Un dyke est un filon d’alimentation rempli de lave qui s’est solidifiée. Dégagé ensuite par l’érosion, il mime un petit mur d’autant plus qu’il est souvent prismé.
Sur l’île de Santo Antão au Cap-Vert, au col de Forquinha, on découvre l’extraordinaire « Vallée des dykes », une véritable visite à l’intérieur d’un volcan !
La Vallée des dykes au col de Forquinha, Santo Antão, Cap-Vert (© J.M. Bardintzeff).
La Vallée des dykes au col de Forquinha, Santo Antão, Cap-Vert (© J.M. Bardintzeff).
Extrait de mon livre « Volcanologie » (Dunod, 4e édition, 2011) :
Les intrusions
La lave, en montant vers la surface, s’insinue dans l’édifice volcanique à la faveur de zones de faiblesse (limites de coulées, failles, etc.) et se met en place à l’intérieur de celui-ci sous forme d’intrusions. Quand le mouvement cesse, soit parce que la lave n’atteint pas le sommet, soit parce que l’alimentation s’arrête, la lave fige sur place. En se refroidissant, elle acquiert une prismation toujours perpendiculaire aux épontes. Ultérieurement, l’érosion met ces structures internes à l’affleurement, voire même en relief par déchaussement.
* Les dykes résultent du remplissage de fractures verticales, radiaires ou concentriques à l’édifice. Dégagés, ils apparaissent sous forme de petits murs (d’ailleurs ce mot signifie « mur » en langue d’origine celtique parlée en Ecosse), à prismation horizontale mimant une construction.
* Les sills sont des « filons-couches » plus ou moins horizontaux, respectant la stratigraphie générale du volcan.
Les épaisseurs des dykes et des sills, souvent inférieures au mètre, peuvent dépasser une dizaine de mètres. La longueur d’un dyke peut atteindre plusieurs centaines de mètres.
* Enfin les necks, caractérisés par une prismation radiaire, résultent d’anciennes cheminées volcaniques comblées.