L’étoile de la Nativité : légende mystique, conjonction planétaire ou comète ? (2/2)

Suite du billet précédent

Dans cette célèbre fresque de l’Adoration des Mages, réalisée par Giotto di Bondone en 1303, l’étoile de la Nativité est représentée sous forme d’un astre chevelu, autrement dit une comète. Nombre d’historiens estiment qu’il s’agit probablement d’une fidèle reproduction de la brillante comète vue en 1301 dans les cieux d’Europe, comète qui sera plus tard identifiée comme étant la comète périodique de Halley.

En 1979, un article de l’historienne de l’art américaine Roberta Olson [1] affirmait que l’étoile de la Nativité, peinte par Giotto dans l’Adoration des Mages du cycle de fresques de la chapelle Scrovegni à Padoue, représente la comète de Halley. Le cycle, commandé par le marchand Enrico degli Scrovegni, a été commencé en 1303 et l’Adoration des Mages date probablement de la même année ou de l’année suivante.

Ce livre richement illustré sur les météores et les comètes, que je possède dans ma bibliothèque, reprend les thèses de l’article de Roberta Olson.
Edmund Halley

Or, la comète qui portera bien plus tard le nom d’Edmund Halley après que celui-ci ait montré qu’elle revenait périodiquement tous les 76 ans dans les parages du Soleil et correctement prédit son prochain retour pour 1748, était précisément passée en 1301 et avait illuminé le ciel nocturne de tout l’hémisphère nord, comme l’attestent les annales d’astronomie chinoise.

Olson pense que le peintre en a été tellement impressionné qu’il en a dessiné une représentation résolument naturaliste, un astre bien concret et chevelu, c’est-dire une comète. C’est une première dans l’histoire de l’art. Bien qu’une partie importante de la tradition religieuse de l’époque associait effectivement l’étoile de Bethléem à une comète, la tradition iconographique se limitait à la représenter comme une petite étoile stylisée, souvent avec des rayons de lumière éclairant le nouveau-né divin.

Deux représentations artistiques médiévales de l’Adoration des Mages avec l’étoile symbolique de la Nativité. A gauche, Codex de Bruchsal, 1220. A droite, Les Riches Heures du Duc de Berry, 1411-1416.
Cette représentation plus tardive de l’étoile de la Nativité suggérant un noyau de comète prolongé par une queue se trouve dans le très bel ouvrage du Polonais Stanislaw Lubienetski, “Theatrum Cometicum”, publié en 1668.

Dans le chef-d’œuvre de Giotto, la comète, grande et étincelante, domine le ciel de la fresque. Sa voûte vibre d’énergie ; en son centre se trouve l’astre chevelu, exhibant un centre lumineux de condensation et une queue rayée donnant un sens dynamique à l’arc tracé par la comète dans sa trajectoire céleste. C’est ainsi que les comètes les plus spectaculaires apparaissent à l’œil nu, et c’est ainsi que la comète « de Halley » a pu se montrer au peintre.

Selon certains auteurs, Giotto aurait reproduit fidèlement le centre brillant de la tête de la comète sous la forme conventionnelle d’une étoile à huit branches, pour donner l’illusion de translucence, comme dans la nature.

La comète de Halley est la plus célèbre des comètes périodiques, revenant dans les parages du Soleil et de la Terre tous les 76 ans, le temps d’une vie humaine. La plus ancienne mention de son observation remonte à l’an 611 avant notre ère, en Chine, dans les Annales des Printemps et Automnes. Son passage en l’an – 164 a également été consigné dans une tablette d’argile babylonienne – voir l’article de Wikipedia pour plus de précisions.

Compte-rendu Chinois de l’apparition de la comète de Halley en 240 av. J.-C., extrait des Annales Shiji_(史記)

Son plus récent passage, en 1986, offrait un spectacle visuel peu spectaculaire car la comète se trouvait alors à l’opposé du Soleil par rapport à la Terre, et n’était à peine visible à l’œil nu que depuis l’hémisphère sud. Mais, quittant notre planète, une flotte de cinq sondes spatiales s’est lancée à sa rencontre – deux Soviétiques, deux Japonaises, et une Européenne. Cette dernière fut judicieusement baptisée Giotto en hommage au peintre italien – preuve, s’il en fallait une, que tous les astronomes ne sont pas dépourvus de culture historique et artistique.

Vue d’artiste de la sonde européenne Giotto lancée en 1986.

Après un trajet de 150 millions de km parcourus en 8 mois, la sonde s’approche à 600 km du noyau cométaire pour en déterminer la taille et la forme – une sorte de cacahuète sombre – et sa nature physique. Et elle prend ce film extraordinaire où l’on voit lentement avancer un rocher irrégulier de 16 km de long sur 8 km de large. Mais derrière les images apparemment sereines, les astronomes devinent une surface criblée de geysers, des poches de glace congelée qui se vaporisent et jaillissent de tous côtés à mesure que le noyau se rapproche du soleil…

Toujours est-il que la comparaison entre l’astre chevelu peint par Giotto en 1303 et la photographie prise « de près » par la sonde éponyme est spectaculaire : même structure, même rapport entre la taille de la tête et le développement de la queue…

Toutes les missions astronomiques consacrées au passage de Halley/1986 n’ont pas été aussi heureuses. Ainsi, la navette spatiale Challenger s’était envolée le 28 janvier 1986 avec dans l’équipage une jeune institutrice censée donner des cours en direct depuis l’espace sur la comète. On se souvient que l’explosion de la navette pendant le décollage avait tué les sept membres de l’équipage.

***

Outre que très séduisante, l’hypothèse d’Olson paraît convaincante. Mais, aussi bien en science fondamentale qu’en histoire des sciences, cela vaut toujours la peine de creuser davantage, et il est légitime de se poser les deux questions suivantes :

1/ L’astre représenté par Giotto a-t-il vraiment été la comète de Halley passée en 1301 ?

2/ Et, pour en revenir au sujet de fond de ces billets de blog, l’étoile de la Nativité qui a guidé les rois Mages a-t-elle vraiment été une comète ?

L’étude d’Olson a été approfondie par l’astronome et vulgarisateur italien Paolo Maffei dans une magistrale fresque historique sur la comète de Halley [2]. Selon lui, l’attribution pose des problèmes car, alors que la comète peinte par Giotto est rouge, celle de Halley en 1301 était blanche, du moins selon les chroniques chinoises. De plus, une autre comète est apparue en 1301, qui a été vue en décembre et janvier, c’est-à-dire juste autour des festivités liées à la fresque en question (alors que celle de Halley était visible entre mi-septembre et fin octobre). Maffei estime probable que Giotto ait confondu les deux comètes dans son souvenir, les prenant pour une seule, et il cite le chroniqueur Giovanni Villani, qui parle en fait d’une seule apparition cométaire qui a duré de septembre à janvier. Maffei examine également les descriptions d’apparitions d’autres comètes entre 1293 et 1313 et en conclut qu’elles étaient soit imaginaires, soit trop discrètes pour avoir servi de “modèle” à la représentation de Giotto.

Dans une étude de 1999, Gabriele Vanin, astronome amateur italien et président de l’Unione Astrofili Italiani (qui, entre parenthèses, m’a attribué en 2008 son prix international « Lacchini »), ajoute quelques critiques d’ordre strictement astronomique à l’hypothèse d’Olson ainsi qu’à certaines conclusions de Maffei. Tout d’abord, la comète de Halley était-elle vraiment “grande et brillante” lors de son  passage de 1301 ? Selon le catalogue de Ho Peng Yoke, qui compile d’anciennes observations chinoises, japonaises et coréennes [3], la queue de la comète atteignait une longueur maximale de dix pieds chinois, soit environ 15°. Quant à la brillance de la couronne de la comète, il n’existe pratiquement aucune estimation dans les sources orientales. L’hypothèse de Maffei selon laquelle la phrase, rapportée par Ho, “atteignant la grande étoile de Nan-Ho [Raccoon]” signifie que Halley a égalé Raccoon (magnitude 0,34) en brillance, n’est pas convaincante, car l’attribution concerne le déplacement dans le ciel de la comète, apparue initialement dans la partie sud des Gémeaux (Tung-Ching). Très approximativement, en tenant compte de la distance minimale de la Terre atteinte lors de ce passage (0,18 unité astronomique, soit 27 millions de kilomètres), et du fait qu’elle ait été observée en septembre 1301 environ un mois avant son périhélie, supposant en outre que les paramètres photométriques étaient similaires aux paramètres actuels, on peut estimer que la comète a atteint une magnitude comprise entre 1 et 2, ce qui ne l’a pas rendu plus éclatante que les dizaines d’étoiles d’éclat comparable.

Dans ces conditions il est très difficile d’observer le noyau de la comète à l’œil nu aussi clairement que Giotto le représente, même dans le cas de grandes comètes passant près de la Terre, comme ce fut le cas des spectaculaires apparitions des comètes Hyakutake en 1996 et Hale-Bopp en 1997, auxquelles j’avais à l’époque consacrées des documentaires de télévision.

On peut se demander combien de grandes comètes la critique d’art Roberta Olson avait personnellement vues pour croire avec une si grande certitude qu’elles ressemblent à la représentation de Giotto. Il est certain que Hyakutake et Hale-Bopp ne correspondaient guère au paradigme de Giotto, avec leur énorme tête et leurs queues qui commençaient larges et s’effilaient progressivement. Même les autres grandes comètes qu’Olson aurait pu observer personnellement entre les années 1950 et 1970, comme Arend-Roland, Seki-Lines, Ikeya-Seki, Bennett et West, ne s’apparentaient pas à la comète de Giotto.

Les spectaculaires comètes Yakutake (à gauche) et Hale-Bopp (à droite) observées respectivement en 1996 et 1997.

Quant à la seconde comète de 1301, même si elle a réellement existé , elle a dû être beaucoup moins voyante que celle de Halley, si l’on considère que les très complètes chroniques orientales ne la recensent  même pas (seul l’astronome français Alexandre-Guy Pingré  (1791-1796) la mentionne, et en citant des observations exclusivement européennes, sachant à quel point les descriptions médiévales des phénomènes célestes étaient peu fiables).

Ces doutes astronomiques sont renforcés par des considérations purement artistiques. Dès 1985, un court mais incisif essai de Claudio Bellinati [4] démontait littéralement l’interprétation iconographique d’Olson. Son auteur soutient que la représentation “naturaliste” de la comète est un fait typiquement padouan, car elle n’est pas répétée dans trois autres représentations plus tardives (de Giotto ou de son école) de l’histoire de l’enfance du Christ (basilique inférieure d’Assise, 1315-16) et de l’Adoration des Mages (1320,  Metropolitan Museum de New York), où l’étoile de la Nativité a des formes stylisées.

Scène de la Nativité du Christ de Giotto dans la Basilique inférieure d’Assise
Giotto di Bondone, Adoration des Mages, 1320 (Metropolitan Museum, New York)

La représentation padouane n’aurait donc pas été influencée par une vision directe de la comète de Halley ou de toute autre comète apparue dans ces années-là, mais par la lecture de l’Evangile du Pseudo-Matthieu et l’inspiration provenant de Pietro D’Abano et des maîtres physiciens de la cathédrale de Padoue.

Selon l’Evangile du pseudo-Matthieu, la comète était si grande qu’il semblait “que les cieux ne pouvaient la comprendre“. De fait, la comète de Giotto a des proportions qui dépassent l’espace alloué à la scène. Ensuite, elle était “plus resplendissante que le Soleil“: or Giotto a peint la comète d’un rouge doré peu crédible pour une “vraie” comète. Enfin, toujours selon le pseudo-évangile, elle était “le Verbe de Dieu“, et Giotto lui donne une représentation symbolique en peignant sa couronne avec 24 rayons et 12 lignes d’or !

Pietro d’Abano

Quant à Pietro D’Abano, le grand philosophe et médecin padouan (1257-1315), dont les travaux ont également influencé Giotto dans le cycle astrologique du Palazzo della Ragione à Padoue, il a suivi la pensée aristotélicienne traditionnelle dans son interprétation des comètes. Selon lui, il s’agit d’ “exhalaisons sèches et chaudes, qui s’enflamment … Après un grand incendie, la matière perd sa couleur rouge et devient noire“. Selon Bellinati, cette description correspond parfaitement à la comète de Giotto : sa couleur rouge s’estompe en effet lentement en une teinte noirâtre vers la fin de sa queue.

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Concernant la deuxième question, à savoir si l’étoile de la Nativité qui a guidé les Rois Mages (dont je rappelle que les noms traditionnels de Gaspard, Melchior et Balthazar n’ont été attribués qu’au IXe siècle !) a pu être la comète de Halley, la réponse est vite trouvée, et elle est négative : de retour près du Soleil en 12 av. J.-C., elle est passée quelques années trop tôt pour faire l’affaire !

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Pour finir je ne peux faire l’impasse sur une autre hypothèse astronomique plus simple, selon laquelle l’étoile des Mages ne serait autre que la planète Vénus, « l’étoile du Berger ». Celle-ci brille tantôt le soir, à l’ouest, tantôt le matin, à l’est, ou bien elle est invisible, noyée dans la lumière du Soleil. En la voyant resplendir vers l’ouest, le soir, les Mages se seraient mis en route. Environ trois mois plus tard, ils seraient arrivés à Jérusalem tandis qu’elle disparaissait. Après une halte d’environ un mois, ils seraient repartis vers Bethléem, en contemplant à nouveau Vénus, mais cette fois le matin, à l’est. Or, une quinzaine de jours après sa réapparition, Vénus semble toujours stationnaire dans le ciel avant de rebrousser chemin. Ce phénomène expliquerait que les Mages aient vu l’étoile “s’arrêter” devant la crèche, comme le rapporte l’évangéliste Matthieu. Si cette explication est la bonne, le calcul des dates où Vénus a été stationnaire incite à penser que la Nativité aurait eu lieu plutôt en l’an 5 av. J.-C.

L’Etoile de la Nativité représentée dans cette superbe Adoration des Mages d’Albrecht Altdorfer (vers 1530, musée Städel) est celle qui ressemble le mieux à la brillante étoile du berger : Vénus.

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Que conclure ? Toutes ces recherches ont le mérite de montrer qu’il est possible, en respectant la chronologie historique, d’associer l’étoile des Mages à un phénomène astronomique authentique. Mais il faut se méfier de ces tentatives de « concordisme ». L’étoile des Mages pourrait bien ne représenter qu’un symbole, dont il serait vain de chercher à établir la réalité astronomique.

Pour ma part, j’estime qu’aucune des différentes hypothèses astronomiques, aussi séduisantes soient-elles, n’est réellement convaincante. Au point que – et ce sera peut-être là une surprise finale pour mes lecteurs -, je penche pour la fable pieuse. Rappelons en effet que l’évangile de Mathieu est le plus tardif des quatre, écrit vers 80-100, probablement à Antioche et par au moins deux auteurs voulant convaincre les juifs de l’époque que Jésus était bien le Messie annoncé par les Prophéties. Et la comète de Halley pourrait bien, finalement,  y avoir joué un rôle… Elle est en effet repassée en l’an 66 et a été visible en Europe, puisqu’elle est mentionnée à Rome pendant le règne de Néron (« Une comète, phénomène qui, suivant l’opinion vulgaire, annonce malheur aux souveraines puissances, avait paru pendant plusieurs nuits consécutives ». Suétone, Néron, 36). Les auteurs de l’Evangile de Matthieu ont donc pu s’en inspirer pour alimenter la fable chrétienne qu’ils voulaient répandre. A cette époque circulaient justement à Antioche des pièces de monnaie frappées avec un bélier et une étoile, témoins astrologiques de la naissance de Jésus…

Pièce de monnaie frappée à Antioche sous le règne de Néron (54-68) et la gouvernance de Quadratus (50-60).
Obvers : Tête de la ville-déesse d’Antioche (Tyche), voilée et couronnée d’une tourelle.
Revers : Bélier sautant vers la droite regardant en arrière, avec une étoile dans un croissant au-dessus.

Divers auteurs estiment que les Rois Mages ont pu chercher l’étoile de Bethléem (comète, planète Jupiter, etc.) dans la constellation du Bélier. Et si le Bélier était le signe des juifs, il était logique que les astronomes qu’étaient supposés être aussi les Rois mages dussent chercher l’indice qu’un Grand Roi était né dans cette constellation…

Fin (provisoire?) de l’histoire.

Bibliographie

[1]. Olson, R.J.M. Le Scienze, 131, 104-112 (1979).

[2]. Maffei, P. La cometa di Halley (Mondadori, Milano, 1984).

[3]. Ho Peng Yoke, Vistas Astron., 5,  127-225 (1962).

[4]. Bellinati, C. “Giotto e la cometa nell’Adorazione dei Magi” in Magico appuntamento Halley e Giotto nel cosmo (MP, Castelfranco Veneto, 1985).

P.S. : Pour les curieux, l’image “mise en avant” est une Adoration des Mages sculptée sur un sarcophage chrétien du IVe siècle.

27 réflexions sur “ L’étoile de la Nativité : légende mystique, conjonction planétaire ou comète ? (2/2) ”

  1. Bonjour!

    Quel travail! Réponse obtenue pour plus d’un qui s’est posé la question sur cette étoile accrochée à notre imaginaire, qui fait aussi notre histoire.

    Pas facile de faire des recherches sur les origines du christianisme mais on peut quand même essayer de soulever un petit coin du voile et de s’interroger, sans pour autant espérer trouver des réponses claires et nettes.

    Revenons sur la visite des Mages (Chapitre II, versets 1 -12 de l’évangile selon saint Matthieu). Pour Celse, ces Mages étaient des chaldéens.

    Au même chapitre, on relate le Massacre des enfants de Bethléem et de tout son territoire par le roi Hérode. Flavius-Josèphe ne parle pas de cet ignoble forfait…On peut s’en étonner. Jean-Baptiste, présenté comme le cousin de Jésus, et du même âge à six mois de distance, visiblement, a échappé à cette abominable tuerie. L’histoire des rois Mages a-t-elle été mentionnée dans les écrits de Papias de Hiérapolis? Il nous reste aujourd’hui peu de choses dans des citations d’Irénée et d’Eusèbe. En 1218, l’Église de Nîmes, conservait encore l’Apocalypse de Papias tout entier, selon Andrea Gallandi.

    Un Commissaire au Plan sous le Général de Gaulle m’a envoyé à la fin des années septante, un livre de son père, un érudit qui a traité ces questions délicates et qui rapporte avec moult détails ce qui précède.

    Tout compte fait, il ne messied pas de penser que nous avons affaire à un joli conte qui mérite toute notre attention et notre introspection.

    Fable pieuse, nous dit finalement, notre maître en matière intersidérale.

    J’ai tenté de la comprendre en relisant ce passage du chapitre II sur la commande affective, de la seconde section d’une “Critique de la raison politique” :

    ” Les mythologies de Barthes – ce qui n’enlève rien à leurs merveilles descriptives – procèdent encore du présupposé (d’origine marxiste à l’époque) de l’idéologie comme antonyme prédestiné de “réel”. L’instance du réel, comme promesse d’apocalypse – dévoilement de dernière minute d’une “aséité” toujours fuyante – gouverne en sous-main sa jubilante dévaluation théorique du mythe (…) En quoi nous restons pieux…” (Fin de citation)

    Sur son mont de piété, cet auteur d’une très fine intelligence, aux dernières nouvelles, préfère en rire.(Le verbe est dans le titre de son dernier livre)

    Alors rions d’un rire nouveau pour que notre étoile, ici-bas, s’élève et brille un peu.

    Gérard

  2. Bonjour!

    Oh là, vous nous sonnez les cloches un peu fort, Monsieur Gérard!

    En matière de religion, il y a toujours un certain degré de fraude, disait Ernest Renan dans sa “Vie de Jésus”

    Votre référence s’appelle Daniel Massé qui s’est posé la question sur le droit de rechercher ce degré certain de fraude.

    Dans “Jésus, ce juif sans nom”, page 16, il écrit : “Le Christianisme n’a pas commencé au premier siècle. Les Églises ne l’avoueront jamais; elles ne fournissent, comme preuve, ce qu’elles ont inventé, le Nouveau Testament et ses documents frelatés, dont elles ne peuvent donner et ne donneront jamais l’origine.”

    Les écrits de Papias (Daniel Massé écrit parfois Pappias) dont les “Commentaires de la parole du Seigneur”ont sans doute été détruits et c’est un bien grand dam.

    Même au temps de Macron le jeune ou Macron II, prénommé Emmanuel (le premier était un haut fonctionnaire de la Rome antique), l’université française n’a pas conservé ses écrits de jeunesse sur Machiavel. Lui-même ou son chambellan élyséen n’en savait apparemment rien, ni son papa, autant que je sache! (Preuves écrites à l’appui)

    Vous citez Régis Debray en fin de votre commentaire. Le titre de son dernier livre : “Éclats de rire”. Rire est ici un substantif et non un verbe. La critique a reconnu en ce recueil d’aphorismes “la légère gravité de l’esprit français”.

    Mais quel rapport avec l’étoile de la nativité, mon bon Monsieur?

    Vous n’en parlez pas, aussi permettez que je vous en touche un mot. Régis Debray a “sa comète” avec d’ailleurs de beaux cheveux.

    Et puisqu’elle a fait l’objet d’un livre, il ne messied pas de reproduire ces quelques extraits :

    ” Notre planète reçoit la visite chaque soixante-treize ans de la comète de Halley mais de beaucoup d’autres aussi, qui gravitent autour du soleil (…)…Chacun de ses retours a fait date. En 1301, par exemple, Giotto l’a prise pour modèle de l’étoile de Bethléem dans l’Adoration des mages. Son passage en 1456 a coïncidé avec la fin du Moyen Age, qu’elle avait inauguré en 451. Treize révolutions en un millénaire pour retrouver en Europe une situation étonnamment semblable, vous diront les historiens…”

    Cette comète à qui l’auteur a expliqué la République écrit aussi des livres. Il en est un qui commence par une citation du Misanthrope de Molière et se termine par un “hasard objectif” entre guillemets. Au milieu, cela va sans dire : la révolution.

    Normal pour une comète qui en connaît un rayon sur le mot. Quant à tirer de sa planète, l’homme du double plan, c’est une affaire d’ascension et “d’appareil à faire monter”, pour reprendre l’expression de Régis Debray , dans sa conférence donnée à la Maison franco-japonaise de Tokyo, le vingt-trois mars deux mille dix.

    Alors, élevons la culture. Histoire de faire un vœu… pieux.

    Jacques

  3. Qui croire? Et qu’en dire?

    Un contributeur de ce blogue, lecteur averti ou non, ira de ce pas, sans crier gare, faire un tour du côté de Wikimonde pour y trouver l’étoile de Bethléem et dans le berceau de cet espace, la proposition de la fable pieuse, retenue finalement dans son double billet par M.Luminet

    En son dernier commentaire, icelui rectifie ou allégit l’adjectif – fable mystique au lieu de pieuse.

    Pas la peine d’aller chercher la petite bête, il s’agit d’un synonyme et comme dirait mon voisin, capucin dans l’âme, c’est du pareil au même!

    Difficile quand même de s’arrêter là en opinant du chef sans la moindre réaction. On peut se mettre en route, fût-ce par une sente qui bifurque, si au tréfonds de nous-même, quelque chose nous dit d’aller plus loin…

    Quelqu’un qui s’y connaît en “fable mystique”, Michel de Certeau pour ne point le nommer, précise que le lieu instauré par des procédures de contrôle est lui-même historisé par le temps (…) et en “métaphorisant” ainsi le discours d’une science, en fait également une fiction.

    Et s’il est vrai qu’une chanson est une émotion + une équation, à l’instar de ses compagnons, autant demander à Vénus, leur amie, de nous donner la main pour mieux comprendre ou mieux aimer.

    Kalmia

  4. « Les hommes sont faits les uns pour les autres. Donc instruis-les ou supporte-les. »
    Marc Aurèle
    (qui avait l’honneur d’en avoir gros sur la patate)

  5. Monsieur Luminet,

    Avant tout, je tiens à vous remercier pour votre attention portée à mon commentaire relatif à l’hypothèse astro-planétaire donnée à « l’étoile des Mages ». Auréolé de votre luminescence, je me permets de reprendre la plume à la lecture de votre second billet.
    Vous argumentez astronomiquement contre l’hypothèse cométaire du peintre Giotto (comète de Halley) pour privilégier en définitive la thèse de la « fable mystique ». Preuve en est la pièce de monnaie frappée à Antioche sous le règne de Néron et la gouvernance de Quadratus (soit entre 50 et 60). Or, cette pièce de monnaie alimente précisément la thèse astro-planétaire par la signature astrologique de la naissance de Jésus de Nazareth. On y voit sur le coté pile un Bélier sautant vers la droite la tête tournée vers l’arrière et surmonté d’une étoile à 6 branches inscrite dans un croissant.
    Que signifie cette représentation symbolique ? Il faut naturellement chercher une clef astrologique, celle détenue probablement par les trois Mages décrits dans l’Evangile de Mathieu.

    1er indice : le Bélier. En effet, le Bélier désigne bien symboliquement le peuple hébreu depuis l’Exode. Dans son Tetrabible, Claude Ptolémée classe la Judée comme un territoire placé sous le signe du Bélier. L’évènement concerne bien le peuple Juif. Mais pourquoi l’animal saute-t-il vers la droite en tournant la tête en arrière ? Il faut y voir ici une réalité astronomique bien plus vraisemblable que celle attribuée à l’étoile des Mages. Il s’agit en effet du phénomène de précession des équinoxes découvert trois siècles plus tôt par l’astronome alexandrin Hipparque (-190/-120). D’après cet arpenteur céleste de l’Antiquité, le début du printemps recule tous les ans d’environ 1 mn (50’,29’’) sur le cadran de l’horloge sidérale. Ce mouvement de rétrogradation s’’observe astronomiquement par le déplacement du point vernal (point d’intersection de l’écliptique avec l’équateur céleste) à contre-courant du sens du zodiaque, ce qui explique le retournement de la tête du Bélier. Bien que minime, ce recul s’accroit au cours des siècles (1° pour 71 ans, soit 30° pour 2160 ans). Ainsi, l’équinoxe du printemps ayant lieu dans la constellation du Taureau sous l’empire babylonien traverse la constellation précédente du Bélier en 2000 ans durant l’ère gréco-romaine pour s’apprêter à entrer dans celle des Poissons à l’époque de Jésus. L’archéologue C.Waram (1915/1972) soutient que les astronomes babyloniens connaissaient déjà ce phénomène de rotation inverse zodiacale puisque Naburianni (- 508) et Kidinou (– 375) fixaient respectivement le point de départ du zodiaque tropical à 10° et 8° du point vernal. Ce phénomène de précession explique pourquoi les astrologues proclament depuis l’entre deux guerres la fin de l’ère chrétienne (ou ère des Poissons) et l’entrée prochaine de l’humanité dans « l’ère du Verseau ». Mais que signifie l’étoile à 6 branches coiffant la tête du Bélier ?

    2ème indice : l’étoile de David. Il est bien connu que l’étoile de David symbolise le peuple d’Israël depuis le règne de ce roi charismatique. Cette étoile célèbre est composée de 6 branches par l’entrelacement de 2 triangles équilatéraux correspondant précisément à la double triplicité astrologique des Triangles de Feu et d’Air. Elle est trop souvent confondue avec l’étoile de Salomon correspondant à la double Triplicité astrologique des Triangles de Terre et d’Eau.
    La thématique eschatologique de l’étoile figurée sur la monnaie impériale en 60 fait naturellement écho à l’étoile de David (hexagramme). Cette référence stellaire du Roi-Messie figure dans les manuscrits de Qumran (Document de Damas). Jean Daniélou cite Origène qui signale que ces écrits apocryphes renvoient à la Torah ( aux Nombres XXIV, 15-17, au Deutéronome XXXIII, 8-1, à Amos V, 26-27, à Malachie, III, 20, Isaïe, XI, 1, Zacharie, VI, 1) qui a été transmise aux Mages achéménides:
    « Mais, surtout Origène va apporter un élément d’un grand intérêt, en établissant une relation entre Balaam et les Mages : « Les Mages, voyant un signe venu de Dieu dans le ciel, désirèrent voir ce qu’il désignait. Je pense qu’ils possédaient les prophéties de Balaam rapportées par Moise. » (Contre Celse, I, 60). De même ailleurs : « Si les prophéties de Balaam ont été introduites par Moise dans les livres sacrés, à combien plus forte raison ont-elles été accueillies par les habitants de la Mésopotamie, chez lesquels Balaam avait grande réputation et qui sont connus comme ses disciples en magie. C’est à lui que la tradition fait remonter dans les pays d’Orient l’origine des mages, qui, possédant chez eux les textes de toutes les prophéties de Balaam, avaient entre autres: Une étoile sortira de Jacob et un homme se lèvera d’Israël. Les Mages possédaient ce texte chez eux. Aussi, quand naquit Jésus, ils reconnurent l’étoile et ils comprirent que la prophétie était accomplie. »
    Cette référence stellaire est vraisemblablement reprise et colportée par une communauté saddocite dissidente des Esséniens en exil à Damas en Syrie sous l’occupation Séleucide. Ces saddocites sont restés en contact avec les rapatriés babyloniens installés en Samarie. Au même titre que Simon et Dosithée, ils pratiquent la science chaldéenne. Comme le souligne à juste titre J. Daniélou, il est vraisemblable que le gnosticisme trouve ses racines dans cette greffe théologique entre la branche religieuse astrale zoroastrienne et la branche religieuse astrale hébraïque d’Abraham. La symbolique astrologique de l’étoile de David y trouve tout son sens œcuménique à l’aube du judéo-christianisme.
    J. Daniélou conclut son analyse : « L’histoire du thème de l’étoile et de son Sitz im Leben rapporte ici quelques données intéressantes sur un fragment de l’histoire du christianisme primitif. Elle nous montre que c’est à Damas que les sadocites exilés ont pris contact avec le dualisme iranien, que c’est là que cette influence en a entraîné certains au dualisme radical qui est devenu le gnosticisme : celui-ci est donc originellement une forme de judaïsme influencé par l’Iran. »
    Rappelons ici que, d’après les Ecritures, la pratique de l’astrologie chaldéenne n’est pas mise au pilori par les rabbins saducéens. Bien au contraire, la science astrale est une Science Sacrée qui légitime la gloire de Yahvé et la royauté plus tardive de son fils Jésus Christ (Nombres, XIV, 17). Ces dernières observations contribuent à lever le voile sur le sens à donner à l’inscription de l’étoile de David dans un croissant. Ce croissant n’est-il pas lunaire mariant symboliquement les deux luminaires à Pâque ?

    3ème indice : le croissant. La royauté de Jésus Christ n’est-elle pas attachée depuis les Patriarches (Genèse) jusqu’au christianisme (Evangiles) à sa mort (et à sa résurrection) lors de la fête de Pâque ? Or, la date de la fête pascale est une fête soli-lunaire basée sur l’arrivée du printemps (donc sur la localisation du point vernal quittant la constellation du Bélier pour entrer dans la fin de la constellation des Poissons). Elle s’inscrit à l’époque de Jésus dans le « Livre des Jubilés » qui se réfère à la fête de Pâque célébrée depuis l’Exode le 14 du mois de Nisan, soit 14 jours après la nouvelle lune de l’équinoxe du printemps (Ex, 13, 4). Ne pourrions-nous pas opérer la même corrélation soli-lunaire pour la naissance de Jésus de Nazareth au début du printemps, lors de la nouvelle Lune ?
    Si nous examinons les éphémérides de l’an – 7 à l’an -5 (année de naissance retenue par J.Kepler), nous trouvons une seule date qui répond parfaitement à nos 3 indices. Si mon enquête vous semble pertinente, peut-être pouvons-nous envisager une suite ( un 3ème billet) avant la fin de l’histoire ?

    Cordialement.

  6. Bonjour!

    Monsieur Hugues Lecoursonnois vient de rédiger un très intéressant commentaire, en ce début février, destiné à Monsieur Luminet.

    Il fait preuve, ici, d’une vaste et belle érudition qui nous interpelle et nous invite à nous interroger, à interroger.

    Je relisais tout à l’heure, la référence stellaire dans le verset 17 du chapitre XXIV du livre de l’Ancien Testament “Les Nombres” :

    “Une étoile sort de Jacob”.

    Quant à l’interprétation…
    Uranie, es-tu là? Oui, quand nos savants posent la question : “La culture scientifique, pourquoi faire?” (Alliage n°73)

    Aussi, on aimerait bien que Monsieur Lecoursonnois nous éclaire, nous instruise sur quelque point encore bien nébuleux ayant trait aux origines du christianisme.

    Par exemple savoir, dans la mesure du possible, qui était le Celse, auteur du “Discours de vérité”, dont la réfutation s’appelle Origène, l’époque exacte de ce Discours et celle de la réfutation produite.

    Si c’est le Celse, l’ami de Julien, platonicien, l’auteur du “Discours de vérité”, Origène vivant au troisième siècle n’a pu le réfuter.

    Merci encore, Monsieur Lecoursonnois, pour votre enquête fortement argumentée, qui force l’admiration.

    Et vive la suite… enchantée.

    “Au-dedans de toi est une source intarissable, pourvu que tu la creuses sans cesse” (Marc-Aurèle)

    Bonne nuit étoilée ou non, à tous.

    Gérard

    1. Merci Gérard. Vos pensées uraniennes me vont droit au cœur. Il est vrai que les nuits étoilées du mois de février nous invitent aux réflexions astrales, qu’elles soient astronomiques ou religieuses.
      Pour répondre à vos interrogations, je pense qu’il s’agit bien du même philosophe romain du 2ème siècle après J.C qui a écrit en 178 un pamphlet contre le christianisme et plus exactement contre la personne de Jésus Christ, le Messie, Fils de Dieu ( « Le Discours véritable »). Par sa pensée éclectique, il est probable que ce mystérieux Celse soit à la fois platonicien et épicurien. Il reconnait en Jésus une parenté philosophique avec le Logos mais il rejette l’idée judéo-chrétienne du Fils de Dieu.
      40 ans plus tard, c’est à la demande d’Ambroise qu’Origène monte aux créneaux vers 245/248 pour hisser les couleurs de l’Eglise primitive (« Contre Celse »). Dans ses 8 opus, notre théologien émasculé met en pièce l’adversaire. Il reste que l’exégèse s’avère difficile pour y voir clair durant ces trois premiers siècles de l’ère chrétienne. Voisin de Plotin sur les bancs de la Bibliothèque d’Alexandrie, Origène, comme Clément sont fortement imprégnés de l’enseignement gnostique d’Ammonius Saccas. Sa construction théologique (« De Principis ») centrée sur la Trinité fait étrangement écho à la Triade philosophique de Plotin en superposant l’Un/Père, l’Intellect/Fils et l’Ame universelle/Saint-Esprit. L’Hermétisme rôde dans les rangs des Pères de l’Eglise. Dans les pas de Philon le juif et de Clément d’Alexandrie, Origène s’appuie sur le passage de la Genèse pour justifier l’astrologie : « Dieu dit : « Qu’il y ait des luminaires au firmament du ciel pour séparer le jour de la nuit ; qu’ils servent de signes, tant pour les fêtes que pour les jours et pour les années. » Les signes sont omniprésents dans les Écritures Saintes. L’étoile de la Nativité y trouve sa place implicitement. Astralement !

  7. Quel plaisir de vous répondre ou plutôt essayer de vous répondre Monsieur Lecoursonnois!

    Vous invitez par un dialogue serein à la compréhension douce et en même temps si difficile.

    Votre commentaire du seize février arrive le jour même où M.Jean-Pierre Luminet rencontre ses lecteurs à Issy-les-Moulineaux.

    Tenue de soirée exigée pour quelques mots sur un clavier qui travaille en étoile.

    Pur hasard, bien sûr, et nous n’irons pas chercher Clément d’Alexandrie pour y voir un signe des “quatre saisons”!

    Votre analyse est fine et sans doute faudrait-il s’arrêter là avec les réserves de bon aloi qui renforcent votre propos et ne pas chercher plus loin, même si l’affirmation de Monsieur Louis Rougier sur la date de composition de L’Anti-Celse (l’été 178), peut faire naître quelque doute, dans notre “citadelle intérieure” (l’expression est de Marc-Aurèle)

    Oui il y du “Zodiaque” chez nos gnostiques des premiers siècles et du porteur de sacs de blé que vous mentionnez aux savants princetonniens, il n’est peut-être pas irraisonnable de chercher activement un indicateur de la ligne du ciel, à l’horizon de leurs connaissances.

    Tout en s’instruisant comme il se doit, de la très belle fable de l’astrologue qui se laisse tomber dans un puits.

    La rêverie aussi travaille en étoile.(1)

    Gérard

    (1) “La psychanalyse du feu”, Gaston Bachelard, page 36.

  8. Bonjour!

    Oui il y a du “zodiaque”…

    Oui, “il y a”. Et Gérard en oublie la voyelle dans le précédent commentaire.

    Dans la cité des étoiles, Emmanuel es-tu là?

    Bonne fin de semaine

    Kalmia

  9. Bonjour!

    A l’occasion des rencontres-dédicaces d’Issy-les-Moulineaux organisées et animées par Monsieur Jean-Pierre Luminet, un lecteur a voulu s’exprimer. Ce lecteur, un habitué des commentaires de ce blogue, a posé une question sur le “phénomène radiesthésique” en s’appuyant sur sa correspondance avec le professeur Yves Rocard.
    La question me semble intéressante, car elle touche à un fait dont la méthodologie peut être très discutée et discutable mais qui n’empêche pas “le fait que ça existe”. Des gens sans culture particulière qui n’ont pas fait d’études et qui ne lisent pas de livres à longueur de journée et surtout qui, oncques, n’en n’écrivent, réussissent à trouver des choses, là où les maîtres avec leurs grandes explications et leurs beaux discours restent impuissants.
    Entre gens de bonne volonté, gens sensibles et ouverts, il me semble possible d’en parler pour essayer de comprendre.
    Voici la réponse faite par un scientifique, un universitaire reconnu qui met la main à la pâte :

    “Juste une petite précision sur Bachelard et Rocard. Rocard est cité dans le RA (1ere édition 1949) au milieu de théoriciens de première grandeur – Cady (piézo-électricité), Glasstone (chimie physique), Bowen (théorie du radar), Hertzberg (structures électroniques, géométrie des molécules). Il ne pouvait pas ne pas citer un savant Français, il aurai pu choisir Marie Curie ou Frédéric Joliot-Curie, mais il lui fallait un auteur d’ouvrages, et plus spécifiquement de manuels, de manuels récents, d’ailleurs, puisque non encore lus et dans lesquels il aimerait se plonger s’il était plus jeune. Le Rocard auquel il pense, théoricien de l’hydrodynamique et des phénomènes d’oscillations et vibrations, est sans doute vraisemblablement l’auteur de livres tels que :

    L’Hydrodynamique et la théorie cinétique des gaz, Paris, Gauthier-Villars, 1932.
    Diffusion de la lumière et visibilité, projecteurs, feux, instruments d’observation, Paris, Édition de la Revue d’Optique, 1935.
    Propagation et absorption du son, Paris, Hermann, 1935.
    La Stabilité de route des locomotives, 1re partie, Paris, Hermann, 1935.
    La Stabilité de route des locomotives, 2e partie avec Julien, M., Paris, Hermann, 1935.
    Les Phénomènes d’auto-oscillation dans les installations hydrauliques, Paris, Hermann, 1937.
    Théorie des oscillateurs, Paris, édition de la Revue Scientifique, 1941.

    Ce n’est sûrement pas le Rocard des sourciers et de ses pseudo-expériences contestables et contestées, qui n’ont jamais convaincu la communauté scientifique (je ne me prononce pas, ici, sur la réalité du phénomène, mais sur la méthodologie qui vise à l’établir).

    Bien à vous,”

    Et la suite donnée par le lecteur :

    “Oui, je pense que nous parlons du même Yves Rocard.

    Voici deux extraits du Rationalisme appliqué :

    “Le pendule simple est en somme l’occasion d’une simplicité réfléchie. Il est vraiment l’un de ces objets de la réflexion qui se débarrasse de toutes les contingences pour représenter une loi.

    En étudiant le problème du pendule simple de plus près, les mathématiciens démontrent d’ailleurs que la loi de l’isochronisme des petites oscillations n’est qu’une loi approchée. L’amplitude doit être prise en considération pour peu qu’on s’éloigne des conditions de petitesse que nous avons fixées. Le problème général impliquant de grandes oscillations prend alors une singulière complication. Il faut pour le traiter, suivant l’expression d’Yves Rocard, un réel courage. À suivre les développements qu’en donne cet auteur on se rendra compte que la deuxième approximation d’une loi peut demander une véritable refonte de la pensée. Tant de complications rendent d’autant plus remarquable la simplicité de loi de première approximation. Ainsi comme nous limiterons nos remarques à la première approximation, l’angle d’écart maximum n’apparaîtra pas dans la formule qui donne la durée de la période du pendule. “(RA , page 186)

    Et cette référence en bas de page 162 (Chapitre VIII, X) :

    “Cf. Y. Rocard. Dynamique générale des Vibrations, p. 19. (RA, page 162)”

    *

    Du temps de mes correspondances avec icelui, je ressentais une faille dans la méthodologie et je ne savais trop comment m’expliquer avec mon si sympathique correspondant. Indubitablement, un courant passait entre nous, même si nous n’étions pas sur la même longueur d’onde!

    Vous le savez sans doute, puisque vous êtes universitaire, Gaston Bachelard mentionne Frédéric Joliot-Curie dans “L’activité rationaliste de la physique contemporaine” et dans “Le matérialisme rationnel”.

    Et Marie Curie dans “L’activité rationaliste de la physique contemporaine”, “La formation de l’esprit scientifique” et “le pluralisme cohérent de la chimie moderne”.

    Je ne savais pas que des décennies plus tard, je le retrouverais, Monsieur Yves Rocard, dans des traboules qui bifurquent.

    Bien à vous”
    Fin de citations

    Sur ce “tout est sensible” au ras des pâquerettes et dans la cité des étoiles, on aimerait, cela va sans dire, connaître le point de vue de l’artiste astrophysicien qui mène le bal avec sa baguette de maître des cérémonies.
    Et si vérité toute relative qu’elle puisse être, n’est pas sorcière, ni souricière mais sourcière (Edgar Morin), Monsieur Luminet, on l’espère, va nous conter une belle histoire vraie…d’eau et de rêves.

    Jacques

  10. Bonsoir à tous!

    Avec l’aimable autorisation de l’auteur, Monsieur Henri Broch, de l’Université de Nice, je me permets de porter à votre connaissance, ce lien que je trouve fort intéressant et, bien sûr, instructif :

    http://sites.unice.fr/site/broch/articles/HB_Rocard.html

    Vous y lirez un dialogue pertinent avec quelques sic entre crochets et une conclusion intelligente.

    Je suis tenté d’aller de ce pas rouvrir un beau livre, publié en mil neuf cent soixante-dix-huit, qui s’intitule tout simplement :
    “La radiesthésie” (Hachette)
    Son auteur, journaliste scientifique, Monsieur Michieslazc Kokoczynski, mieux connu sous le pseudonyme de Michel Rouzé.
    Je retiens la page 188 car elle est blanche.C’est la page qui suit la fin du livre. Quel rapport avec la radiesthésie, me direz-vous allègrement?
    Je répondrai que c’est le raport d’un “blanc inconnu sous clé stricte”. Par une étrange coïncidence, ces cinq mots entre guillemets forment cette belle anagramme : L’inconscient est un lac obscur.
    Est-ce à dire que la vérité en ce domaine – la radiesthésie comme objet de connaissance – est ailleurs?
    M. Edgar Morin dans son livre “Le vif du sujet”, page 60, écrit : “La pensée ne doit être ni sorcière (agitant un maître-mot), ni souricière (voulant faire entrer la vérité dans une trappe conceptuelle), mais sourcière.
    Puisque l’auteur du livre “Le rationalisme appliqué” est cité dans un commentaire précédent où le pendule est à la page, il ne messied pas, me semble-t-il, d’aller aussi du côté de “L’eau et les rêves”, page 210 :

    “Dans les mythologies primitives, c’est aussi Poséidon qui fait surgir les sources. Et Charles Ploix assimile le trident « à la baguette magique qui fait aussi découvrir les sources ». Souvent cette « baguette » opère avec une mâle violence. Pour défendre la fille de Danaos contre l’attaque d’un satyre, Poséidon lance son trident qui s’enfonce dans la roche : « En le retirant, il en fait jaillir trois filets qui deviennent la fontaine de Lerne. » On le voit, la baguette du sourcier a une bien vieille histoire ! Elle participe aussi à une bien vieille et bien simple psychologie ! Au XVIIIe siècle, on l’appelle souvent la verge de Jacob ; son magnétisme est masculin. Même de nos jours, où les talents se mêlent, on ne parle guère de « sourcières ». Réciproquement, comme les sources sont provoquées par le héros dans une action si masculine, on ne doit pas s’étonner que l’eau des sources soit, entre toutes, une eau féminine.” (Fin de citation)

    Au delà des sanglots longs des lettres, maestro, à votre baguette pour accompagner “la source”, chantant au milieu du bois.

    Kalmia

  11. Bonsoir!

    Oui, c’est un lien d’excellence que vous nous proposez là, Kalmia.

    Autant dire que j’ai passé un bon quart d’heure à lire ce document de onze pages, rédigé avec soin et beaucoup de clarté par Monsieur Broch.

    Qu’il me soit permis de complimenter l’auteur pour la qualité du texte qui dénote un souci de politesse de notre belle langue française, à l’heure ou les “refus d’Antigone” voient dans leur rang, s’afficher des professeures, des auteures et pourquoi pas demain des écrivaines et des Messieurs les sentinels¨? Monsieur Régis Debray y voit “un signe des temps” et s’offusque de cette barbarie.

    Monsieur Henri Broch, page 3, suivant Le Littré sait faire la différence entre le substantif “au-delà” qui prend un trait d’union et la locution prépositive “au delà” sans trait d’union. Le fait est si rare qu’il mérite être dit et montré. Bravo Monsieur le Professeur!

    Aussi, page 4, la mise entre crochets : [sic] _ de deux mots dans la lettre de Monsieur Y, est très pertinente.

    Ne voulant pas en rajouter, j’imagine, Monsieur Broch a laissé passer “plait” “champs” “prétendu”.

    Lancée à la cantonade, j’entends déjà la réplique d’un lecteur attentif :

    “Vous oubliez “grand chose” page 6 – “venu” page 6 – oeuvre page 7 – “eu à faire” page 10 et “conclue” page 11″.

    Pas d’objection, votre honneur! J’en parlerai incontinent à l’intéressé qui saura, j’en suis sûr, corriger illico sans se voir infliger la moindre punition par un lectorat particulièrement rigoureux.

    Brisons là.

    Je viens de relire la page 188 du livre précédemment mentionné “Le rationalisme appliqué” chapitre VIII, 8. Le pendule et ses mouvements sont à la page. Quel rapport avec celui dit “explorateur” qui fait le titre d’un livre que l’auteur, Monsieur Yves Rocard, m’a envoyé avec “hommage” en mil neuf cent quatre-vingt-trois? N’étant ni sorcier ni savant et ne prétendant point le devenir, je ne suis pas en mesure de répondre à la question.

    Cependant, je me souviens d’un article de Monsieur Pierre Emmanuel, l’année où il s’en est allé. Il parle de ses Alpilles, d’un forage, de l’eau qui jaillit et d’intuition féminine. Une profondeur bien réelle qui eût inspiré, ce cher Gaston Bachelard…

    J’ai beaucoup apprécié la réponse de l’homme des sciences qui se réfère au livre de Gaston Bachelard. Je l’ai, je crois, reconnu dans des lectures montagnardes où l’éboulis reproduit rectifié a aussi sa chance. En tout cas, je le sais, quelqu’un qui élève la culture et son psychisme en fait grand cas, en le plaçant au faîte de son bel ouvrage.

    Sans baguette ni pendule, en ce monde qui perd la boule, je vous souhaite une bonne nuit guidée par votre bonne étoile.

    Gérard

  12. Bonjour!

    J’aimerais réagir sur trois points concernant le précédent commentaire de Gérard.

    1 – Antigone est l’anagramme de négation. La résistance civile n’est pas toujours une abnégation.

    2 – M.Henri Broch dans sa lettre du 10 novembre 2003 se réfère à Voltaire et à Condorcet.

    Je lui propose en toute bénévolence de lire “La Formation de l’esprit scientifique”, page 34 et page 233 où l’esprit préscientifique de ces deux penseurs est observé, critiqué par l’auteur.

    L’un des plus grands esprits de notre temps a parlé, je crois, d’aveuglantes lumières!

    3 – Ce même grand esprit dans sa “Critique de la raison politique” consacre la seconde section de l’ouvrage, à la “Physique de la croyance”.

    On trouve dans la bibliographie du livre de Monsieur Rocard “Le pendule explorateur”, la référence à un livre de Christophe Bird, donnant “une information très sûre et incluant le renouveau moderne”. L’auteur de “la main divinatoire -L’Art de la radiesthésie” puisque tel est le titre de ce livre, termine son introduction par ces mots :

    “La foi, écrivait Paul aux Hébreux, est la substance des choses que l’on espère, la preuve des choses que l’on ne voit pas”. S’il en est ainsi, alors la foi est peut-être l’essence même de la radiesthésie.” (Fin de citation)

    Le 10 novembre 1619, à Neubourg, sur les bords du Danube, un jeune soldat du duc de Bavière, fit trois songes à l’origine de sa philosophie.

    Les sources existent, notamment dans “Les Olympiques”. Ce jeune cavalier français s’appelle René Descartes. Il croyait avoir reçu un signe du ciel et il pensait d’autre part, que l’homme possédait des facultés encore inutilisées qui pouvaient lui permettre d’être l’égal des dieux de l’Olympe…

    Est-ce à dire avec Gaston Bachelard que le rêve, cette force de la nature, a de la suite dans les idées?

    Bon dimanche ensoleillé à tous, à la ville ou à la campagne.

    Jacques

  13. Gérard, Jacques, Kalmia, et multiforme Michel qui m’avez envoyé un mail pour “réagir” au “Professeur Tournesol qui se démène comme il peut dans sa radiance tintinienne”…

    Je fais comme vous voulez, je cherche des mots pour vous rejoindre. Pardonnez-moi de m’écarter du sujet, mais voici ce que m’inspire le spectacle de l’inactualité :

    Jamais vous ne me verrez trafiquer les faits pour vous convaincre de quoi que ce soit.

    À bon entendeur, salut.

  14. Bonjour!

    Comment répondre aux “considérations inactuelles” de Monsieur Bardou dans ses derniers commentaires publiés en carême-prenant?

    Pour la plupart d’entre nous, l’information (les actualités) arrive comme pâté pour chats et plus d’un qui n’est pas difficile s’en contente, que voulez-vous!

    “Et pourtant, nous cherchons “radiance” le matin, le midi et le soir. Donc, c’est une qualité vers laquelle nous avons un désir ou le besoin d’éclat.” (Extrait de “Poésie des recherches pour radiance” du poète polonais Adam Zagajewski.

    Sur les erres du commentateur Arlequin que vous tentez, Monsieur Bardou, par des mots de rejoindre, sans instruments, amplificateurs de réflexes neuro-musculaires dans les mains, nous voici chez “Tintin et les forces obscures” ” Le pendule est en avance” avec, entre autres, le Professeur Tournesol et le Professeur Rocard, pages 40 à 49 dans le Hors-série Le Point Historia. Sur le terrain de la connaissance, la verge de Jacob (comme il est écrit dans “L’eau et les rêves”) peut ou non se redresser mais il n’est pas dit qu’une variation physique déterminée en soit la cause. Au royaume de la pensée sourcière, la baguette de la fée cherche encore l’étincelle qui ne soit pas celle du hasard…

    Du conte au compte, qu’est-ce qu’un fait? Serons-nous plus avancés, lorsque nous aurons lu les six pages savantes du professeur Kistler qui répond à la question dans un n° Hors-série de “Sciences et Avenir”?

    Quid de nos savants, de nos sorciers? Tout récemment; Monsieur Luminet, lecteur de Michel de Montaigne, nous invite à en savoir plus sur ces aventuriers de la pensée que sont les astronomes en contant, en orfèvre en la matière, leurs histoires insolites et extraordinaires.

    Cette information du maître me fait penser à “Petit point”, un beau livre que l’auteur, Pierre-Gilles de Gennes, m’a envoyé, un jour, avec une dédicace particulière.

    Il parle de ces chercheurs fragiles et de certains égarements.

    Brisons là..

    Bonne journée à tous

    m

  15. Bonjour,

    je me demande si une corrélation entre l’activité solaire et l’activité guerrière existe. J’ai un vague souvenir que quelqu’un a fait le rapprochement, mais quand à savoir si c’est fondé…

  16. Bonsoir ou bonjour!

    Vous êtes un parfait correcteur, cher Guillaume.

    Vous avez raison, dans le blogue de Monsieur Luminet, il ne messied pas d’être rigoureux même si la plupart des gens n’en demandent pas tant.

    Activité solaire, activité guerrière, quel rapport?

    Quelques références à toutes fin utiles, peut-être :

    “Stratégies militaires et climats” Pierre Pagney (“Hérodote” n° 140) / “Le climat et la guerre” Laurent Henninger (“Défense nationale” n° 783)

    Aussi, “Mars contre Vénus” dans l’excellente “Critique de la raison politique” de Régis Debray, seconde section du Livre II, au chapitre sur l’atopie, page 437.

    Je donne cette référence car Monsieur Bardou a rencontré cet auteur, je crois! Certainement pas dans un coin perdu du fin fond de la Creuse ou des Deux-Sèvres, mais sans doute quelque part dans un aréopage bon chic bon genre parisien, j’imagine!

    Activité solaire, soit! Et si l’on faisait justement l’apologie d’une érotique solaire entièrement axée sur les pulsions de vie refusant radicalement les pulsions de mort? Dans une “Théorie du corps amoureux”, Monsieur Onfray s’y est risqué en oubliant le hérisson de Monsieur Jean de la Fontaine. Ceux qui pensent que l’érotisme reste peut-être la dernière terra incognita à conquérir et à humaniser peuvent à bon escient, me semble-t-il, s’interroger sur cette forme encore inconnue de notre puissance et de notre liberté.

    En pensant au pharmakon que Jacques Derrida nous prescrit dans La dissémination, je considère “Éros ou Cupidon” comme un “poison du cœur”. (Vous aurez remarqué au passage l’étonnante anagramme que forment ces treize lettres des expressions entre guillemets)

    On a parlé précédemment de “radiesthésie” et je ne sais si l’on peut apporter quelque créance aux prédictions faites et qui se se sont avérées exactes du Commandant de La Bastide, durant la seconde guerre mondiale, selon les autorités militaires.

    Et pourtant ça tourne…mais pas toujours rond dans la réalité sociale.

    On aimerait qu’un vicomte du ciel, tel Monsieur Jean-Pierre Luminet qui se considère, à juste titre, comme faisant partie des gens privilégiés, puisse nous instruire encore et encore sur ce quelque chose qui sait la réponse à la question de savoir “Oui, mais quelle est la question?”

    Pauvre de moi, je sais tout simplement que c’est la question en titre d’un roman du “roi Lire”.

    En fin de compte, je suis bien loin du conte…Du piano aux étoiles, à votre baguette maestro!

    Kalmia

  17. Bonjour!

    Comme par hasard, je tombe non point du ciel – ce serait trop beau! – mais sur le dernier commentaire de Kalmia

    qui tombe sur le mot “fin” dans l’expression connue “à toutes fins utiles”. Il faut un s final à fin.

    Ce mot que Monsieur Yves Prigent dans un livre sur la passion et la durée hésite à écrire en concluant son bel essai.

    Il lui préfère un verbe utilisé à l’impératif.

    A quand de saines et belles réactions de commentateurs exigeants et cultivés, tels Messieurs Hayoz et Lecoursonnois, par exemple?

    Juste pour adoucir la chute, peut-être…

    En tout cas, au ras des pâquerettes ou en bas de l’échelle – et c’est mon cas – on ne risque pas de se faire mal, n’est ce pas, chers lecteurs?

    Bonne nuit enluminée de beaux songes.

    Gérard

  18. #kalmia :

    Il s’agit de l’activité de notre étoile en terme d’éruptions. le souvenir auquel je faisais référence tient dans ces sources que je viens d’identifier sur la toile :

    la plus ancienne :

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Alexandre_Tchijevski

    et des adaptations récentes, peut-être “fumeuses” :

    http://etat-du-monde-etat-d-etre.net/de-soi/science-de-l-esprit/flashback-une-correlation-existe-entre-lactivite-solaire-et-les-grands-conflits-planetaires

    ****
    Concernant Régis Debray, je ne l’ai rencontré que là où vous savez et pas à Paris.

  19. Vos sources, Monsieur Bardou, méritent sans nulle conteste d’être examinées et peut-être aussi vérifiées.

    Notre maître du ciel, M. Luminet, qui travaille en étoile (On pense à G. Bachelard) devrait pouvoir nous instruire et nous orienter…

    Bonne nuit

    M

  20. Objectif lune

    J’entendais M. Michel Chevalet, à la télévision, hier, nous parler du “Combien ça coûte”.

    Résumons :
    “16 milliards pour l’alunisseur

    Or pour la Nasa, cet objectif Lune pour 2024 se chiffre à 28 milliards de dollars sur les cinq prochaines années dont 16 milliards rien que pour l’alunisseur.”

    Bien sûr, vaut mieux envoyer l’argent dans la lune au lieu de le dépenser à faire la guerre!

    Oui, je sais, Monsieur Luminet a son point de vue et nous le connaissons.

    Est-ce bien suffisant? Quelque chose manque à l’appel…Et les gens s’ennuient.

    L’animateur “télé” qui ne se couche pas de bonne heure et qui gagne l’équivalent de dix retraites mensuelles de paysan par mois, s’ennuie peut-être lui aussi…Qui sait!

    L’honnête homme qui vulgarise du haut de son observatoire peut-il encore nous montrer l’étoile du matin, si elle existe, capable de guider nos pas?

    Bien à vous tous.

    Kalmia

  21. Oh, la grave erreur, je vais me faire tancer par les gens des campagnes! Non, ce n’est pas dix retraites paysannes que touche l’animateur de la chaîne publique de télévision mais quarante retraites mensuelles de paysan à 1000 euros, ce qui lui fait 40 000 euros à la fin de chaque mois.
    Toutes mes excuses auprès de la gent paysanne et de l’animateur pour cette inexactitude dans mon précédent commentaire.
    Et merci à Monsieur Luminet de me permettre de rectifier le tir.

    Kalmia

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