À Stapavik, sur la côte est de l’Islande, un immense rocher (un « monolithe ») se dresse en bord de mer.
Le monolithe de Stapavik, sur la côte est de l’Islande, 26/7/2021 (© J.M. Bardintzeff).
À Stapavik, sur la côte est de l’Islande, un immense rocher (un « monolithe ») se dresse en bord de mer.
Le monolithe de Stapavik, sur la côte est de l’Islande, 26/7/2021 (© J.M. Bardintzeff).
Dans le bassin crétacé de Léré au Tchad, de nombreux filons (« dykes ») basaltiques ont été identifiés et analysés, témoins d’une ancienne activité magmatique.
Nous venons de leur consacrer une publication scientifique :
Nkouandou O.F., Bardintzeff J.M., Fagny Mefire A., Koromi A.B., Mahamat O. et Ngougoure M.S. (2022) – Geodynamic framework of the magmatic activity of Cretaceous Léré basin (Southwestern Chad, Central Africa). Journal of African Earth Sciences, 194, 1, 104630.
13 dykes (en rouge, numérotés de 1 à 13) identifiés dans le bassin de Léré au Tchad.
Des dykes (filons d’alimentation volcaniques) géants (jusqu’à 30 m de largeur et 3 km de long, en plusieurs affleurements) sont décrits dans la région de Temté au nord Cameroun. Ils ont des compositions d’andésite basaltique, de trachyandésite basaltique et de trachyandésite.
Un dyke géant dans la région de Temté au Cameroun (in Mamat Mey et al., 2020).
Carte géologique simplifiée du Cameroun (B) et cartographie des dykes de Temté (C) (in Mamat Mey et al., 2020).
Ils font l’objet d’une récente publication scientifique dans la revue Acta Geochimica :
Mey Atour M., Bardintzeff J.M., Fagny Mefire A., Nkouandou O.F., Tchameni R. et Dinamou A. (2020) – Petrology and geochemical framework of dolerites dykes of Temté, North Cameroon, Central Africa.
Pour lire l’article :
https://link.springer.com/article/10.1007/s11631-020-00432-4
Un article concernant un réseau de dykes (filons volcaniques) dans la région de Hama Koussou dans le nord du Cameroun vient de paraître dans la revue « Journal of Geography, Environment and Earth Science International » :
Fagny Mefire A., Bardintzeff J.M., Nkouandou O.F., Lika Gbeleng T.A. et Ngougoure Mouansie S. (2019) – Petrology and geochemistry of Hama Koussou dolerite dyke swarms (North Cameroon, Central Africa). Journal of Geography, Environment and Earth Science International, 23, 3, 1-19, 51594.
On appelle « dyke » un filon volcanique plus ou moins vertical (voir mon blog des 4/1/2014, 6/6/2015, 11/6/2015). Un réseau similaire avait été décrit dans la région de Mongo au Tchad, par la même équipe d’auteurs (voir mon blog du 3/6/2017).
Un dyke « basaltique » (dolérite) dans la savane de la région de Hama Koussou (Nord Cameroun).
Ces dykes peuvent avoir jusqu’à 12 mètres de large ! Les roches présentent une structure microgrenue, doléritique (cristaux de tailles différentes), typique des filons d’alimentation. Leurs compositions chimiques vont des basaltes aux trachyandésites basaltiques jusqu’aux trachyandésites (SiO2 compris entre 46,5 to 56 %).
Une étude portant sur un réseau de filons volcaniques (appelés dykes, voir mon blog des 4/1/2014, 6/6/2015, 11/6/2015) vient d‘être publiée dans la revue « Open Geosciences » :
Nkouandou O.F., Bardintzeff J.M., Mahamat O., Fagny Mefire A. et Ganwa A.A. (2017) – The dolerite dyke swarm of Mongo, Guéra Massif (Chad, Central Africa): Geological setting, petrography and geochemistry. Open Geosciences, 9, 1, 138-150.
Un dyke basaltique sombre (largeur = 65 cm) dans un encaissant clair („country rock“ = granite du massif de Guéra) dans la région de Mongo au Tchad.
Ces dykes mesurent plusieurs centaines de mètres à plusieurs kilomètres de longueur, pour une largeur de plusieurs dizaines de centimètres jusqu’à dix mètres.
Les roches présentent une structure microgrenue, doléritique (cristaux de tailles différentes), typique des filons d’alimentation.
Deux groupes se distinguent selon leurs compositions chimiques : le Groupe 1 comprend des basaltes et des trachybasaltes (48,3 – 51,2 % SiO2, 2,5 – 3,7 % TiO2), alors que le Groupe 2 est formé par des trachyandésites basaltiques (52,1 – 55,1 % SiO2, 1,8 – 2,7 % TiO2). L’ensemble constitue une série d’affinité tholéiitique continentale légèrement différenciée.
Cet essaim de dykes se serait mis en place à la fin de l’orogenèse Pan-Africaine, il y a environ 500 millions d’années.
Nous avons vu (mon blog du 6 juin) de magnifiques dykes au Cap-Vert.
En voici un, superbe lui aussi, en France, dans la petite île située au milieu du lac du Salagou dans l’Hérault !
Il s’agit d’un filon d’alimentation en lave de l’ancien volcan, vieux de plusieurs millions d’années et bien érodé depuis.
Un dyke est un filon d’alimentation rempli de lave qui s’est solidifiée. Dégagé ensuite par l’érosion, il mime un petit mur d’autant plus qu’il est souvent prismé.
Sur l’île de Santo Antão au Cap-Vert, au col de Forquinha, on découvre l’extraordinaire « Vallée des dykes », une véritable visite à l’intérieur d’un volcan !
La Vallée des dykes au col de Forquinha, Santo Antão, Cap-Vert (© J.M. Bardintzeff).
La Vallée des dykes au col de Forquinha, Santo Antão, Cap-Vert (© J.M. Bardintzeff).