Cela fait 25 siècles, depuis Epicure, que l’homme s’interroge sur la pluralité des mondes habités. La question, jugée hérétique par l’Eglise, a fini par atterrir dans l’escarcelle des scientifiques, après avoir fait un détour par la Science-Fiction. Anticipant la possible découverte d’une vie extraterrestre, qui contredirait par exemple le concept de dieu rédempteur ayant créé l’homme à son image et envoyé son fils unique sur la Terre pour le sauver, le père jésuite José Funes, directeur de l’Observatoire du Vatican, a expliqué qu’il existait sans doute d’autres humanités, mais que seule l’espèce humaine avait commis le péché originel, les extraterrestres n’ayant eux pas besoin de rédemption !
La recherche d’une vie extraterrestre a cessé d’être une utopie il y a une quinzaine d’années avec l’exobiologie, qui est désormais l’une des grandes branches de l’astrophysique. Encore faut-il d’abord comprendre comment la vie a pu apparaître sur notre planète Terre. En 1996 je résumais les différentes hypothèses dans le petit documentaire qui suit:
Depuis, la recherche s’est considérablement accélérée : la découverte sur la Terre de bactéries dites « extrémophiles », car survivant dans des conditions extrêmes, tout comme celle d’océans liquides internes à certains corps du système solaire (Europa, Encelade), et plus encore celle d’exoplanètes en dehors du système solaire, ont ouvert les champs du possible. On estime que l’univers contient mille milliards de galaxies, avec dans chacune d’elles cent milliards d’étoiles, ce qui fait donc des milliers de milliards de milliards de planètes. Si seulement une sur mille est une « exoterre » – estimation basse puisqu’on en compte une sur dix dans notre système solaire -, cela signifie qu’il existe des milliards de milliards d’exoterres présentant les mêmes caractéristiques favorables à la vie que notre propre planète …
Les exobiologistes ont suggéré que l’on pourrait détecter à distance la signature du vivant dans l’Univers, par la présence de dioxyde de carbone, d’ozone, de dioxygène et de vapeur d’eau dans une atmosphère planétaire. Une telle combinaison est un bon indicateur de la vie, en particulier d’une activité photosynthétique. Le projet spatial Darwin de l’Agence spatiale européenne devait permettre, à l’horizon 2020, de procéder à une spectroscopie de l’atmosphère d’une planète de l’ordre de quelques masses terrestres dans l’espoir d’y repérer une telle combinaison chimique. L’étude du projet a malheureusement été arrêtée en 2007, et aucune mission similaire n’est envisagée à court et moyen terme. Il faut donc encore patienter pour avoir la preuve définitive de l’existence de la vie extraterrestre.
Mon rêve de scientifique est de pouvoir y assister, de mon vivant. Dans cette petite interview récente je donne mon avis sur les conditions de l’apparition de la vie, voire de la conscience – une étape bien plus complexe – , dans l’univers:
Sujet passionnant.
Qui soulève tant de questions !
Ce qui s’est passé progressivement sur Terre , de l'”arrivée” du premier acide aminé jusqu’à l’avènement de Homo Sapiens, intéressera peut être une autre Vie extraterrestre. Or, les résultats de cette longue évolution peuvent un jour disparaître sans laisser de traces sur Terre (à la différences des dinosaures qui nous ont laissé leurs squelettes). Existe-t-il un projet , plus ambitieux que le témoignage à bord de Voyager, de diffuser nos connaissances acquises, au travers de l’Univers ?
Que pensez vous du temps? Existe t il?
Merci d’avance
Julien