Archives pour l'étiquette WWF

Tchad : 1) Derk Rijks, cuisines solaires et camps des réfugiés du Darfour

Je connais le travail de Derk Rijks, agroclimatologue néerlandais d’envergure internationale, depuis longtemps. En 1985 et 1986, j’avais côtoyé les cadres sahéliens du Centre Aghrymet de Niamey au Niger dont Rijks fut un des piliers scientifiques, du temps du président Kountché. A cette époque, j’avais commencé à travailler avec son collaborateur à l’OMM, Andrés Acosta Baladón, qui, après un passage par le Centre Agrhymet, œuvrait au Service hydrologique du Tchad à N’Djamena (dans le cadre difficile de sa reconstruction après une guerre civile et lors du conflit tchado-lybien). En 1994, quand je repartis en expatriation en Bolivie (Amérique du Sud), l’atlas de l’agroclimatologie de la zone andine de son frère cadet était dans mes malles. Mais qu’est-ce que l’agroclimatologie ? C’est la branche de la climatologie qui étudie l’impact du climat et du changement climatique sur l’agriculture.

Le spécialiste des régions chaudes et volontaire humanitaire, Derk Rijks des Pays-Bas, montre à une réfugiée soudanaise du Darfour comment aligner sa cocotte solaire avec les rayons du soleil. Camp d’Iridimi, bande sahélienne, Est du Tchad, 16 octobre 2006. © Lynsey Addario (Prix Pulitzer 2009 du reportage international). Cette photographe de guerre bénéficia d’une bourse de la Fondation Getty.

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El Hierro : exemple d’école dans le « Manifeste pour les nouvelles ressources »

Lors de la COP24 et plus précisément le 6 décembre, sortira, chez l’éditeur Le Cherche-Midi de Paris, l’ouvrage collectif « Manifeste pour les nouvelles ressources ». En pratique « le bénéfice de la vente des exemplaires de l’ouvrage sera versé à une ONG à définir », d’après les mots d’Erik Orsenna en janvier 2018.

Manifeste pour les nouvelles ressources – Première de couverture. Cherche-Midi éditeur, Paris, sortie le 29/11/2018.

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El Hierro et Monde : le débat autour des aires protégées. Parcs ou réserves ?

L’île d’El Hierro aux Canaries n’est qu’un confetti de moins de 300 km2 perdu dans l’Atlantique, la dernière île des Canaries avant les Amériques, mais le débat qui l’agite – depuis au moins de deux ans de façon évidente mais depuis bien longtemps en fait – est significatif de la problématique mondiale des aires protégées (en espagnol).  Quels statuts faut-il donner à ces dernières : réserves, parcs ou autres ?
Sans remonter trop les âges (les aires protégées étaient les réserves royales de chasse en Europe, les bois sacrés en Afrique de l’Ouest, etc.), le débat actuel est posé dès la seconde moitié du XIXe siècles aux Etats-Unis. S’y affrontèrent les conceptions de John Muir (1838-1914) et de Gifford Pinchot (1865-1946). John Muir est le chantre de la préservation de la nature et il est l’héritier assumé des idées, aussi au sujet du respect envers les Indiens, d’Henry D. Thoreau (1817-1862) et de son mentor Raph W. Emerson (1803-1882).

Pour les plus jeunes, Thoreau est aussi la forte personnalité qui, pour défendre ses idées, allait, dans un souci de cohérence, jusqu’à la prison. Il mit en pratique la désobéissance civile inspirant le professeur charismatique du film « Le cercle des poètes disparus  »).

La cérémonie du premier jour de l’émission du timbre nord-américain de 2017 dédié Henry D. Thoreau et à son oeuvre naturaliste a eu lieu à Walden Pound  (Concord, Massachusetts). Thoreau, né en 1817 en Nouvelle-Angleterre, vécut au bord de l’étang de Walden en 1845-1847 dans une simple cabane. Il tira de cette expérience l’inspiration de son essai « Walden ou la vie dans les bois », devenu mythique surtout dans le monde anglo-saxon.

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