement mais inexorablement, à quelques mètres à l’heure. Le front mesure plusieurs centaines de mètres de large et, selon les endroits, d’une dizaine à une trentaine de mètres d’épaisseur. Des blocs de plusieurs mètres s’effondrent, roulent et se brisent en révélant la lave incandescente. Une fois refroidie, Il s’agit d’une roche sombre, basique, à gros cristaux d’olivine et de pyroxène. En contrebas, j’entends le coassement pathétique des grenouilles d’une petite mare, condamnée à brève échéance.
Le 10 avril, le front se situe dans Green Valley Estate, à 120 m d’altitude et à 600 m de la route longeant la côte atlantique entre Limbe et Idenau, et plus précisément entre Batoke et Bakingili. Le 13 avril, il s’en approche à 260 m et le 15 avril au matin, à 5 m seulement. Dans la population, je perçois des sentiments contradictoires : de l’inquiétude, certes, mais aussi une indéniable fascination.
Durant toute la journée du 15 avril, le front se situe tout prêt de la route mais ne progresse pas significativement. La coulée a développé des lobes latéraux. Si la route est coupée, toute une région sera isolée. On assiste à un ballet incessant de voitures surchargées. L’armée essaye de gérer tout cela. À 19 heures, le premier bloc incandescent tombe sur la route, qui est coupée dans la nuit du 15 au 16.
Le 16 au matin, je survole la zone en hélicoptère avec Pierre Wandji. Sur cent mètres, la route est recouverte par une épaisseur de 10 m de lave.
Vue d’hélicoptère, le 16 avril 1999 : la coulée de lave a traversé la route (© J.M. Bardintzeff).
Mon livre « Volcanologue. De la passion à la vocation », Éditions Vuibert, 2009
Un extrait :
… j’apprends que le mont Cameroun est sorti, le 28 mars (1999), d’un sommeil de dix-sept ans. Une fissure s’est ouverte sur son flanc sud et d’importantes coulées de lave se dirigent vers des zones habitées.
Le Cameroun est traversé en écharpe, du lac Tchad, au nord, au mont Cameroun, au sud, par un alignement volcano-plutonique majeur, long d’environ un millier de kilomètres, appelé « Ligne du Cameroun », prolongée en mer par les îles du golfe de Guinée. Le mont Cameroun se situe près de l’océan Atlantique. Il s’agit d’un volcan géant, culminant à 4 095 m, parsemé d’une centaine de petits cônes, souvent alignés sur des fissures.
Nous arrivons sur place début avril. Dès le premier soir, nous nous rendons au front de la coulée active. Celui-ci, incandescent, mesure plus de 10 m de haut. Des blocs énormes, plurimétriques s’en détachent et s’écroulent dans un bruit d’explosion et de « vaisselle cassée ». La silhouette des palmiers se détache sur le fond orangé de la scène : ils n’ont plus que quelques heures à vivre avant de brûler, irrémédiablement.
Coulée de lave au mont Cameroun (© J.M. Bardintzeff).
Le mont Cameroun en éruption en avril 1999 (© J.M. Bardintzeff).
Interviewé ce midi par Christophe Noiseux, dans son émission « h2o semaine » de Radio France Bleu Pays d’Auvergne, à propos de la sortie de mon livre « Pour les nuls présente Les volcans » aux Éditions Gründ (l’interview commence à 4mn53s et se termine à 11mn13s).
Un extrait de mon livre « Volcanologie » (Dunod, 4e édition, 2011) :
Les volcans de boue ne résultent nullement d’un processus magmatique : ils tiennent leur nom de leur activité « explosive » et aussi de leur forme (cône miniature, le plus souvent de quelques dizaines de centimètres ou quelques mètres de haut). Un millier sont connus dans le monde, essentiellement dans des zones en compression : Italie (Maccalube en Sicile et dans la région de Modène dans les Apennins), Roumanie, Azerbaïdjan, Pakistan (où ils peuvent mesurer plusieurs centaines de mètres de haut), Bangladesh, Myanmar, Trinité-et-Tobago, Barbade. Ils existent en mer aussi (Méditerranée, Atlantique, mer Noire, mer Caspienne). Ils émettent des gaz d’origine profonde, du méthane essentiellement (94-97% pour Maccalube) qui s’enflamme parfois spontanément mais aussi CO2, H2S, O2, N2, CO, des gaz rares (Ar, He, Ne, Kr, Xe). Il s’agit parfois simplement de gaz bactériens d’origine peu profonde.
J.M. Bardintzeff, Volcanologie, Dunod, 4e édition, 2011
À ce titre, les volcans de boue de Berca en Roumanie constituent une belle curiosité géologique.
« 80 jours voyages » organise un voyage en Roumanie (volcans de boue et curiosités géologiques)
8-11 novembre 2014
Guide : Sylvain Chermette
Conseiller scientifique : Jacques-Marie Bardintzeff
Renseignements : 09 81 07 43 66
Voyage géologique en Roumanie (volcans de boue) avec 80 jours voyages
Voici 3 photos spectaculaires de Sylvain Chermette :
Volcan de boue de Berca, Roumanie (© S. Chermette).
Volcan de boue de Berca, Roumanie (© S. Chermette).
Volcan de boue de Berca, Roumanie (© S. Chermette).
Séismes en France métropolitaine
Extrait de mon livre
« Le grand livre des volcans du monde, séismes et tsunamis », Editions Orphie
En France métropolitaine, il y a eu et il y aura encore des séismes d’intensité moyenne. Le dernier séisme meurtrier sur le territoire français, a eu lieu en Provence, à Lambesc, le 11 juin 1909. Sa magnitude est estimée à 6,4 pour une intensité de IX-X. Il a fait quarante-six victimes et détruit plusieurs villages dont Lambesc, Rognes, Saint-Cannat, Venelles ; de gros dégâts sont notés à Salon-de-Provence, Vernègues, etc. Le même séisme ferait aujourd’hui près de 1 000 morts car la région est plus peuplée. Le 13 août 1967, à Arette dans les Pyrénées-Atlantiques, après un séisme de magnitude 5,3 (intensité VIII-IX), de nombreuses maisons ont été lézardées dont certaines irréparables, le clocher de l’église très endommagé a du être abattu ; on a déploré 1 victime dans le village, la dernière à ce jour en France à la suite d’un séisme.
Plusieurs régions de France sont concernées par les séismes : Provence-Côte d’Azur, Alpes, Pyrénées, vallées du Rhône et du Rhin. Une carte des risques sismiques en France a été dressée. Des précautions doivent être prises, plus particulièrement lors de la construction de barrages ou de centrales nucléaires, dans la vallée du Rhône par exemple.
Récemment, deux séismes se sont produits en France métropolitaine :
Extrait de mon livre « Volcanologue. De la passion à la vocation » par Jacques-Marie Bardintzeff, Éditions Vuibert, 2009 :
À cent cinquante kilomètres à l’ouest du célèbre Kilimandjaro, en bordure de la Rift Valley africaine, se dresse l’étrange Ol Doinyo Lengai, la montagne sacrée des Massaïs. Il produit des laves uniques au monde, des carbonatites, noires comme l’encre.
Après six heures d’escalade, le cratère apparaît, tout rond, d’un diamètre d’environ 300 m pour une profondeur de 50 m. Des failles radiaires libèrent d’abondantes fumerolles. Une vingtaine de hornitos, petits volcans miniatures d’un peu plus d’une dizaine de mètres de haut, se côtoient. Plusieurs d’entre eux sont actifs à tour de rôle.
Et nous partons à la découverte du cratère. Une langue de lave noire semble toute récente. Sa partie médiane bouge encore. En amont, il s’agit d’une véritable petite rivière de lave d’une fluidité extrême, qui s’écoule en cascade d’un hornito. En une centaine de mètres, elle devient visqueuse et pâteuse avant de s’immobiliser, pétrifiée. Mais attention à ne pas poser le pied dessus car la croûte superficielle se brise facilement. Ces laves sont uniques au monde car constituées de carbonates et non de silicates. Plus précisément, il s’agit de carbonates de sodium et de potassium. Leur température de fusion, deux fois plus faible, atteint cependant 500 °C. Elles sont d’une couleur d’encre, bien différente des autres, écarlates. Rapidement, elles s’altèrent et deviennent complètement blanches. L’Ol Doinyo Lengai est un volcan en noir et blanc…
(© J.M. Bardintzeff)
Merci à Sylvain Frécon pour ses dessins humoristiques illustrant mon dernier livre.
Pour les nuls présente Les volcans
Le Macdonald va-t-il émerger ?
Au sud des îles Australes, en Polynésie, un volcan sous-marin a été découvert et baptisé « Macdonald », du nom d’un volcanologue américain. Il s’est formé au fond de l’océan à une profondeur de 4 000 mètres. Puis il a grandi petit à petit lors de chacune de ses éruptions. Aujourd’hui, son sommet n’est qu’à quelques dizaines de mètres de profondeur. S’il continue à entrer en éruption et à grandir, il émergera sans doute prochainement pour former une île nouvelle ! Mais à qui appartiendra cette île ?
(dessin Sylvain Frécon)