Dans un article, paru dans le quotidien « La Montagne » le 22 mars, Anne Bourges me demande quelles similitudes je vois entre les volcans d’Auvergne endormis et certains volcans actifs du globe ?
Si je vous dis : puy de Dôme, le plus emblématique et le plus haut volcan de la chaîne des Puys ?
C’était sans doute un volcan effrayant !
Le puy de Dôme constitue le point culminant de la chaîne des Puys, avec 1 465 mètres. C’est un volcan explosif qui a libéré des cendres en abondance, il y a environ 10 000 ans. Des cendres de la chaîne des Puys, emportées par les vents, ont été retrouvées dans les lacs suisses !
Il a également émis de redoutables nuées ardentes, des nuages brûlants qui dévalent les flancs du volcan à plus de 100 km/h et peuvent parfois remonter à contre-pente.
Il a produit un magma acide, visqueux (la roche qui le constitue, blanche, est un trachyte, appelé localement « dômite »).
Je compare volontiers ce volcan au Sinabung à Sumatra en Indonésie que j’ai visité en juillet dernier avec 80 jours voyages (guide : Sylvain Chermette, conseiller scientifique et pédagogique : J.M. Bardintzeff).
Ce volcan est en crise majeure depuis plus de deux ans. Il produit en moyenne une nuée ardente par jour, qui parcourt plusieurs kilomètres. « Une sorte de langue de cendre sort de ses flancs et se développe comme une bête qui veut tout dévorer ! »
Plusieurs villages ont été détruits. Jusqu’à 30 000 personnes ont du être évacuées en fonction de l’activité volcanique.
AMBIANCE. Le volcanologue Jacques-Marie Bardintzeff devant le Sinabung, dont la nature et la dangerosité évoquent l’ambiance que fit sans doute régner le puy de Dôme (© J.M. Bardintzeff).
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