Fils de militaire de carrière, mon enfance fut itinérante. Sans le chercher, je suivis le trajet de la migration automnale des cigognes, du nord-est de la France à l’Afrique en passant par l’Aquitaine. Je me suis alors posé dans le midi de la France pour commencer mes études secondaires, à l’école militaire préparatoire d’Aix-en-Provence, une institution créée pour aider les militaires à élever leurs (souvent nombreux) enfants. Outre les mathématiques et autres matières scolaires, j’y ai appris l’escalade en grimpant la montagne Sainte-Victoire et la photographie mais n’ai jamais réussi à maîtriser l’art de marcher au pas. L’amour de la montagne et de l’escalade m’est resté pour la vie. Alors que j’étais en cinquième, je réalisai que ma compagnie comptait un nombre premier d’élèves et qu’en ajoutant les quatre militaires qui nous encadraient, ce nombre restait premier. Voici la photo montrant cette occurrence rare.
M’y trouverez-vous ? Pour vous aider, me voici seul, dans la même chemise d’uniforme chez ma tante Linda, en décembre 1961 à Alger.
Arrivé à la fin de mes études secondaires, au lieu de donner des petits cours de mathématiques comme mes camarades, j’ai choisi de gagner mon argent de poche en travaillant dans l’informatique. La demande y était forte à cette époque où une grande partie du personnel en place était dépassé par le passage des tabulatrices aux ordinateurs, c’est-à-dire de la programmation par cordons qu’on enfiche à la programmation en langages évolués comme le Cobol ou le Fortran. Pendant les vacances scolaires, j’occupais ainsi successivement les postes d’opérateur, de pupitreur puis d’analyste-programmeur.
Comme vous pouvez le lire dans ma bio sur Futura, après cette enfance militaire et informaticienne, je finis normalien, agrégé de mathématiques et titulaire d’une maîtrise d’histoire des religions. Malgré mon penchant prononcé pour les sciences et les mathématiques, j’étais déjà curieux des civilisations et des langues anciennes.
Ma carrière professionnelle a débuté à l’école nationale d’ingénieurs de Tunis, où j’ai eu à enseigner mathématiques et informatique et à gérer plusieurs centaines d’étudiants et douze assistants pour la plupart russes, la Tunisie ayant alors un accord de coopération avec feue l’Union Soviétique. Au retour en France, j’ai continué une carrière d’enseignant de mathématiques et l’informatique dans le système des Grandes Écoles en parallèle avec l’écriture d’ouvrages. Ce travail m’a permis de voyager un peu partout dans le monde et d’y découvrir en particulier d’autres cultures, en particulier celle des aborigènes et leur étonnante règle des mariages.