De l’autre côté de l’arc politique espagnol, il faut citer la regrettée Mme Loyola de Palacio, disparue en 2006, ancienne ministre de l’Agriculture et de la Pêche puis vice-présidente de la Commission Européenne. Son nom a été donnée à une chaire européenne de recherches dédiée à la politique énergétique du fait de son investissement en faveur des EnR (les énergies renouvelables).
Dès l’origine soit 1958 sous la supervision de Charles Keeling – ce scientifique ayant inventé auparavant un instrument pour mesurer le CO2 dans l’atmosphère -, les données observées au MLO montrent, dans leur première publication en 1961, une très forte hausse du dioxyde de carbone, exprimé en ppm (partie pour million), qui n’a jamais cessé depuis.
Mais comment mesurer le CO2 dans l’atmosphère ? Une vidéo officielle du Scripps vous le montre (en anglais) avec Ralph, le fils de Charles Keeling ! Rappelons que ce dernier, décédé en 2005, fut l’inventeur en 1958 de cette technique de mesure sur le terrain, à l’endroit précis où a été tournée la vidéo soit sur le mont Mauna Loa de l’île d’Hawaï.
Cette hausse du CO2 débouchant sur celle des températures avait déjà été démontrée en laboratoire dès 1896, par le Prix Nobel de chimie Svante Arrhenius, puis largement divulguée, à partir de 1906, toujours par ce dernier.
Le chimiste Svante Arrhenius (1859-1927) travaillant au laboratoire en Suède. Reconnu tout d’abord par la découverte de la Loi qui porte son nom en 1889, sa contribution à celle de l’effet de serre du CO2, dans le réchauffement atmosphérique en cours, en fait un des scientifiques des plus actuels. Ses travaux sur la modélisation de la diversité biologique assirent encore sa stature de niveau mondial.
Une parenthèse amusante et qui montre que la science ne suit pas le chemin tracé par les scientifiques même les meilleurs. Dans ce texte de 1906, en effet, Arrhenius prédit que, grâce à la hausse des émissions humaines de CO2 constatée depuis la révolution industrielle, celle des températuresdevrait être suffisante pour prémunir le monde d’une nouvelle ère glaciaire. Il y estime qu’une planète plus chaude est nécessaire afin de nourrir la population humaine en forte et rapide augmentation et donc que le réchauffement climatique est un changement positif. Toutefois mais il faut bien tenir en tête que le savant Prix Nobel 1903 était suédois !
Là aussi on retrouve un aspect amusant comme chez Arrhenius. César Manrique voulait passer, par son travail acharné, à la postérité en tant que peintre voire sculpteur. Toutefois déjà de son vivant, d’aucuns le comparaient à Calder et c’est d’abord comme architecte de la nature qu’il est célébré. César Manrique a su sortir de son atelier de peinture et comment donc !
C’est ici un bon exemple de comment casser les stéréotypes ou bien de comment briser le moule ou encore de Breaking the waves (pour reprendre le titre d’un film dérangeant) en ce temps où les jeunes soit les lycéens et étudiants nous ont rejoints pour acter la transition énergétique y compris au plan juridique. El Hierro est une île très isolée, la dernière de l’Espagne face aux lointains Etats-Unis qui sont au bout des ondes de l’océan Atlantique. Le fait qu’elle soit préservée dans son intégralité – par son statut de Réserve de Biosphère qui s’étend aussi à une partie de la mer des Calmes, la zone au sud de l’île – donne ainsi un très beau cadre à la série TV policière avec son empreinte humaine limitée à 10 000 habitants et ses presque 1 000 bouches volcaniques, sans oublier ses éoliennes et barrages hydrauliques. Arte a cofinancé une série policière TV espagnole qui est diffusée en France en ce moment. Voici les trailers des 8 épisodes et la série passe du 19 septembre jusqu’au 3 octobre : épisode 1 ; épisode 2 ; épisode 3 ; épisode 4 ; épisode 5 ; épisode 6 ; épisode 7 ; épisode 8.
Bonne vision ! D’autant plus que, l’intégrale de la série est visible sur Arte TV jusqu’au 16 octobre. Enfin, le tournage d’une saison 2 est acquis.
Toujours grâce à Arte TV et afin de revenir les pieds sur terre après une fiction, El Hierro est une île traditionnelle, tout en étant ancrée dans le futur avec sa transition énergétique réussie.
Ikaria, une petite île grecque de mer Egée orientale qui est connue encore sous le nom d’Icarie, possède la seconde centrale STEP (Station de Transfert d’Energie par Pompage-turbinage) hydro-éolienne en Europe. En place et en fonction depuis juin 2014, le modèle hydro-éolien d’El Hierro a fait école ou bien il a essaimé dans le domaine des EnR (les énergies renouvelables). L’essaimage pour les entreprises et les réalisations techniques est une phase nécessaire pour leur validation. Appelée Naeras, la seconde STEP hydro-éolienne européenne a été inaugurée en juin 2019 par la PPC (Greek Public Power Corporation S.A.). La vidéo suivante fera la part belle au choc des images tandis que les mots ne sont pas légion.
Par le menu, je conterai l’histoire de la plantation du nouveau Garoé ou Arbre saint ou bien arbre fontaine de l’île d’El Hierro aux Canaries entre 1947-1948. Surtout d’ailleurs, je vais essayer de montrer ce qu’il y a derrière la restauration, au sens politique, d’un arbre symbole voire un arbre-totem. Le Garoé avait disparu au début du XVIIe siècle mais avait laissé de nombreuses traces dans les récits d’histoire y compris celle naturelle. Dans un contexte de sécheresse, cet arbre sacré recueillait, à son pied, l’eau du brouillard précipitée auparavant, sous forme de gouttelettes, sur ses feuilles. Au début des années 1940 le texte de Leonardo Torriani, édité par Dominik Wölfel (en allemand) à Leipzig, n’était connu dans l’archipel que des quelques personnes férues d’histoire, d’archéologie et de traditions. La référence bibliographique complète est la suivante :
Torriani, Leonardo, Wölfel, Dominik Josef (Hrsg.) Die kanarischen Inseln undihre Urbewohner eine unbekannte Bilderhandschrift vom Jahre 1590; Quellen und Forschungen zur Geschichte der Geographie und Völkerkunde, Band 6, Leipzig, 1940.
Il s’agissait d’une édition bilingue italien-allemand et, bien sûr vu la dureté des temps en 1940, partielle et non illustrée. Toutefois, grâce à Dominik Wölfel le gisement des riches archives de Torriani était bien identifié à Coimbra, la capitale historique du Portugal où l’architecte italien résida jusqu’à son décès en 1628, après être passé du service du roi d’Espagne à celui du Portugal (faisant un chemin inverse, quant à ses commanditaires, de celui de Christophe Colomb !).
Je mets à jour l’histoire de l’arbre fontaine de l’île d’El Hierro aux Canaries qui est tout sauf un mythe. Cet arbre sacré recueillait, à son pied, l’eau du brouillard précipitée auparavant, sous forme de gouttelettes, sur ses feuilles. Il est aussi connu sous les noms de Garoé et d’Arbre saint.
Les armoiries ou les armes d’El Hierro avec, au centre, le nuage de brouillard qui nimbe l’arbre saint des espagnols ou encore l’ancien Garoé des aborigènes guanches. Au pied de l’arbre, est l’eau recueillie.
Mettre à jour est ici plus une formule littéraire parce que, en recherche archivistique, il se parle en année voire en décennie. La connaissance d’un végétal remarquable disparu, car arraché par le vent au début du XVIIe siècle, est plutôt de l’ordre de la reconstruction faite brique après brique mais sachant que celles-ci sont irrégulières et qu’il y aura toujours des trous ou des lacunes. Continuer la lecture →
Sur l’île d’El Hierro aux Canaries la montée en puissance des énergies renouvelables (EnR) dans le mix ou encore le bouquet énergétique, limité à l’électricité, se voit aisément dans les pourcentages suivants :
En chiffres, cela donne en 2018, pour les EnR (produites uniquement par la centrale hydro-éolienne locale), 23 656 MWh soit 17 % de plus qu’en 2017 et, pour les énergies fossiles (ici, le fioul lourd qui est visqueux, chargé en soufre et connu pour dégager, lors de sa combustion, beaucoup de CO2 et des gaz toxiques), 18 268 MWh soit une baisse de 21,9 %, toujours par rapport à 2017.
« Les climats, les saisons, les sons, les couleurs, l'obscurité, la lumière , les éléments, les aliments, le bruit, le silence, le mouvement, le repos, tout agit sur notre machine, et sur notre âme . » Jean-Jacques Rousseau, Les confessions.