Archives pour l'étiquette volcan

Éruption du Fogo au Cap-Vert

Le volcan Fogo, situé dans l’archipel du Cap-Vert en Afrique, au large du Sénégal, se réveille assez brusquement le 23 novembre 2014, après un sommeil de 19 ans. De nombreux séismes ont été ressentis la nuit précédente. Immédiatement, un cône latéral émet d’importantes fontaines et coulées de lave qui s’épanchent sur plusieurs kilomètres dans la caldeira (Chã das Caldeiras) à la vitesse de 50 m/h.

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Explosion nocturne du Fogo et projection de bombes volcaniques incandescentes le 13 janvier 2015 (© J.M. Bardintzeff).

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Actualité volcanologique mondiale

Les volcans du monde sont toujours très actifs en cette fin d’année 2014.

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Intense activité éruptive à Holuhraun en Islande, photo du 11/9/2014 (© J.M. Bardintzeff)

À Holuhraun en Islande, l’éruption fissurale, qui a débuté le 31 août, se poursuit depuis plus de 3 mois. Ce serait la plus importante éruption lavique mondiale depuis celle du Laki, également situé en Islande, en 1783… il y a plus de 230 ans.

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Image de volcan : le mont Cameroun (suite)

Mon livre « Volcanologue. De la passion à la vocation », Éditions Vuibert, 2009

Un extrait (suite):

La lave issue de la fissure inférieure a parcouru plus de dix kilomètres, sur une largeur moyenne de 500 mètres à un kilomètre. Relativement visqueuse, elle avance lentement mais inexorablement, à quelques mètres à l’heure. Le front mesure plusieurs centaines de mètres de large et, selon les endroits, d’une dizaine à une trentaine de mètres d’épaisseur. Des blocs de plusieurs mètres s’effondrent, roulent et se brisent en révélant la lave incandescente. Une fois refroidie, Il s’agit d’une roche sombre, basique, à gros cristaux d’olivine et de pyroxène. En contrebas, j’entends le coassement pathétique des grenouilles d’une petite mare, condamnée à brève échéance.

Le 10 avril, le front se situe dans Green Valley Estate, à 120 m d’altitude et à 600 m de la route longeant la côte atlantique entre Limbe et Idenau, et plus précisément entre Batoke et Bakingili. Le 13 avril, il s’en approche à 260 m et le 15 avril au matin, à 5 m seulement. Dans la population, je perçois des sentiments contradictoires : de l’inquiétude, certes, mais aussi une indéniable fascination.

Durant toute la journée du 15 avril, le front se situe tout prêt de la route mais ne progresse pas significativement. La coulée a développé des lobes latéraux. Si la route est coupée, toute une région sera isolée. On assiste à un ballet incessant de voitures surchargées. L’armée essaye de gérer tout cela. À 19 heures, le premier bloc incandescent tombe sur la route, qui est coupée dans la nuit du 15 au 16.

Le 16 au matin, je survole la zone en hélicoptère avec Pierre Wandji. Sur cent mètres, la route est recouverte par une épaisseur de 10 m de lave.

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Vue d’hélicoptère, le 16 avril 1999 : la coulée de lave a traversé la route (© J.M. Bardintzeff).

Images de volcan : le mont Cameroun

Mon livre « Volcanologue. De la passion à la vocation », Éditions Vuibert, 2009

Un extrait :

… j’apprends que le mont Cameroun est sorti, le 28 mars (1999), d’un sommeil de dix-sept ans. Une fissure s’est ouverte sur son flanc sud et d’importantes coulées de lave se dirigent vers des zones habitées.

Le Cameroun est traversé en écharpe, du lac Tchad, au nord, au mont Cameroun, au sud, par un alignement volcano-plutonique majeur, long d’environ un millier de kilomètres, appelé « Ligne du Cameroun », prolongée en mer par les îles du golfe de Guinée. Le mont Cameroun se situe près de l’océan Atlantique. Il s’agit d’un volcan géant, culminant à 4 095 m, parsemé d’une centaine de petits cônes, souvent alignés sur des fissures.

Nous arrivons sur place début avril. Dès le premier soir, nous nous rendons au front de la coulée active. Celui-ci, incandescent, mesure plus de 10 m de haut. Des blocs énormes, plurimétriques s’en détachent et s’écroulent dans un bruit d’explosion et de « vaisselle cassée ». La silhouette des palmiers se détache sur le fond orangé de la scène : ils n’ont plus que quelques heures à vivre avant de brûler, irrémédiablement.

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Coulée de lave au mont Cameroun (© J.M. Bardintzeff).

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Le mont Cameroun en éruption en avril 1999 (© J.M. Bardintzeff).

L’Ol Doinyo Lengai, Tanzanie, un volcan unique au monde

Extrait de mon livre « Volcanologue. De la passion à la vocation » par Jacques-Marie Bardintzeff, Éditions Vuibert, 2009 :

À cent cinquante kilomètres à l’ouest du célèbre Kilimandjaro, en bordure de la Rift Valley africaine, se dresse l’étrange Ol Doinyo Lengai, la montagne sacrée des Massaïs. Il produit des laves uniques au monde, des carbonatites, noires comme l’encre.

Après six heures d’escalade, le cratère apparaît, tout rond, d’un diamètre d’environ 300 m pour une profondeur de 50 m. Des failles radiaires libèrent d’abondantes fumerolles. Une vingtaine de hornitos, petits volcans miniatures d’un peu plus d’une dizaine de mètres de haut, se côtoient. Plusieurs d’entre eux sont actifs à tour de rôle.

Et nous partons à la découverte du cratère. Une langue de lave noire semble toute récente. Sa partie médiane bouge encore. En amont, il s’agit d’une véritable petite rivière de lave d’une fluidité extrême, qui s’écoule en cascade d’un hornito. En une centaine de mètres, elle devient visqueuse et pâteuse avant de s’immobiliser, pétrifiée. Mais attention à ne pas poser le pied dessus car la croûte superficielle se brise facilement. Ces laves sont uniques au monde car constituées de carbonates et non de silicates. Plus précisément, il s’agit de carbonates de sodium et de potassium. Leur température de fusion, deux fois plus faible, atteint cependant 500 °C. Elles sont d’une couleur d’encre, bien différente des autres, écarlates. Rapidement, elles s’altèrent et deviennent complètement blanches. L’Ol Doinyo Lengai est un volcan en noir et blanc…

(© J.M. Bardintzeff)

Pour les nuls présente Les volcans (suite)

Merci à Sylvain Frécon pour ses dessins humoristiques illustrant mon dernier livre.

Pour les nuls présente Les volcans

Le Macdonald va-t-il émerger ?

Au sud des îles Australes, en Polynésie, un volcan sous-marin a été découvert et baptisé « Macdonald », du nom d’un volcanologue américain. Il s’est formé au fond de l’océan à une profondeur de 4 000 mètres. Puis il a grandi petit à petit lors de chacune de ses éruptions. Aujourd’hui, son sommet n’est qu’à quelques dizaines de mètres de profondeur. S’il continue à entrer en éruption et à grandir, il émergera sans doute prochainement pour former une île nouvelle ! Mais à qui appartiendra cette île ?

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(dessin Sylvain Frécon)

 

Pour les nuls présente Les volcans

Vient de paraître, le 3 avril 2014, par Jacques-Marie Bardintzeff (illustrations F. Grégoire et S. Frécon).

« Pour les nuls présente Les volcans »

Pour les jeunes, Gründ, Paris, 48 pages, 24,1 x 28,7 cm, 9,95 euros,. Des rubriques « Un peu de technique », « Le saviez-vous ? » avec une frise à déplier et à découper

Ce livre explique la formation, la vie et la mort des volcans et emmène le lecteur dans un tour de la Terre à la découverte de tous les types de volcans. Il raconte les grandes catastrophes provoquées au cours de l’Histoire par les spectaculaires éruptions et les terribles nuées ardentes… Mais rappelle aussi que le volcanisme a contribué à l’apparition de la vie sur notre planète. Les toutes dernières découvertes des vulcanologues sont accompagnées d’illustrations inédites qui viendront alimenter la fascination des enfants pour tous les Etna, Vésuve et autres Fuji-Yama.

Il n’y a pas d’âge pour apprendre en s’amusant !

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Extraits choisis 

Les gaz et les geysers

Les volcans émettent une grande quantité des gaz. Les gaz jouent un rôle de moteur dans les explosions. Souvent, ils sont brûlants, asphyxiants. Ils représentent donc des dangers supplémentaires.

Fumer sans modération

Les volcans actifs émettent des gaz en abondance. La majorité des gaz sort par le cratère. D’ailleurs on décrit souvent un volcan comme une « montagne qui fume » ! Mais des gaz appelés « fumerolles » sont aussi émis par des fissures sur le flanc du volcan.

Les gaz volcaniques sont surtout de la vapeur d’eau, qui sort en volutes blanches. Le gaz carbonique, invisible, est aussi présent en grande quantité. Le dioxyde de soufre, qui pique les yeux et le nez, forme un nuage bleuté. L’hydrogène sulfuré à une odeur d’œuf pourri. Certains gaz peuvent s’enflammer : l’hydrogène donne une flamme bleue et le soufre une flamme orange.

Certains gaz atteignent 900 degrés alors que des fumerolles de gaz carbonique n’ont que quelques dizaines de degrés.

Les gaz jouent un rôle majeur dans le déclenchement des éruptions. En profondeur, les gaz sont prisonniers dans le magma puis ils sont libérés comme lorsque l’on ouvre une bouteille de champagne. Si les gaz sont abondants, l’éruption est explosive, c’est-à-dire que le magma est projeté sous forme de bombes, de cendres ou de nuée ardente.

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L’Etna libère une grande quantité de gaz (© J.M.
Bardintzeff).

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Gaz soufrés au volcan Mutnovsky au Kamchatka (© J.M.
Bardintzeff).

Pierre qui flotte

Une pierre ponce est une roche volcanique pleine de petits trous appelés vacuoles. Elle est très légère et elle flotte parfois sur l’eau.