A côté des savants – on dit de nos jours les sachants – que sont les bénédictins et les jésuites qui visent à informer les hautes sphères du pouvoir et former une élite soit les élèves d’excellence dans le jargon contemporain, il y a toute la foule du clergé séculier, les curés de paroisse. Ces derniers étaient au contact avec le peuple : « les masses paysannes » écrivait encore Emmanuel Le Roy Ladurie dans les années 1960-70 avec un accent marxiste ; le paysannat ; plus prosaïquement, « les pauvres », selon les mots de ces temps-là, bien qu’il y ait aussi des laboureurs riches comme chez Jean de Lafontaine.
Pour toucher ces chrétiens qui étaient largement analphabètes jusqu’au XIXe siècle, le clergé va utiliser des moyens spécifiques qui seront précieux en histoire du climat.
D’abord, je pense à l’usage de bibles résumées et très illustrées. Ces dernières se juxtaposent à celles en version intégrale, destinées aux lettrés, qui étaient enluminées c’est-à-dire ornées de miniatures. Par extension, la miniature a désigné l’image réalisée dans les livres avec minutie.
