Suite du billet précédent : Les didactiques et les visionnaires
Poésie et révolutions scientifiques
Le début du XXe siècle, loin de marquer le déclin de la poésie scientifique au sens le plus large du terme, a au contraire réuni toutes les conditions propices à un formidable renouvellement du genre. La démonstration est simple. Tout le monde s’accordera sur le fait que les représentations scientifiques du cosmos évoluent au cours des siècles par bonds successifs, au gré de ce que l’on appelle des « révolutions scientifiques » entre lesquelles s’établissent des paradigmes provisoires.
L’histoire des sciences de l’univers a connu essentiellement quatre révolutions scientifiques. La première remonte à la Grèce antique, lorsque avec Thalès, Anaximandre, Démocrite, Anaxagore, suivis de Pythagore, Platon et Aristote, le discours logique sur l’univers remplace progressivement le discours mythique.
La seconde révolution est l’avènement de l’héliocentrisme au XVIeet au début du XVIIe siècle, lorsque Copernic, Kepler et Galilée établissent la position centrale du Soleil dans l’Univers connu et, par là même, contribuent à minimiser l’importance des affaires terrestres ou humaines.
La troisième révolution date des Principia de Newton publiés en 1687, dans lesquels le savant anglais affirme l’infinité de l’univers et fournit un cadre physico-mathématique pour décrire le mouvement des corps célestes : c’est la fameuse loi d’attraction universelle. Continuer la lecture