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Image de volcan : le mont Cameroun (suite)

Mon livre « Volcanologue. De la passion à la vocation », Éditions Vuibert, 2009

Un extrait (suite):

La lave issue de la fissure inférieure a parcouru plus de dix kilomètres, sur une largeur moyenne de 500 mètres à un kilomètre. Relativement visqueuse, elle avance lentement mais inexorablement, à quelques mètres à l’heure. Le front mesure plusieurs centaines de mètres de large et, selon les endroits, d’une dizaine à une trentaine de mètres d’épaisseur. Des blocs de plusieurs mètres s’effondrent, roulent et se brisent en révélant la lave incandescente. Une fois refroidie, Il s’agit d’une roche sombre, basique, à gros cristaux d’olivine et de pyroxène. En contrebas, j’entends le coassement pathétique des grenouilles d’une petite mare, condamnée à brève échéance.

Le 10 avril, le front se situe dans Green Valley Estate, à 120 m d’altitude et à 600 m de la route longeant la côte atlantique entre Limbe et Idenau, et plus précisément entre Batoke et Bakingili. Le 13 avril, il s’en approche à 260 m et le 15 avril au matin, à 5 m seulement. Dans la population, je perçois des sentiments contradictoires : de l’inquiétude, certes, mais aussi une indéniable fascination.

Durant toute la journée du 15 avril, le front se situe tout prêt de la route mais ne progresse pas significativement. La coulée a développé des lobes latéraux. Si la route est coupée, toute une région sera isolée. On assiste à un ballet incessant de voitures surchargées. L’armée essaye de gérer tout cela. À 19 heures, le premier bloc incandescent tombe sur la route, qui est coupée dans la nuit du 15 au 16.

Le 16 au matin, je survole la zone en hélicoptère avec Pierre Wandji. Sur cent mètres, la route est recouverte par une épaisseur de 10 m de lave.

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Vue d’hélicoptère, le 16 avril 1999 : la coulée de lave a traversé la route (© J.M. Bardintzeff).

Images de volcan : le mont Cameroun

Mon livre « Volcanologue. De la passion à la vocation », Éditions Vuibert, 2009

Un extrait :

… j’apprends que le mont Cameroun est sorti, le 28 mars (1999), d’un sommeil de dix-sept ans. Une fissure s’est ouverte sur son flanc sud et d’importantes coulées de lave se dirigent vers des zones habitées.

Le Cameroun est traversé en écharpe, du lac Tchad, au nord, au mont Cameroun, au sud, par un alignement volcano-plutonique majeur, long d’environ un millier de kilomètres, appelé « Ligne du Cameroun », prolongée en mer par les îles du golfe de Guinée. Le mont Cameroun se situe près de l’océan Atlantique. Il s’agit d’un volcan géant, culminant à 4 095 m, parsemé d’une centaine de petits cônes, souvent alignés sur des fissures.

Nous arrivons sur place début avril. Dès le premier soir, nous nous rendons au front de la coulée active. Celui-ci, incandescent, mesure plus de 10 m de haut. Des blocs énormes, plurimétriques s’en détachent et s’écroulent dans un bruit d’explosion et de « vaisselle cassée ». La silhouette des palmiers se détache sur le fond orangé de la scène : ils n’ont plus que quelques heures à vivre avant de brûler, irrémédiablement.

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Coulée de lave au mont Cameroun (© J.M. Bardintzeff).

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Le mont Cameroun en éruption en avril 1999 (© J.M. Bardintzeff).

L’Ol Doinyo Lengai, Tanzanie, un volcan unique au monde

Extrait de mon livre « Volcanologue. De la passion à la vocation » par Jacques-Marie Bardintzeff, Éditions Vuibert, 2009 :

À cent cinquante kilomètres à l’ouest du célèbre Kilimandjaro, en bordure de la Rift Valley africaine, se dresse l’étrange Ol Doinyo Lengai, la montagne sacrée des Massaïs. Il produit des laves uniques au monde, des carbonatites, noires comme l’encre.

Après six heures d’escalade, le cratère apparaît, tout rond, d’un diamètre d’environ 300 m pour une profondeur de 50 m. Des failles radiaires libèrent d’abondantes fumerolles. Une vingtaine de hornitos, petits volcans miniatures d’un peu plus d’une dizaine de mètres de haut, se côtoient. Plusieurs d’entre eux sont actifs à tour de rôle.

Et nous partons à la découverte du cratère. Une langue de lave noire semble toute récente. Sa partie médiane bouge encore. En amont, il s’agit d’une véritable petite rivière de lave d’une fluidité extrême, qui s’écoule en cascade d’un hornito. En une centaine de mètres, elle devient visqueuse et pâteuse avant de s’immobiliser, pétrifiée. Mais attention à ne pas poser le pied dessus car la croûte superficielle se brise facilement. Ces laves sont uniques au monde car constituées de carbonates et non de silicates. Plus précisément, il s’agit de carbonates de sodium et de potassium. Leur température de fusion, deux fois plus faible, atteint cependant 500 °C. Elles sont d’une couleur d’encre, bien différente des autres, écarlates. Rapidement, elles s’altèrent et deviennent complètement blanches. L’Ol Doinyo Lengai est un volcan en noir et blanc…

(© J.M. Bardintzeff)

Pour les nuls présente Les volcans (suite)

Merci à Sylvain Frécon pour ses dessins humoristiques illustrant mon dernier livre.

Pour les nuls présente Les volcans

Le Macdonald va-t-il émerger ?

Au sud des îles Australes, en Polynésie, un volcan sous-marin a été découvert et baptisé « Macdonald », du nom d’un volcanologue américain. Il s’est formé au fond de l’océan à une profondeur de 4 000 mètres. Puis il a grandi petit à petit lors de chacune de ses éruptions. Aujourd’hui, son sommet n’est qu’à quelques dizaines de mètres de profondeur. S’il continue à entrer en éruption et à grandir, il émergera sans doute prochainement pour former une île nouvelle ! Mais à qui appartiendra cette île ?

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(dessin Sylvain Frécon)

 

Pour les nuls présente Les volcans

Vient de paraître, le 3 avril 2014, par Jacques-Marie Bardintzeff (illustrations F. Grégoire et S. Frécon).

« Pour les nuls présente Les volcans »

Pour les jeunes, Gründ, Paris, 48 pages, 24,1 x 28,7 cm, 9,95 euros,. Des rubriques « Un peu de technique », « Le saviez-vous ? » avec une frise à déplier et à découper

Ce livre explique la formation, la vie et la mort des volcans et emmène le lecteur dans un tour de la Terre à la découverte de tous les types de volcans. Il raconte les grandes catastrophes provoquées au cours de l’Histoire par les spectaculaires éruptions et les terribles nuées ardentes… Mais rappelle aussi que le volcanisme a contribué à l’apparition de la vie sur notre planète. Les toutes dernières découvertes des vulcanologues sont accompagnées d’illustrations inédites qui viendront alimenter la fascination des enfants pour tous les Etna, Vésuve et autres Fuji-Yama.

Il n’y a pas d’âge pour apprendre en s’amusant !

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Extraits choisis 

Les gaz et les geysers

Les volcans émettent une grande quantité des gaz. Les gaz jouent un rôle de moteur dans les explosions. Souvent, ils sont brûlants, asphyxiants. Ils représentent donc des dangers supplémentaires.

Fumer sans modération

Les volcans actifs émettent des gaz en abondance. La majorité des gaz sort par le cratère. D’ailleurs on décrit souvent un volcan comme une « montagne qui fume » ! Mais des gaz appelés « fumerolles » sont aussi émis par des fissures sur le flanc du volcan.

Les gaz volcaniques sont surtout de la vapeur d’eau, qui sort en volutes blanches. Le gaz carbonique, invisible, est aussi présent en grande quantité. Le dioxyde de soufre, qui pique les yeux et le nez, forme un nuage bleuté. L’hydrogène sulfuré à une odeur d’œuf pourri. Certains gaz peuvent s’enflammer : l’hydrogène donne une flamme bleue et le soufre une flamme orange.

Certains gaz atteignent 900 degrés alors que des fumerolles de gaz carbonique n’ont que quelques dizaines de degrés.

Les gaz jouent un rôle majeur dans le déclenchement des éruptions. En profondeur, les gaz sont prisonniers dans le magma puis ils sont libérés comme lorsque l’on ouvre une bouteille de champagne. Si les gaz sont abondants, l’éruption est explosive, c’est-à-dire que le magma est projeté sous forme de bombes, de cendres ou de nuée ardente.

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L’Etna libère une grande quantité de gaz (© J.M.
Bardintzeff).

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Gaz soufrés au volcan Mutnovsky au Kamchatka (© J.M.
Bardintzeff).

Pierre qui flotte

Une pierre ponce est une roche volcanique pleine de petits trous appelés vacuoles. Elle est très légère et elle flotte parfois sur l’eau.

TéléGrenoble

Mardi 25 février 2014, j’ai été invité par Thibault Leduc (rédacteur-en-chef) et Marie-Caroline Abrial (journaliste, présentatrice) au journal Cap Info de TéléGrenoble (enregistrement à 17h30 puis 5 diffusions en soirée et 4 rediffusions le lendemain matin).

www.telegrenoble.net/emissions/cap-info/1/cap-info-25-fevrier-2014_x1df6wc.html

(l’interview se passe entre 11 mn 35s et 19mn 15s)

 

Mes deux derniers livres pour enfants (6-8 ans) ont été présentés à cette occasion : “Le volcan se réveille” et “Litchi dans l’espace”.

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Jacques-Marie Bardintzeff (illustrations A. Dufour) (2012)

Le volcan se réveille

Le Pommier, 48 pages, 14,90 euros

Jacky, Michèle et Litchi, leur compagnon favori, sont passionnés par les volcans depuis qu’ils sont allés voir les volcans d’Auvergne. Ce matin, une lettre de leur cousin Bernard qui vit en Afrique est arrivée. Bernard n’habite pas loin d’un volcan, la montagne soufrée, et les invite à passer quelques jours avec lui. Durant leur séjour, le volcan va se réveiller…

L’auteur Jacques-Marie Bardintzeff est volcanologue et professeur des universités. Spécialiste des risques naturels dans le monde, il a écrit une grande quantité de livres et d’articles scientifiques ; il a aussi collaboré à de nombreuses émissions de radio et de télévision. Au Pommier, il est l’auteur d’une minipomme, Les volcans et leurs éruptions. L’illustratrice Amélie Dufour est diplômée des arts décoratifs de Strasbourg en 2002 section illustration, elle a depuis illustré de nombreux ouvrages pour l’édition jeunesse, chez Bayard jeunesse, Albin Michel, Milan, Nathan ou Flammarion.

www.editions-lepommier.fr/ouvrage.asp?IDLivre=604

 

Jacques-Marie Bardintzeff (illustrations B. Delaporte) (2013)

Litchi dans l’espace

Le Pommier, 48 pages, 14,90 euros

www.editions-belin.com/ewb_pages/f/fiche-article-litchi-dans-l-espace-22718.php?lst_ref=1

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Après leurs aventures africaines (cf Le volcan se réveille), nos quatre amis Jacky, Michèle, Bernard et Litchi ont décidé de profiter des vacances pour partir visiter les autres planètes en soucoupe volante. Ils découvriront les planètes bien connues du Système solaire et leurs spécificités mais aussi leurs satellites, les astéroïdes, les étoiles, et les grands noms de la conquête spatiale. Ils apprendront aussi à repérer, dans le ciel, les principales constellations.

 

Nous avons aussi parlé de l’actualité volcanique mondiale (Etna en Italie, Sinabung et Kelut en Indonésie).

La webcam de l’association LAVE permet de suivre en direct l’activité de l’Etna :

www.lave-volcans.eu/webcamslave.php

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L’Etna en éruption (© J.M. Bardintzeff).

Crises sismiques à El Hierro dans l’archipel des Canaries

L’archipel des Canaries (Extrait de « L’ABCdaire des Volcans ». J.M. Bardintzeff, Flammarion, Paris, 2001, 120 p.)

L’archipel des Canaries fait partie de l’Espagne mais se situe dans l’océan Atlantique au large de l’Afrique, à la latitude du sud marocain. Il s’étale sur 500 km et comprend sept îles principales, d’Ouest en Est, El Hierro, La Palma, La Gomera, Tenerife, Gran Canaria, Fuerteventura, Lanzarote, toutes d’origine volcanique.

Le volcan Teide point culminant (3718 m) se situe dans l’île de Tenerife. La neige saupoudre parfois son sommet, d’où son nom signifiant « montagne enneigée ». Il y a 150 000 ans, une phase explosive majeure a été suivie de l’effondrement d’une vaste caldeira de 15 km de diamètre « Las Canadas », dans laquelle se dresse le cône actuel.

À Lanzarote, 300 petits cônes forment « Las Montagnas del fuego » dans le parc national de Timanfaya. Entre 1730 et 1736 puis en 1824, des éruptions laviques importantes ont stérilisé l’île. La chaleur du sous-sol est encore telle, que la paille s’y enflamme spontanément. Dans un petit restaurant, la viande est cuite à la chaleur volcanique ! Dans la partie plus ancienne de l’île, de nombreux tunnels naturels, de plusieurs kilomètres de longs (« Cuevas de Los Verdes », « Jameos del Agua ») résultent de l’écoulement souterrain de la lave, qui a ensuite abandonné son conduit.

Dans l’île de La Palma, des éruptions se sont succédé au cours des derniers siècles : le volcan San Antonio en 1677-1678, le San Nicolas en 1949, puis le Teneguia en 1971, éruption aérienne la plus récente de l’archipel.

Ces îles isolées renferment des espèces « endémiques » spécifiques, sortes de « fossiles vivants ». Le dragonnier, arbre étonnant, peut vivre plusieurs millénaires. Munidopsis polymorpha, un petit crustacé des eaux souterraines de Lanzarote, est devenu albinos en vivant continuellement dans l’obscurité !

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L’Archipel des Canaries vu de l’espace (© NASA).

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Le Teide culmine à 3718 mètres dans l’île de Tenerife dans l’archipel des Canaries. À Roque de Garcia, ces étranges rochers sont des dykes, anciens filons d’alimentation en lave du volcan (© J.M. Bardintzeff).

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J.M. Bardintzeff observe des dépôts volcaniques au bord de la caldeira de Taburiente, dans l’île de La Palma, aux Canaries (© J.M. Bardintzeff).

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La chaîne volcanique de Timanfaya, dans l’île de Lanzarote, découvre un superbe cône à Masdache, près de La Geria (© J.M. Bardintzeff).

Activité sismique et volcanique à El Hierro

L’île d’El Hierro, la plus occidentale des Canaries, est le siège d’une activité tellurique depuis plus de deux ans.

Celle-ci commence le 19 juillet 2011 puis s’accroît. Ainsi, 454 séismes sont enregistrés pour la seule journée du 21 août 2011. Mais la majeure partie des secousses restent de faible magnitude (1 à 2) et localisées entre 9 et 12 km de profondeur. 9428 événements sismiques sont déjà enregistrés le 5 octobre à 7h30.

Une éruption sous-marine débute le 10 octobre 2011 à 5h15 du matin, au sud-ouest de l’île (à 7 km au large de la côte de La Restinga, à environ 1000 m de profondeur). Puis d’autres zones éruptives apparaissent, plus près de la côte et donc moins profondes.

Le 15 octobre, il s’agit d’une fissure située à 2,4 km de la côte et à une profondeur de seulement 150 m ! Des taches, des bulles (un « jacuzzi » !) et même des pierres fumantes sont visibles à la surface de la mer. Les plus forts séismes dépassent la magnitude 4 (4.4), provoquant des éboulements sur l’île.

L’éruption se poursuit jusque vers la mi-mars 2012. Le cône volcanique sous-marin n’est plus qu’à 86 m de profondeur !

Depuis, des crises sismiques de quelques jours chacune se succèdent tous les quelques mois (juin 2012, août 2012, septembre 2012, janvier 2013, mars 2013).

La dernière crise sismique est toute récente puisque le 23 décembre 2013, 102 séismes d’une magnitude supérieure à 1.5 sont enregistrés, le plus fort atteignant 3.1. Le 27 décembre, un séisme de 5.1 (intensité V) se produit à 15 km à l’ouest de l’île. Puis cela semble se calmer puisque l’on note seulement 1 séisme par jour du 1 au 3 janvier 2014.

À suivre !

Source IGN, Site web www.ign.es/ign/resources/volcanologia/HIERRO.html

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L’île de El Hierro (partie sud) vue de l’espace le 2 novembre 2011 lors de l’éruption sous-marine : une tache est visible dans la mer (© NASA).

Le grand livre des volcans du monde, séismes et tsunamis

Le grand livre des volcans du monde, séismes et tsunamis

par Jacques-Marie Bardintzeff, Éditions Orphie (2010)

Ce livre, tout en couleurs, s’adresse aux jeunes et au grand public. J’y raconte les « colères » de la Terre et j’explique comment les volcanologues et les sismologues essayent de faire face à ces événements qui peuvent devenir catastrophiques.

Quelques extraits :

Chapitre 1. Un soupirail de l’enfer

Les légendes de la Préhistoire et de l’Antiquité

Il y a un million d’années environ, nos ancêtres de la Préhistoire, redoutaient les manifestations de la nature (orage, cyclone, ouragan). Ceux qui vivaient à proximité des volcans devaient être complètement affolés lorsque ceux-ci entraient en éruption : de la lave brûlante sortait du cratère et mettait le feu aux forêts, des bombes incandescentes retombaient tout alentour et des cendres recouvraient le paysage.

Puis, dans l’Antiquité, les hommes ont essayé de représenter les volcans et de comprendre ces phénomènes étranges. On a retrouvé en Turquie, à çatal Höyük, une superbe fresque, vieille de 8600 ans, qui représente une éruption volcanique et une ville menacée. On raconte d’ailleurs que l’Arche de Noé s’est échouée, après le Déluge, en Turquie, sur le mont Ararat, un volcan en sommeil qui culmine à 5165 m : Noé, sa famille et un couple de chaque espèce animale ont ainsi été sauvés.

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Un soupirail de l’enfer ? Il s’agit en fait d’une ouverture (« skylight ») sur une coulée qui s’épanche en tunnel à Hawaii (© J.M. Bardintzeff).

Chapitre 23. Qu’est-ce qu’un séisme ?

Un tremblement de terre

Avez-vous déjà ressenti un tremblement de terre, même léger ? Le sol bouge, les maisons vibrent, on entend même parfois une sorte de grondement. Bien souvent, le phénomène dure moins d’une minute mais c’est néanmoins terriblement impressionnant. Si cela se produit la nuit, on se réveille avec la sensation que quelqu’un secoue son lit. Un tel phénomène se produit parfois en France.

Un tremblement de terre est aussi appelé séisme, ce qui signifie « secouer » en grec. Il est donc inutile de parler de « secousse sismique » car on répète deux fois la même chose mais on peut par contre employer l’expression « secousse tellurique ».

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Un immeuble parasismique

À Grenoble, cet immeuble, construit en 1963, a une curieuse forme en « S » d’où son surnom de « serpent de pierre ». Ceci devrait lui permettre de résister davantage à un éventuel séisme (© J.M. Bardintzeff).

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Prévenir la population

Route d’évacuation d’urgence en cas de séisme dans la région d’Hakone au Japon. On retrouve sur la pancarte la référence au poisson (ici un poisson chat) qui dort, selon la légende, sous le continent asiatique (© J.M. Bardintzeff).

Chapitre 27. Les tsunamis

Des vagues gigantesques

Les tsunamis (terme japonais signifiant « vague dans le port ») sont des vagues qui se propagent dans l’océan puis déferlent sur les côtes en devenant gigantesques, avec un pouvoir destructeur énorme. Elles ont pour origine un phénomène tellurique : un séisme, une éruption volcanique, un glissement de terrain qui se produit sur la côte, au large ou sur une île. Le relief des fonds marins se trouve brusquement modifié par des effondrements et une importante masse d’eau est mise en mouvement.

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Tsunami en Papouasie – Nouvelle-Guinée

Lors de l’éruption conjuguée du Tavurvur et du Vulcan à Rabaul en Papouasie – Nouvelle-Guinée, en 1994, ce bateau s’est retrouvé échoué sur la côte par un tsunami. On voit le Vulcan en arrière-plan (© J.M. Bardintzeff).

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Risque de tsunami

Sur les plages du Japon (ici Yawatano sur la péninsule d’Izu), des panneaux indicateurs préviennent des dangers de tsunamis, qu’ils soient d’origine sismique ou volcanique (© J.M. Bardintzeff).

4e page de couverture :

Volcans, séismes, tsunamis ont, depuis les origines, suscité la curiosité mais aussi la crainte des hommes. La peur qu’ils inspirent, leurs manifestations aussi soudaines que dévastatrices, la beauté des laves en fusion leur confèrent un mystère qui aiguise les passions. Comment naissent, vivent et meurent les volcans ? Où sont-ils situés et à quoi ressemblent-ils ? Comment prévenir leurs colères et mettre à profit leurs richesses ? Peut-on limiter les conséquences terribles des séismes et des tsunamis et quels moyens de protection doit-on mettre en œuvre pour s’en prémunir ? Quelles sont, en France (métropole et Outre-mer) et ailleurs, les régions à risques ? Autant d’énigmes que ce voyage à travers les différentes régions du monde et jusqu’au centre de la Terre, tente d’élucider.

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Illustration Page 4 de couverture

L’auteur, Jacques-Marie Bardintzeff, au Kelimutu en Indonésie (© J.M. Bardintzeff).

www.editions-orphie.com/shop/documentaire/342-volcans-du-monde-sismes-et-tsunamis-9782877635516.html

Etna : 2013, année éruptive !

L’Etna a connu une année 2013 particulièrement éruptive.

L’Etna, situé en Sicile, est le plus grand et le plus haut volcan d’Europe. Il mesure près de 50 km de long du nord au sud, près de 40 km de large d’est en ouest et plus de 3300 m de haut mais son altitude peut varier d’une éruption à l’autre. Son sommet est recouvert de neige une bonne partie de l’année.

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L’Etna (son sommet visible est la Montagnola) couvert de neige (© J.M. Bardintzeff).

Les Latins en avaient fait le domaine du dieu Vulcain, qui, selon la mythologie, travaillait dans des forges souterraines. Empédocle, philosophe grec du Ve siècle av. J.-C., vivant à Agrigente en Sicile, se passionna pour son observation et une tentative de compréhension. Selon la légende, il tomba (ou se précipita?) dans un des cratères de l’Etna, qui ne rejeta qu’une de ses sandales.

L’Etna est un énorme édifice, avec plusieurs cratères sommitaux principaux (5 actuellement : la Voragine, la Bocca Nuova, le cratère nord-est, le cratère sud-est et le nouveau cratère sud-est) et des flancs constellés de 250 petits cônes, tels les Monti Rossi (apparus en 1669) et les Monti Silvestri (1892). Son flanc est s’est effondré et a formé l’immense Val del Bove (la vallée du Bœuf), en forme d’amphithéâtre, large de 4 à 5 km et ouvert sur la mer.

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Le cratère nord-est de l’Etna (© J.M. Bardintzeff).

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Les Monti Silvestri résultent de l’éruption de 1892 (© J.M. Bardintzeff).

L’activité de l’Etna a débuté il y a 300 000 ans environ, par un volcanisme sous-marin, comme en témoignent les laves en coussins (« pillow lavas ») visibles sur la côte près d’Aci Castello. Une de ses éruptions dura dix ans, de 1614 à 1624 ! Lors de l’éruption majeure de mars à juillet 1669, une fissure importante de 9 km de long puis d’autres ont vomi des coulées de lave qui ont atteint la ville de Catane et se sont épanchées en mer. L’éruption, qui dura 473 jours du 14 décembre 1991 au 30 mars 1993 et produisit 250 millions de m3 de lave (soit une moyenne de 6 m3 par seconde), fut également longue et importante.

L’activité récente, depuis l’année 2000, est soutenue, avec, en alternance, l’émission de coulées de lave et l’éjection de panaches cendreux ou de fontaines de lave.

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Éruption de novembre 2002 (© J.M. Bardintzeff).

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Éruption de novembre 2002 (© J.M. Bardintzeff).

L’année 2013 a été marquée par de nombreux paroxysmes de l’Etna, le plus souvent à partir du nouveau cratère sud-est. Chaque paroxysme, qui dure plusieurs heures en moyenne, commence classiquement par des explosions stromboliennes (projection de bombes incandescentes) et se terminent par des fontaines de lave hautes de plusieurs centaines de mètres et des petites coulées de lave. Le plus souvent, les paroxysmes sont séparés de quelques jours à une grande semaine.

18 paroxysmes ont eu lieu en 2011 et 7 en 2012.

On a noté 19 paroxysmes en 2013, 13 paroxysmes entre le 19 février et le 27 avril (19, 20, 20, 21, 23 et 28 février, 6, 16 mars, 3, 12, 18, 20, 27 avril) et 6 autres entre le 26 octobre et le 2 décembre (26 octobre, 11, 17, 23, 28 novembre, 2 décembre).

Les deux derniers événements éruptifs des 14-16 décembre et 29-31 décembre, se limitant essentiellement à une belle activité strombolienne et à des coulées de lave, ont donc été plus longs mais moins intenses que les paroxysmes précédents.

L’aéroport de Catane a été fermé à plusieurs reprises en 2013.

Que nous réserve l’Etna pour 2014 ?

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L’Etna en éruption le 3 avril 2013 (© B. Behncke).

 

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Boris Behncke (INGV Catane) et Jacques-Marie Bardintzeff (UCP Cergy-Pontoise et UPS Orsay) sur l’Etna en juillet 2010 (© J.M. Bardintzeff).

Pour suivre l’activité de l’Etna :

www.ct.ingv.it/it/tremore-vulcanico.html (le site de l’INGV, Institut de volcanologie de Catane)

http://webcams.volcanodiscovery.com/ (webcams)