Archives pour l'étiquette écologie

Paris et Turin : 1) Yves Delange et Mario Govi, maîtres en sciences naturelles

Bonjour en ce mois de rentrée,
Un blog n’est pas un journal et aussi il permet de revenir en arrière (surtout en histoire des sciences !). Il est un carnet de notes importantes, de mon point de vue. En 2019, deux faits sont survenus que l’écume des jours – au sens de l’agitation de ma vie – m’a fait oublier en leur temps. Rien de larmoyant dans ce double hommage : Yves Delange (1929-2019) a eu une très belle et longue vie, avec une foultitude de voyages, de rencontres et donc d’amis et d’amour, avant de s’éteindre à 90 ans. Entre temps, il s’était occupé à faire énormément de belles choses en sciences afin de protéger la nature, grâce à une défense et une illustration des botanistes et naturalistes l’ayant précédé, tout en soignant, pour l’Etat, les collections nationales vivantes des plantes.

Yves Delange dans le jardin de la pauvre maison natale de Jean-Henri Fabre à Saint-Léons (Aveyron). © Janine Vitou.

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El Hierro : 35 % d’EnR jusqu’à la mi-2020 puis 92 % en juillet sur l’île durable

Sur l’île d’El Hierro aux Canaries, l’archipel atlantique espagnol, le mix électrique a comporté 35 % d’énergies renouvelables (EnR) jusqu’à la mi-2020 soit durant les 6 premiers mois de l’année : un résultat qui n’est pas satisfaisant, même si le début d’année est connu traditionnellement comme « la saison des calmes », tel un voilier encalminé par l’absence de des vents. Il est bon de souligner qu’aucun problème technique sérieux n’a été relevé, depuis 2014 l’année de sa mise en service, dans le fonctionnement de la centrale électrique hydro-éolienne (de la société Gorona del Viento). Cette centrale originale est l’unique source des EnR de l’île quant à son mix ou bouquet électrique (la vidéo suivante est en espagnol).

Déjà auparavant, lors des 6 premiers mois de 2019, il y avait déjà eu certainement un recul sensible de la part des EnR dans le mix électrique de l’île, par rapport à 2018, pour ce même semestre. Continuer la lecture

Espagne : COP25, mesures CO2 à Izaña et centenaire de l’artiste Manrique

Tout d’abord, un grand merci à nos Amis espagnols pour avoir accepté d’organiser au pied levé, début novembre 2019, la prochaine Conférence internationale sur le climat dite COP25 (la 25ème Conference of Parties au sens d’Etats participants) à Madrid. Il a fallu aux instances internationales trouver un pays remplaçant pour cette COP qui aura lieu du 2 au 13 décembre 2019, à la suite du désistement du gouvernement chilien, pour cause de force majeure, qui lui-même avait été précédé en 2018 par celui du Brésil. Certes, ne nous voilons pas la face. Le fait que le Chili soit une ancienne colonie espagnole et des calculs électoraux du parti au pouvoir en Espagne, dont la continuité n’était pas assurée, ont dû jouer leur rôle mais l’important reste ce véloce engagement pour l’organisation de la COP25. Aussi il n’est pas un hasard que la ministre espagnole de la Transition écologique soit l’ancienne directrice de l’IDDRI (Institut du développement durable et des relations internationales, un groupe de réflexion basé à Paris). Cela montre, comme l’ensemble son parcours professionnel, son engagement militant de longue haleine pour l’écologie.

Mme Teresa Ribeira,  la ministre espagnole de la Transition écologique et cheville ouvrière de la COP25. ©  EFE (J.J. Guillén).

De l’autre côté de l’arc politique espagnol, il faut citer la regrettée Mme Loyola de Palacio, disparue en 2006, ancienne ministre de l’Agriculture et de la Pêche puis vice-présidente de la Commission Européenne. Son nom a été donnée à une chaire européenne de recherches dédiée à la politique énergétique du fait de son investissement en faveur des EnR (les énergies renouvelables).

Une des dernières photographies officielles de Mme Loyola de Palacio (1950-2006) vers 2005. @ J.-P. Van Gorp. La Loyola de Palacio Chair a été créée en octobre 2008 et elle est rattachée à Florence (Italie) au Robert Schuman Centre for Advanced Studies de l’European University Institute.

Ces différents engagements de hauts responsables politiques se sont traduits dans les faits, malgré d’inévitables hauts et bas, pour donner à l’Espagne une bonne couverture des EnR dans le mix énergique national : 38,4 % d’EnR en 2018, selon les chiffres officiels. J’ai ajouté, début 2020, que les ENR ont atteint en 2019 49 % (+8,6 % par rapport à 2018) du mix électrique national espagnol alors que la production électrique totale s’est élevée à 264 843 GWh.
De façon générale au-delà du versant politique, il y a en Espagne et en particulier aux Canaries de longue date des spécialistes chevronnés, tel Emilio Cuevas, du changement climatique.  Nous en retrouvons notamment à l’observatoire atmosphérique d’Izaña (2 367 mètres d’altitude précisément), implanté sur les flancs du gigantesque volcan pic del Teide (3 718 m, le plus haut sommet d’Espagne). Cette station existe depuis plus d’un siècle : 1916 précisément.

Le premier bâtiment de l’observatoire météorologique d’Izaña en 1920 avec ses instruments de mesures. Il est localisé à environ 2 400 m sur un point haut proche du sommet du volcan Teide (3 718 m) qui domine l’île de Tenerife aux Canaries, Espagne. Cliché : sans copyright sur le site Europa Press.

Fondé en 1916 et fonctionnant sans discontinuer, l’observatoire météorologique puis atmosphérique d’Izaña est une référence selon l’OMM notamment pour chiffrer et suivre la hausse du CO2 (dioxyde de carbone) atmosphérique en Europe et dans le monde. Sa haute altitude et sa grande insularité permettent de travailler a priori éloigné de l’influence humaine sur le climat. Région du volcan Teide, île de Tenerife, Canaries. © AEMET, España.

Cet observatoire est proche aussi administrativement de celui astronomique, la météorologie dont l’étude de l’atmosphère étant une science dérivant de l’astronomie.

Les coupoles de l’observatoire astronomique d’Izaña (2 400 m) et le pic du Teide (3 718 m), au second plan. © www.volcanoteide.com

Ce jumelage des observatoires astronomique et météorologique nous ramène aux débuts de cette dernière science et, dans le monde hispanique, à l’héritage scientifique des jésuites mais refermons cette parenthèse historique.

L’observatoire atmosphérique d’Izaña s’apprête à coordonner l’ensemble de mesures de CO2 faites en Espagne au sein du programme européen ICOS (Integrated Carbon Observation System). Il faut rappeler, à cet égard, que c’est également à un autre observatoire de haute altitude, lui aussi situé sur une île éloignée de tout continent, que ces mesures de CO2 ont pris toute leur importance afin de percevoir le changement climatique en cours, celui de l’Anthropocène. C’est l’observatoire du Mauna Loa, abrégé en MLO (3 397 mètres alors que le sommet du volcan atteint 4 169 m d’altitude), sur l’île d’Hawaï ou Big Island, dans l’archipel océanien du même nom, et cela advint lors de l’Année Géophysique Internationale (AGI) de 1957-1958.

C’est aussi le site d’une batterie d’instruments pour l’observation de la couronne solaire. Cela depuis l’observatoire solaire du Mauna Loa, situé sur le versant nord du volcan (à 3 440 m d’altitude) et lui dépendant de la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA).

Dès l’origine soit 1958 sous la supervision de Charles Keelingce scientifique ayant inventé auparavant un instrument pour mesurer le CO2 dans l’atmosphère -, les données observées au MLO montrent, dans leur première publication en 1961, une très forte hausse du dioxyde de carbone, exprimé en ppm (partie pour million), qui n’a jamais cessé depuis.

Evolution des concentrations de CO2 depuis 1958 au Mauna Loa Observatory (partie noircie à droite dite courbe de Keeling). Dépasser les 415 ppm de C02 dans l’atmosphère, en juin 2019, nous fait remonter à une lointaine époque : il y a de 3 millions d’années durant le Pliocène. Les températures étaient alors de 3 à 4 °C plus élevées que de nos jours, des arbres poussaient en Antarctique et le niveau des océans était 15 mètres plus haut. Sur le graphique, avant 1958, les données (courbe en gris) ont été tirées des analyses de carottes de glaces anciennes. Source : Scripps Institution of Oceanography dont dépend le Mauna Loa Observatory (MLO).

Mais comment mesurer le CO2 dans l’atmosphère ? Une vidéo officielle du Scripps vous le montre (en anglais) avec Ralph, le fils de Charles Keeling ! Rappelons que ce dernier, décédé en 2005, fut l’inventeur en 1958 de cette technique de mesure sur le terrain, à l’endroit précis où a été tournée la vidéo soit sur le mont Mauna Loa de l’île d’Hawaï.

Cette hausse du CO2 débouchant sur celle des températures avait déjà été démontrée en laboratoire dès 1896, par le Prix Nobel de chimie Svante Arrhenius, puis largement divulguée, à partir de 1906, toujours par ce dernier.

Le chimiste Svante Arrhenius (1859-1927) travaillant au laboratoire en Suède. Reconnu tout d’abord par la découverte de la Loi qui porte son nom en 1889, sa contribution à celle de l’effet de serre du CO2, dans le réchauffement atmosphérique en cours, en fait un des scientifiques des plus actuels. Ses travaux sur la modélisation de la diversité biologique assirent encore sa stature de niveau mondial.

Une parenthèse amusante et qui montre que la science ne suit pas le chemin tracé par les scientifiques même les meilleurs. Dans ce texte de 1906, en effet, Arrhenius prédit que, grâce à la hausse des émissions humaines de CO2 constatée depuis la révolution industrielle, celle des températures devrait être suffisante pour prémunir le monde d’une nouvelle ère glaciaire. Il y estime qu’une planète plus chaude est nécessaire afin de nourrir la population humaine en forte et rapide augmentation et donc que le réchauffement climatique est un changement positif. Toutefois mais il faut bien tenir en tête que le savant Prix Nobel 1903 était suédois !

Ainsi au niveau des Canaries et plus précisément sur la grande île de Tenerife suivie en météorologie dès 1916 à Izaña, il a été enregistré une multiplication par quatre des épisodes caniculaires depuis 1994. Ces derniers auront un impact croissant sur la santé publique sachant que la population de l’archipel espagnol vieillit. Ce changement climatique, vers plus d’aridité, est l’occasion d’illustrer le travail et le savoir-faire des paysans et travailleurs des Canaries, en particulier ceux des îles de Lanzarote et Fuerteventura, qui ont su mettre en valeur des terres désertiques tout en créant des paysages humanisés magnifiques. C’est l’objet des photographies ci-dessous, transmises pour les deux premières par l’agroclimatologue Luis Santana Pérez.

Vignoble de Los Bermejos dans les lapilli volcaniques. La Florida, San Bartolomé, Lanzarote, Canaries. ©Irenu Castillo.

Vignoble de ceps récents d’El Grifo. Masdache, Lanzarote, Canaries. © Luis Santana Pérez.

Ancienne saline d’El Hierro. Las Puntas, Frontera, île d’El Hierro, Canaries. © A. Gioda, IRD.

Comme eux en s’appuyant sur des matériaux pauvres trouvés en abondance localement, l’artiste César Manrique (1919-1992),  dont l’Espagne fête officiellement le centenaire de la naissance, a créé une architecture belle, bon marché et bonne au sens d’utile. Ceci rend, par exemple, son art compatible avec un certain tourisme, notamment sur son île natale de Lanzarote, grâce à la mise en valeur d’objets, de plantes, galets et autres pierres volcaniques considérés auparavant comme négligeables. Un précurseur du développement durable que César Manrique, toujours un pas ou plus en avance tels les grands artistes qui sont des visionnaires. Deux petites vidéos, la première professionnelle par Pamglobe et la seconde bien plus amateur par Zigzag Road Trips, montrent que l’œuvre de César Manrique, un Land art original car utile et durable, touche au plus profond bien des gens qui la rencontrent. Ceci encore presque 30 années après la disparition de son auteur, un artiste et aussi un militant dont une des formules favorites était « Vivre avec la nature en la respectant ».

Plus occulté de nos jours est aussi le combat de César Manrique pour un tourisme durable, passant y compris par la destruction de la pollution visuelle que sont les panneaux publicitaires. Cette dernière action lui avait valu des déboires avec la Guardia Civil mais il a partiellement gagné la lutte contre la publicité dans le paysage sur les îles de Lanzarote et d’El Hierro. Toutefois auparavant il lui avait fallu passer par la case prison en 1962 pour s’être attaqué à un puissant homme politique, jugé par Manrique, trop proche de la sphère touristique et donc du monde économique.

Là aussi on retrouve un aspect amusant comme chez Arrhenius. César Manrique voulait passer, par son travail acharné, à la postérité en tant que peintre voire sculpteur. Toutefois déjà de son vivant, d’aucuns le comparaient à Calder et c’est d’abord comme architecte de la nature qu’il est célébré. César Manrique a su sortir de son atelier de peinture et comment donc !

Monument au paysan (1969) de César Manrique. Il est dédié à celui de Lanzarote pour son labeur. Sur cette terre désertique, il est signifiant qu’il soit fait d’un assemblage d’anciens réservoirs d’eau. San Bartolomé, Lanzarote, Canaries. © Lanzarote 3.

Son talent, son génie d’assembleur et son charisme lui ont permis de réaliser, grandeur nature, ses rêves grâce à l’amitié d’hommes politiques tel Pepín Ramirez, un compagnon de route dès l’enfance, et de multiples techniciens au sens noble du terme : maîtres d’ouvrages comme Luis Morales, charpentiers ainsi Santiago Hernández Brito, soudeurs tel Ramón Martínez, forestiers comme Don Zósimo d’El Hierro, architectes reconnus tel Fernando de Higueras, peintres amis ainsi Manolo Millarés, etc. Tout cela est bien montré dans la BD de l’artiste contemporain des Canaries Rubén Armiche, résidant sur El Hierro, qui a célébré le centenaire de la naissance de César Manrique.

La photographie mise en avant montre le Mirador de la Peña sur l’île d’El Hierro (Canaries). Une création tardive de César Manrique de 1986 : un belvédère couplé à un restaurant. C’est dans la grande salle de ce dernier que Rubén Armiche présenta sa savante bande dessinée sur Manrique le 22 octobre 2019. https://www.salutilescanaries.com/espaces-naturels/el-hierro/mirador-de-la-pena/

Selon César Manrique, le lézard géant d’El Hierro (Gallotia simonyi), un endémisme rare de l’île et l’un de ses symboles. Restaurant du Mirador de la Peña (1986), El Hierro, Canaries. @ A. Gioda, IRD.

 

 

 

 

Canaries : à la voile, des élèves écologues avec un crowdfunding

Voici un état des lieux de l’initiative en cours autour d’un financement participatif (crowdfunding en anglais) afin d’aider le travail de terrain des lycéens du Jean Monnet  de Montpellier connaissant la nécessité de chasser les espèces sonnantes et trébuchantes. Barré par le breton Jean-Luc Tollemer basé à Bouzigues (Hérault) et rattaché à la Scop ARIAC34, le bateau familial et solidaire de Planète en commun appareillera de Sète le 17 septembre pour faire escale à Tenerife puis à El Hierro aux Canaries fin octobre. Il y serait rejoint par des élèves et des anciens du Lycée Jean Monnet de Montpellier afin d’y travailler en écologie et  les énergies renouvelables (EnR) avec leurs professeurs, Dominique Chirpaz et Christine Genuist, mes Collègues espagnols techniciens des îles et moi-même.

Photomontage de l’équipe du Lycée Jean Monnet de Montpellier pour la mission El Hierro-Tenerife de 2018 faite avec Planète en commun. © D. Chirpaz, IRD.

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El Hierro et Monde : le débat autour des aires protégées. Parcs ou réserves ?

L’île d’El Hierro aux Canaries n’est qu’un confetti de moins de 300 km2 perdu dans l’Atlantique, la dernière île des Canaries avant les Amériques, mais le débat qui l’agite – depuis au moins de deux ans de façon évidente mais depuis bien longtemps en fait – est significatif de la problématique mondiale des aires protégées (en espagnol).  Quels statuts faut-il donner à ces dernières : réserves, parcs ou autres ?
Sans remonter trop les âges (les aires protégées étaient les réserves royales de chasse en Europe, les bois sacrés en Afrique de l’Ouest, etc.), le débat actuel est posé dès la seconde moitié du XIXe siècles aux Etats-Unis. S’y affrontèrent les conceptions de John Muir (1838-1914) et de Gifford Pinchot (1865-1946). John Muir est le chantre de la préservation de la nature et il est l’héritier assumé des idées, aussi au sujet du respect envers les Indiens, d’Henry D. Thoreau (1817-1862) et de son mentor Raph W. Emerson (1803-1882).

Pour les plus jeunes, Thoreau est aussi la forte personnalité qui, pour défendre ses idées, allait, dans un souci de cohérence, jusqu’à la prison. Il mit en pratique la désobéissance civile inspirant le professeur charismatique du film « Le cercle des poètes disparus  »).

La cérémonie du premier jour de l’émission du timbre nord-américain de 2017 dédié Henry D. Thoreau et à son oeuvre naturaliste a eu lieu à Walden Pound  (Concord, Massachusetts). Thoreau, né en 1817 en Nouvelle-Angleterre, vécut au bord de l’étang de Walden en 1845-1847 dans une simple cabane. Il tira de cette expérience l’inspiration de son essai « Walden ou la vie dans les bois », devenu mythique surtout dans le monde anglo-saxon.

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El Hierro : “Une île écologique modèle ?” en ligne et Erasmus+ en cours

En cette fin d’année 2016, mes remerciements iront à Loïc Mangin, journaliste de  « Pour la Science », pour la mise en ligne rendue possible, de façon gracieuse, de l’article collectif suivant, un an après la tenue de la COP21 : El Hierro : une île écologique modèle ? (2015). Auparavant, Pierre Thouverez et Olivier Daniélo, respectivement administrateur alors du portail Techniques de l’ingénieur et rédacteur énergie, m’avaient gentiment demandé de récupérer les droits d’auteur afin de faire bénéficier, de sa lecture, le plus grand nombre.  L’article mis en ligne El Hierro : une île écologique modèle ?  résume une expérience de terrain, commencée dès 1991 avec les techniciens locaux, et il a été écrit notamment à partir d’une bibliographie incluant un travail publié dans « Le journal des énergies renouvelables ».
Cette diffusion des avancées des énergies renouvelables ne serait pas grand chose sans sa projection vers les plus jeunes et ici je parle du programme européen Erasmus+. Le programme Erasmus+ soutient l’Instituto de Educación Secundaria (IES) Garoé de Valverde, l’équivalent du collège et du lycée de l’île d’El Hierro, depuis fin 2015. Aux manettes de ces échanges avec différents lycées européens, il y a Don Manolo, l’alias affectueux de José Manuel Domínguez Sanz (originaire de la péninsule ibérique) qui le dirige. L’idée force est de sortir les jeunes d’El Hierro de leur isolement afin qu’ils se frottent au Monde et au-delà que, à leur retour, ils puissent apprécier, en connaissance de cause, les acquis des générations précédentes sur leur petite terre. En pratique pour vous, l’ensemble des liens est disponible à partir du blog dédié au projet Erasmus+ de l’IES Garoé (en espagnol).

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El Hierro : le chiffrage des EnR, de l’écologie et de la réserve marine

Le 27/06/2016, la centrale EnR d’El Hierro a fêté ses deux années de fonctionnement. C’est une originale centrale électrique éolienne et hydraulique dans laquelle la seconde énergie est stockée grâce à la première et prête à la relayer à la demande ou en cas de panne de vent.
Laissons la place aux chiffres. A dix reprises, pendant le premier semestre de 2016, toute l’énergie produite sur l’île d’El Hierro (environ 300 km2 pour 6 000/7 000 habitants permanents) était 100% locale et 100% renouvelable. Le record de durée de fourniture sans interruption de courant 100% EnR est légèrement postérieur : 76 heures (3 jours et 4 heures – du 30/07 à 4h50 au 02/08 à 8h50). Il est advenu à cheval entre juillet et août 2016 avec un précédent record de 55 heures toujours en juillet 2016 (du 10/07 à 23h29 au 13/07 à 6h52). En juillet 2016, les EnR représentèrent en moyenne 67% du mix énergétique insulaire. Selon les données du Réseau Electrique Espagnol (REE), pour le premier semestre de 2016 (marqué par la grande faiblesse des vents en cette année caractérisée par El Niño exceptionnel), les EnR pesèrent 37,4% dans le mix énergétique de l’île. Il faut se souvenir qu’il avait, au niveau de la production électrique, 100% d’énergies fossiles sur l’île avant juin 2014. Continuer la lecture

Etang de Thau, Hérault : éco-dialogues en musique du 18 au 24/07

C’est tout près de chez moi, dans les lieux jolis et fréquentés par les vacanciers, les pieds dans l’eau ou pas bien loin dans de vieilles pierres, gratuit (pour les conférences regroupées sous le nom d’éco-dialogues) et stimulant : le 26ème festival de Thau du 18 au 24 juillet. Le fil rouge de cet été est de surfer sur le succès public du film “Demain” – ayant fait plus d’un million d’entrées payantes, chose rare pour un documentaire – en présentant des alternatives de développement qui marchent en France. Le festival de Thau c’est aussi de la musique et des chanteurs du monde qui illustrent par leur talent ces voies d’un développement durable. L’écologie est du plaisir.

El Hierro : en direct avec les lycéens de Jean Monnet de Montpellier

Nous tous c’est-à-dire les dix élèves du Lycée Jean Monnet et leurs deux professeures, un étudiant de l’Ecole de l’Architecture de Montpellier (ENSAM) et Muriel Tapiau et moi-même du Centre IRD de Montpellier, nous serons avec vous à partir du 27 avril et jusqu’au 7 mai. Connectez vous, s’il vous plait, grâce à ce lien actif du site IRD-France Sud au journal de bord de la mission El Hierro : transition énergétique et biodiversité.

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Ancien Modèle Numérique de Terrain (MNT) de l’île d’El Hierro (Canaries) appliqué par Christian Depraetere. Début des années 90 et l’île est vue du Nord. Cliché : A. Rival, IRD-Cirad.

 

"Fécondité" ou monument au paysan : sculpture cubiste en béton de César Manrique. Lanzarote, Canaries. Copyright : Lanzarote 3.
“Fécondité” ou monument au paysan des Canaries : sculpture cubiste faites de bacs à eau recyclés de César Manrique. Mozaga, San Bartolomé, centre de l’ile de Lanzarote. Manrique fut aussi actif sur El Hierro où il modela des paysages mais aussi les mentalités. Copyright : Lanzarote 3.

La mission a été préparée longuement soit depuis 2015 : les élèves du lycée Jean Monnet de Montpellier ont travaillé dur, mais dans la bonne humeur, à son montage et maintenant à son succès.

 

 

El Hierro : développement durable avec les élèves de SupAgro Montpellier

Pilotée localement par le Prof. Rafael Santos Garcia de l’Université de La Laguna (ULL) de Tenerife, une belle bande d’étudiants de SupAgro Montpellier, oeuvrant avec la Prof. Carole Sinfort, viennent de visiter et de travailler, dans le cadre de leur voyage de fin d’études d’ingénieur,  sur l’île d’El Hierro.
Une vidéo de la TV des Canaries (donc en espagnol)  est plus parlante qu’un long discours écrit. Certes il faut se débrouiller dans la langue de Cervantes mais ce blog se veut cosmopolite.

Les gens d’El Hierro sont ceux qui consacrent, malgré la petitesse de leur île, le plus de leurs surfaces, à l’agriculture biologique. Ces zones dépasse le tiers de toutes les surfaces cultivées sur l’île pour atteindre en bio 4 000 ha, un chiffre qui a comparer à celui de observé sur Tenerife (1 020 ha), une terre pourtant presque 10 fois plus étendue (280 km2 contre 2030).