Bonjour en ce mois de rentrée,
Un blog n’est pas un journal et aussi il permet de revenir en arrière (surtout en histoire des sciences !). Il est un carnet de notes importantes, de mon point de vue. En 2019, deux faits sont survenus que l’écume des jours – au sens de l’agitation de ma vie – m’a fait oublier en leur temps. Rien de larmoyant dans ce double hommage : Yves Delange (1929-2019) a eu une très belle et longue vie, avec une foultitude de voyages, de rencontres et donc d’amis et d’amour, avant de s’éteindre à 90 ans. Entre temps, il s’était occupé à faire énormément de belles choses en sciences afin de protéger la nature, grâce à une défense et une illustration des botanistes et naturalistes l’ayant précédé, tout en soignant, pour l’Etat, les collections nationales vivantes des plantes.
Sur l’île d’El Hierro aux Canaries, l’archipel atlantique espagnol, le mix électrique a comporté 35 % d’énergies renouvelables (EnR) jusqu’à la mi-2020 soit durant les 6 premiers mois de l’année : un résultat qui n’est pas satisfaisant, même si le début d’année est connu traditionnellement comme « la saison des calmes », tel un voilier encalminé par l’absence de des vents. Il est bon de souligner qu’aucun problème technique sérieux n’a été relevé, depuis 2014 l’année de sa mise en service, dans le fonctionnement de la centrale électrique hydro-éolienne (de la société Gorona del Viento). Cette centrale originale est l’unique source des EnR de l’île quant à son mix ou bouquet électrique (la vidéo suivante est en espagnol).
Déjà auparavant, lors des 6 premiers mois de 2019, il y avait déjà eu certainement un recul sensible de la part des EnR dans le mix électrique de l’île, par rapport à 2018, pour ce même semestre. Continuer la lecture →
De l’autre côté de l’arc politique espagnol, il faut citer la regrettée Mme Loyola de Palacio, disparue en 2006, ancienne ministre de l’Agriculture et de la Pêche puis vice-présidente de la Commission Européenne. Son nom a été donnée à une chaire européenne de recherches dédiée à la politique énergétique du fait de son investissement en faveur des EnR (les énergies renouvelables).
Le premier bâtiment de l’observatoire météorologique d’Izaña en 1920 avec ses instruments de mesures. Il est localisé à environ 2 400 m sur un point haut proche du sommet du volcan Teide (3 718 m) qui domine l’île de Tenerife aux Canaries, Espagne. Cliché : sans copyright sur le site Europa Press.
Dès l’origine soit 1958 sous la supervision de Charles Keeling – ce scientifique ayant inventé auparavant un instrument pour mesurer le CO2 dans l’atmosphère -, les données observées au MLO montrent, dans leur première publication en 1961, une très forte hausse du dioxyde de carbone, exprimé en ppm (partie pour million), qui n’a jamais cessé depuis.
Mais comment mesurer le CO2 dans l’atmosphère ? Une vidéo officielle du Scripps vous le montre (en anglais) avec Ralph, le fils de Charles Keeling ! Rappelons que ce dernier, décédé en 2005, fut l’inventeur en 1958 de cette technique de mesure sur le terrain, à l’endroit précis où a été tournée la vidéo soit sur le mont Mauna Loa de l’île d’Hawaï.
Cette hausse du CO2 débouchant sur celle des températures avait déjà été démontrée en laboratoire dès 1896, par le Prix Nobel de chimie Svante Arrhenius, puis largement divulguée, à partir de 1906, toujours par ce dernier.
Le chimiste Svante Arrhenius (1859-1927) travaillant au laboratoire en Suède. Reconnu tout d’abord par la découverte de la Loi qui porte son nom en 1889, sa contribution à celle de l’effet de serre du CO2, dans le réchauffement atmosphérique en cours, en fait un des scientifiques des plus actuels. Ses travaux sur la modélisation de la diversité biologique assirent encore sa stature de niveau mondial.
Une parenthèse amusante et qui montre que la science ne suit pas le chemin tracé par les scientifiques même les meilleurs. Dans ce texte de 1906, en effet, Arrhenius prédit que, grâce à la hausse des émissions humaines de CO2 constatée depuis la révolution industrielle, celle des températuresdevrait être suffisante pour prémunir le monde d’une nouvelle ère glaciaire. Il y estime qu’une planète plus chaude est nécessaire afin de nourrir la population humaine en forte et rapide augmentation et donc que le réchauffement climatique est un changement positif. Toutefois mais il faut bien tenir en tête que le savant Prix Nobel 1903 était suédois !
Là aussi on retrouve un aspect amusant comme chez Arrhenius. César Manrique voulait passer, par son travail acharné, à la postérité en tant que peintre voire sculpteur. Toutefois déjà de son vivant, d’aucuns le comparaient à Calder et c’est d’abord comme architecte de la nature qu’il est célébré. César Manrique a su sortir de son atelier de peinture et comment donc !
Voici un état des lieux de l’initiative en cours autour d’un financement participatif (crowdfunding en anglais) afin d’aider le travail de terrain des lycéens du Jean Monnet de Montpellier connaissant la nécessité de chasser les espèces sonnantes et trébuchantes. Barré par le breton Jean-Luc Tollemer basé à Bouzigues (Hérault) et rattaché à la Scop ARIAC34, le bateau familial et solidaire de Planète en communappareillera de Sète le 17 septembre pour faire escale à Tenerife puis à El Hierro aux Canaries fin octobre. Il y serait rejoint par des élèves et des anciens du Lycée Jean Monnet de Montpellier afin d’y travailler en écologie et les énergies renouvelables (EnR) avec leurs professeurs, Dominique Chirpaz et Christine Genuist, mes Collègues espagnols techniciens des îles et moi-même.
Pour les plus jeunes, Thoreau est aussi la forte personnalité qui, pour défendre ses idées, allait, dans un souci de cohérence, jusqu’à la prison. Il mit en pratique la désobéissance civile inspirant le professeur charismatique du film «Le cercle des poètes disparus »).
La cérémonie du premier jour de l’émission du timbre nord-américain de 2017 dédié Henry D. Thoreau et à son oeuvre naturaliste a eu lieu à Walden Pound (Concord, Massachusetts). Thoreau, né en 1817 en Nouvelle-Angleterre, vécut au bord de l’étang de Walden en 1845-1847 dans une simple cabane. Il tira de cette expérience l’inspiration de son essai «Walden ou la vie dans les bois», devenu mythique surtout dans le monde anglo-saxon.
En cette fin d’année 2016, mes remerciements iront à Loïc Mangin, journaliste de « Pour la Science », pour la mise en ligne rendue possible, de façon gracieuse, de l’article collectif suivant, un an après la tenue de la COP21 : El Hierro : une île écologique modèle ? (2015). Auparavant, Pierre Thouverez et Olivier Daniélo, respectivement administrateur alors du portail Techniques de l’ingénieur et rédacteur énergie, m’avaient gentiment demandé de récupérer les droits d’auteur afin de faire bénéficier, de sa lecture, le plus grand nombre. L’article mis en ligne El Hierro : une île écologique modèle ? résume une expérience de terrain, commencée dès 1991 avec les techniciens locaux, et il a été écrit notamment à partir d’une bibliographie incluant un travail publié dans « Le journal des énergies renouvelables ».
Cette diffusion des avancées des énergies renouvelables ne serait pas grand chose sans sa projection vers les plus jeunes et ici je parle du programme européen Erasmus+. Le programme Erasmus+ soutient l’Instituto de Educación Secundaria (IES) Garoé de Valverde, l’équivalent du collège et du lycée de l’île d’El Hierro, depuis fin 2015. Aux manettes de ces échanges avec différents lycées européens, il y a Don Manolo, l’alias affectueux de José Manuel Domínguez Sanz (originaire de la péninsule ibérique) qui le dirige. L’idée force est de sortir les jeunes d’El Hierro de leur isolement afin qu’ils se frottent au Monde et au-delà que, à leur retour, ils puissent apprécier, en connaissance de cause, les acquis des générations précédentes sur leur petite terre. En pratique pour vous, l’ensemble des liens est disponible à partir du blog dédié au projet Erasmus+ de l’IES Garoé (en espagnol).
Le 27/06/2016, la centrale EnR d’El Hierro a fêté ses deux années de fonctionnement. C’est une originale centrale électrique éolienne et hydraulique dans laquelle la seconde énergie est stockée grâce à la première et prête à la relayer à la demande ou en cas de panne de vent.
Laissons la place aux chiffres. A dix reprises, pendant le premier semestre de 2016, toute l’énergie produite sur l’île d’El Hierro (environ 300 km2 pour 6 000/7 000 habitants permanents) était 100% locale et 100% renouvelable. Le record de durée de fourniture sans interruption de courant 100% EnR est légèrement postérieur : 76 heures (3 jours et 4 heures – du 30/07 à 4h50 au 02/08 à 8h50). Il est advenu à cheval entre juillet et août 2016 avec un précédent record de 55 heures toujours en juillet 2016 (du 10/07 à 23h29 au 13/07 à 6h52). En juillet 2016, les EnR représentèrent en moyenne 67% du mix énergétique insulaire. Selon les données du Réseau Electrique Espagnol (REE), pour le premier semestre de 2016 (marqué par la grande faiblesse des vents en cette année caractérisée par El Niño exceptionnel), les EnR pesèrent 37,4% dans le mix énergétique de l’île. Il faut se souvenir qu’il avait, au niveau de la production électrique, 100% d’énergies fossiles sur l’île avant juin 2014. Continuer la lecture →
Nous tous c’est-à-dire les dix élèves du Lycée Jean Monnet et leurs deux professeures, un étudiant de l’Ecole de l’Architecture de Montpellier (ENSAM) et Muriel Tapiau et moi-même du Centre IRD de Montpellier, nous serons avec vous à partir du 27 avril et jusqu’au 7 mai. Connectez vous, s’il vous plait, grâce à ce lien actif du site IRD-France Sud au journal de bord de la mission El Hierro : transition énergétique et biodiversité.
Ancien Modèle Numérique de Terrain (MNT) de l’île d’El Hierro (Canaries) appliqué par Christian Depraetere. Début des années 90 et l’île est vue du Nord. Cliché : A. Rival, IRD-Cirad.
“Fécondité” ou monument au paysan des Canaries : sculpture cubiste faites de bacs à eau recyclés de César Manrique. Mozaga, San Bartolomé, centre de l’ile de Lanzarote. Manrique fut aussi actif sur El Hierro où il modela des paysages mais aussi les mentalités. Copyright : Lanzarote 3.
Pilotée localement par le Prof. Rafael Santos Garcia de l’Université de La Laguna (ULL) de Tenerife, une belle bande d’étudiants de SupAgro Montpellier, oeuvrant avec la Prof. Carole Sinfort, viennent de visiter et de travailler, dans le cadre de leur voyage de fin d’études d’ingénieur, sur l’île d’El Hierro. Une vidéo de la TV des Canaries (donc en espagnol) est plus parlante qu’un long discours écrit. Certes il faut se débrouiller dans la langue de Cervantes mais ce blog se veut cosmopolite.
Les gens d’El Hierro sont ceux qui consacrent, malgré la petitesse de leur île, le plus de leurs surfaces, à l’agriculture biologique. Ces zones dépasse le tiers de toutes les surfaces cultivées sur l’île pour atteindre en bio 4 000 ha, un chiffre qui a comparer à celui de observé sur Tenerife (1 020 ha), une terre pourtant presque 10 fois plus étendue (280 km2 contre 2030).
« Les climats, les saisons, les sons, les couleurs, l'obscurité, la lumière , les éléments, les aliments, le bruit, le silence, le mouvement, le repos, tout agit sur notre machine, et sur notre âme . » Jean-Jacques Rousseau, Les confessions.