Il est quasiment impossible d’ignorer Quique l’alias d’Eustaquio Villalba Moreno aux Canaries quand on parle de sciences naturelles. Quique est connu, d’abord de presque tous, pour son travail d’animation à la Radio Nationale Espagnole (en anglais) et aussi comme auteur de livres de divulgation scientifique et d’atlas régionaux, membre de nombreuses sociétés savantes des Canaries et paladin de la cause des réserves naturelles.
Une galerie au sujet de la rencontre entre l’art contemporain et l’environnement. Une passerelle nécessaire entre deux mondes s’ignorant trop souvent. Mon neveu Sami Yacoub, étudiant, m’a “branché” sur l’art japonais contemporain qu’il goûta d’abord en tant qu’amateur éclairé de mangas mais dont il a approfondi ultérieurement sa connaissance. Toutefois, je ne me limiterai pas au Japon. Ainsi je vous présenterai outre-mer, dans le Monde entier, d’autres artistes, à travers une œuvre significative, inspirés par la rencontre entre l’art et l’environnement de nos jours et à la fin du siècle dernier.
“La Vague” (1830-31) est la plus célèbre des estampes profanes (ukiyo-e ou « images du monde flottant ») de l’artiste japonais Hokusai (1760-1849). Elle inspira les plus grands peintres tels Van Gogh et Monet, “La Mer” au musicien Debussy, “Der Berg” au poète Rilke, etc. Pour les plus jeunes, il faut ajouter que Hokusai fut le père du manga.
Une galerie d’Akim Pavageau sur l’île d’El Hierro, la plus occidentale et la plus petite de l’archipel des Canaries qui en compte sept principales. Sur une terre émergée d’environ 280 km2 (soit guère plus que la commune de Marseille avec ses 900 000 habitants), moins de 8 000 personnes résident en permanence de nos jours. Trois thèmes sont présentés : l’habitat au cours des âges ; les bâtiments du culte, eux aussi au fil de l’histoire ; et les aménagements touristiques récents : piscines “naturelles “ d’eau de mer et restaurant panoramique. Akim Pavageau est actuellement en 2e année de l’ENSAM (Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Montpellier).
Les terroirs arides et volcaniques de Lanzarote présentent, grâce au travail acharné de leurs agriculteurs soudés dans une grande pauvreté jusqu’aux années 1960-70, des vignobles merveilleux comparables à des jardins zen qui seraient utiles. Le plus célèbre est celui de La Geria au centre de cette terre. Ici, c’est une galerie, avec des photographies au sujet de Lanzarote, cette île de l’archipel des Canaries face au Sahara, choisie et offerte par un Collègue, fin connaisseur de la météorologie et de la climatologie locales. Son nom : Luis Santana Pérez et il travaille, le plus souvent gracieusement depuis des années, avec les Agrocabildos (les administrations insulaires des Canaries pour l’agriculture) de Tenerife et Lanzarote (en espagnol).
Carte de Lanzarote avec ses vignoles et caveaux. Source : Office de tourisme.
“L’humidité à l’intérieur des cavités [entonnoirs creusés par les viticulteurs] des ceps de vignes [qui sont totalement enterrés] est quelque chose qui m’a surpris. J’ai vu de mes yeux à 25 centimètres de profondeur, dans un trou creusé à la main, les cendres volcaniques totalement humides en mai [2016] après un mois caractérisé par des précipitations négligeables [alors que le vent avait soufflé fort exacerbant l’aridité]. Un miracle de la nature” selon Luis Santana Pérez. Maintenant que l’agriculture a beaucoup reculé sur Lanzarote et sa voisine, l’île de Fuerteventura, le tourisme tire parti de ces paysages viticoles ingénieusement façonnés, de façon complète, par les hommes(en espagnol).
Touristes au Mirador (point de vue aménagé) de la Peña. El Hierro. Cliché : A. Pavageau, ENSAM/Club Jeunes IRD.
Vue vers El Golfo. Mirador aménagé de la Peña, El Hierro. Cliché : A. Pavageau, ENSAM/Club Jeunes IRD.
Vue vers Las Roques de Salmor. Mirador aménagé de la Peña, El Hierro. Cliché : D. Chirpaz, IRD/Lycée Jean Monnet.
Vue des environs du Mirador aménagé de la Peña. Cliché : D. Chirpaz, IRD/Lycée Jean Monnet.
Vue du Mirador aménagé de Las Payas de Valverde. El Pinar, El Hierro. Cliché : D. Chirpaz, IRD/Lycée Jean Monnet.
Parc éolien et agave en fleur. Hauteurs de Valverde, El Hierro. Cliché : A. Pavageau, ENSAM/Club Jeunes IRD.
Parc éolien. Hauteurs de Valverde, El Hierro. Cliché : A. Pavageau, ENSAM/Club Jeunes IRD.
Parc éolien. Hauteurs de Valverde, El Hierro. Cliché : A. Pavageau, ENSAM/Club Jeunes IRD 2016.
Agave et échappée vers l’océan. Hauteurs de Valverde, El Hierro. Cliché : D. Chirpaz, IRD/Lycée Jean Monnet.
Verode (Senecio kleinia = Kleinia neriifolia Haw.), une succulente mellifère, endémique et très répandue dans les zones sèches. Cliché : D. Chirpaz, IRD/Lycée Jean Monnet.
Verode (Senecio kleinia = Kleinia neriifolia Haw.), une succulente mellifère, endémique et très répandue dans les zones sèches. Cliché : D. Chirpaz, IRD/ Lycée Jean Monnet.
Verode (Senecio kleinia = Kleinia neriifolia Haw.), une succulente mellifère, endémique et très répandue dans les zones sèches. Cliché : D. Chirpaz, IRD/Lycée Jean Monnet.
Tronc de gros exemplaire de la succulente Senecio kleinia. Cliché : D. Chirpaz, IRD/Lycée Jean Monnet.
Fleurs d’euphorbe de l’espèce Euphorbia regis-jubae. Cliché : D. Chirpaz, IRD/Lycée Jean Monnet.
Ecomusée du village guanche (aborigène) puis espagnol de Guinea. Frontera, El Hierro. Cliché : D. Chirpaz, IRD/Lycée Jean Monnet.
Ecomusée du village guanche (aborigène) puis espagnol de Guinea. Frontera, El Hierro. Cliché : D. Chirpaz, IRD/Lycée Jean Monnet.
Exemple de signalisation traditionnelle en forêt depuis les temps de l’ICONA. El Pinar, El Hierro. Cliché : D. Chirpaz, IRD/Lycée Jean Monnet.
Forêt de pins canariens dans le brouillard. La Llania, localité “Piste de bal des sorcières”, El Hierro. Cliché : Dominique Chirpaz, IRD/Lycée Jean Monnet.
Forêt de pins canariens dans le brouillard. La Llania, localité “Piste de bal des sorcières”, El Hierro. Cliché : D. Chirpaz, IRD/Lycée Jean Monnet.
Résine suintant d’un vieil exemplaire de pin canarien. Cliché : D. Chirpaz, IRD/Lycée Jean Monnet.
Crête ventée avec jeunes plants de bruyère arborescente. La Llania, El Hierro. Cliché : Dominique Chirpaz, IRD/Lycée Jean Monnet.
Le cratère du volcan éteint du Chaudron ( Hoya en espagnol) de Fireba. La Llania, El Hierro. Cliché : Dominique Chirpaz, IRD/Lycée Jean Monnet.
Jeune plant de bruyère arborescente et trace d’arbre fontaine (mousses à son pied). La Llania, El Hierro. Cliché : D. Chirpaz, IRD/Lycée Jean Monnet.
Bruyère arborescente et trace d’arbre fontaine (mousses à son pied). La Llania, El Hierro. Cliché : D. Chirpaz, IRD/Lycée Jean Monnet.
Ancienne représentation du Garoé, l’arbre fontaine. El Hierro. Cliché : D. Chirpaz, IRD/Lycée Jean Monnet.
Genévrier de Phénicie. Sabinar, El Hierro. Cliché : D. Chirpaz, IRD/Lycée Jean Monnet.
Genévrier de Phénicie. Sabinar, El Hierro. Cliché : D. Chirpaz, IRD/Lycée Jean Monnet.
Genévrier de Phénicie. Sabinar, El Hierro. Cliché : D. Chirpaz, IRD/Lycée Jean Monnet.
Genévrier de Phénicie. Sabinar, El Hierro. Cliché : D. Chirpaz, IRD/Lycée Jean Monnet.
Genévrier de Phénicie. Sabinar, El Hierro.Cliché : D. Chirpaz, IRD/Lycée Jean Monnet.
Genévrier de Phénicie. El Sabinar, El Hierro. Cliché : A. Pavageau, ENSAM.
Genévrier de Phénicie. El Sabinar, El Hierro. Cliché : A. Pavageau, ENSAM.
Détail des branches d’un genévrier de Phénicie avec épiphytes (mousses et lichens) et l’arbre est bien vivant. El Sabinar, El Hierro. Cliché : A. Pavageau, ENSAM.
Détail du tronc d’un genévrier de Phénicie, un arbre caractérisé par son écorce qui se fend facilement de façon longitudinale. El Sabinar, El Hierro. Cliché : A. Pavageau, ENSAM.
Détail des fentes d’un tronc de genévrier de Phénicie. El Sabinar, El Hierro. Cliché : A. Pavageau, ENSAM.
Photographié par Akim Pavageau lors de notre mission d’avril-mai, dans un noir et blanc qui fait ressortir son port étrange et son ancienneté, voici l’arbre, le genévrier de Phénicie, qui symbolise l’île d’El Hierro(*). Pour reprendre la belle expression de la botaniste Véronique Mure du Sud de la France (où il est aussi présent), c’est « un dur de dur ». Pourquoi ? Parce que le genévrier de Phénicie réussit à pousser là où l’aridité est à son paroxysme : dans les cailloux, sur les falaises, sur les dunes, dans les embruns, etc. Bref, il pousse aussi dans les endroits les plus inhospitaliers et, dans le cas d’El Hierro, également dans des localités rocailleuses et presque toujours ventées tel le Sabinar. De croissance forcément lente vu l’âpreté de son environnement, cet arbre remarquable peut vivre largement plus de 1 000 ans. Pour sourire, c’est plus longtemps que Mathusalem, un autre “dur à cuire”, avec ses 969 ans (selon la Bible). Continuer la lecture de El Hierro : genévriers sculptés par le vent vus par Akim Pavageau→
Les techniciens de terrain du Medio Ambiente collectent avec succès l’eau du brouillard d’actuels arbres fontaines dans le secteur du village d’éleveurs de San Andrés, dans une localité proche du Garoé. Le secteur de l’écologie (Medio Ambiente) dépend de l’administration insulaire soit le Cabildo aux Canaries. Don : Juan Carlos Hernández et clichés de 2014 pris sur El Hierro.
Cette cérémonie sera précédée, les 25 et 26 juin à El Hierro, par un colloque Unesco. Pour plus d’informations à ce sujet, vous liriez sur le site de l’Unesco l’article correspondant sur www.renforus.net. La société mixte, dans laquelle les autorités insulaires ont le premier rôle et qui est derrière la centrale dès sa conception depuis la fin de l’année 2004, a pris le nom de Gorona del Viento en hommage aux bergers de l’île. Ces derniers, tout comme sur les autres îles hautes des Canaries, sont célèbres dans l’histoire pour leurs acrobaties, faites avec un long bâton d’appui de la taille et de la forme d’une lance, face aux abimes des volcans afin de regrouper leurs chèvres égarées, leur langage sifflé maintenant reconnu, protégé et diffusé, et ils bâtissaient traditionnellement des abris circulaires en pierre sèche (les goronas) pour se protéger du vent. La société de la nouvelle centrale hydro-éolienne a repris ce dernier nom afin de s’inscrire durablement dans l’histoire et aussi parce que les goronas sont liées au vent et que leur forme ronde, telle une couronne, se retrouve dans le cercle décrit par les éoliennes sans oublier le dessin des turbines hydrauliques.
« Les climats, les saisons, les sons, les couleurs, l'obscurité, la lumière , les éléments, les aliments, le bruit, le silence, le mouvement, le repos, tout agit sur notre machine, et sur notre âme . » Jean-Jacques Rousseau, Les confessions.