Dans ce second épisode qui court jusqu’en 2020, je reprendrai la saga de Derk Rijks, de l’ONG néerlandaise KoZon Foundation qui fusionna plus tard avec Cuisine Solaire Pays-Bas. Nous sommes début 2010 et Derk (il avait alors 76 ans sonnés) travaillait, depuis 5 années, avec les cuisines solaires dans six camps tchadiens des réfugiés du Darfour et particulièrement dans ceux d’Iridimi, de Touloum et d’Ouré ou Oure Cassoni. Au total, il y avait eu 14 000 cuisines solaires fabriquées localement puis distribuées à la mi-2009. Afin de faire un lien illustré entre les deux périodes 2004-2009 puis 2010-2020, je présenterai une très brève vidéo de l’organisation d’un pique-nique solaire, au camp d’Iridimi organisé en mai 2007, durant lequel l’équipe des formateurs compta 4 200 Cookits (les cuiseurs solaires) en train de chauffer des repas.
El Hierro, La Gomera et Graciosa : petites îles des Canaries sans Covid-19
De l’île d’El Hierro, je ne vous ai pas parlé pendant des mois, depuis février 2020, dans ce blog ; la grande presse s’en est chargée presque quotidiennement. Pourquoi ? Parce que, avec deux autres îles des Canaries Graciosa et La Gomera, El Hierro a pratiquement échappé à la pandémie de Covid-19 ou coronavirus. Par conséquent, El Hierro a été toujours dans le wagon de tête du déconfinement en Espagne qui a connu 4 phases.
Ces trois îles partagent bien des caractéristiques : elles sont toutes petites, peu peuplées et plus isolées encore soit géographiquement soit du fait des connexions très moyennes avec les grandes îles de l’archipel espagnol que sont Tenerife et Grande Canarie.
Tchad : 1) Derk Rijks, cuisines solaires et camps des réfugiés du Darfour
Je connais le travail de Derk Rijks, agroclimatologue néerlandais d’envergure internationale, depuis longtemps. En 1985 et 1986, j’avais côtoyé les cadres sahéliens du Centre Aghrymet de Niamey au Niger dont Rijks fut un des piliers scientifiques, du temps du président Kountché. A cette époque, j’avais commencé à travailler avec son collaborateur à l’OMM, Andrés Acosta Baladón, qui, après un passage par le Centre Agrhymet, œuvrait au Service hydrologique du Tchad à N’Djamena (dans le cadre difficile de sa reconstruction après une guerre civile et lors du conflit tchado-lybien). En 1994, quand je repartis en expatriation en Bolivie (Amérique du Sud), l’atlas de l’agroclimatologie de la zone andine de son frère cadet était dans mes malles. Mais qu’est-ce que l’agroclimatologie ? C’est la branche de la climatologie qui étudie l’impact du climat et du changement climatique sur l’agriculture.
Oceanix et Space@Sea : projets d’îles flottantes pour les migrants
Par rapport aux mots qui s’envolent « on air », comme disent joliment les anglo-saxons quand les ondes hertziennes sont émises, ceux de l’écrit perdurent. Noir sur blanc, voici un jeu de questions-réponses autour des projets Oceanix et Space@Sea avec Aurélien Frances (A.F.) et moi-même (A.G.), au début de semaine du 20 avril pour Euradio, une radio FM « généraliste européenne ». Mais qu’est-ce donc qu’Oceanix ou Oceanix City ?
Oceanix et Lesbos : des îles face aux réfugiés et aux nouveaux climats
Grâce au journaliste Aurélien Frances d’Euradio, je peux rédiger cet article à partir d’un jeu de questions-réponses faite pour cette radio FM « généraliste européenne », basée à Nantes . Le jeu se trouvera dans un second billet de blog afin de pas allonger trop celui-ci. Le journaliste m’avait demandé le 16 avril mon avis au sujet du projet d’îles flottantes artificielles pour les migrants, Oceanix. Ce dernier se retrouve aussi sous le nom d’Oceanix City, il est soutenu par l’ONU-Habitat. Il s’agit d’une proposition que je ne connaissais pas auparavant et que je vous présente à l’aide de cette vidéo.
Tessy-Bocage : 3) La famille Delport vers l’autonomie énergétique totale
Ce mois-ci, je laisserais volontiers la parole à Dominique Delport dont je connais l’implication, depuis des décennies, dans le monde rural. Le premier épisode de ce feuilleton sur mon blog chez Futura, regardait la formation professionnelle de ce couple d’architectes, Dominique Delport et Jocelyne Richard, notamment à Paris à Ecole du Grand Palais puis en Cerdagne autour des EnR, particulièrement de l’énergie solaire, dans les années 1970. Le second billet était à propos des personnes les ayant influencés parmi lesquelles gentiment les Delport m’ont compté. Ici Dominique, dans ce troisième billet, continue à nous parler de son cheminement vers l’autonomie énergétique totale, plus précisément vers celle de leur ancienne maison de village, et de son véhicule électrique. Une quête que Dominique partage avec sa compagne de longue date, Jocelyne Richard qui anime maintenant le Conseil municipal de Tessy-Bocage (Manche), dans le cadre d’une récente retraite (fort active) d’architecte .
Tessy-Bocage : 2) La famille Delport vers l’autonomie énergétique totale
Ce mois-ci, je laisserais volontiers la parole à Dominique Delport dont je connais l’implication, depuis des décennies, dans le monde rural. Après le premier épisode de ce feuilleton sur mon blog chez Futura, il continue à nous parler aujourd’hui de ce qu’il fait pour changer son mode de vie, notamment son cheminement vers l’autonomie énergétique totale. Une quête qu’il partage avec sa compagne de longue date, Jocelyne Richard.
L’ère du tout nucléaire en France venait de commencer en 1980 et… depuis 40 années se sont écoulées. Avec Jocelyne, nous avons été, tous deux, diplômés architectes DPLG. Elle a exercé le métier alors que j’ai bifurqué vers celui de l’informatique puis des réseaux hertziens et nous voici à présent de jeunes retraités définitivement implantés dans le Cotentin. Cependant, quatre événements, survenus il y a peu à l’aune d’une vie, sont venus nous remettre sur ce que certains appelleraient « le droit chemin ».
Evénement n°1 : rencontre avec Marie-Monique Robin
Tessy-Bocage : 1) La famille Delport vers l’autonomie énergétique totale
L’article est dédié au Professeur Juan Diaz qui enseigna dans les années 1970-80 à l’Ecole d’Architecture (Unité Pédagogique n°7 ou UP-7 en abrégé) née de la réforme de 1968 et qui était installée à Paris, dans l’aile Sud du Grand Palais des Beaux-Arts dont la verrière ouvre ce billet.
Ce mois-ci, je laisserais volontiers la parole à Dominique Delport dont je connais l’implication, depuis des décennies, dans le monde rural : système de l’Internet avec répétiteurs en boîte de lait ou Ricoré® recyclées pour le bocage normand et plus moderne pour les fermes isolées du Larzac, création d’un système d’échange local (SEL) avec la monnaie la Fleur de sel, soutien et accueil de plasticiens et auteurs aux champs grâce à la structure d’art contemporain Usine Utopik de Tessy-Bocage, organisation de conférences au vert au Centre international de Cerisy, etc.
Mais baste ! Aujourd’hui, il nous parlera de ce qu’il fait pour changer son mode de vie avec son long cheminement vers l’autonomie énergétique totale, une quête qu’il partage avec sa compagne de longue date, Jocelyne Richard.
Montpellier et Monde : Anthropocène, art et « Les formes du désastre »
Dans cette exposition artistique intitulée « Permafrost. Comment appréhender les formes du désastre ? », il ne s’agit point de dénoncer, tel que le ferait l’artiste urbain Ernest Pignon Ernest, ni de démonter la prégnance et la violence des effets de l’Anthropocène. Cette dernière, l’ère dans laquelle nous vivons et qui est caractérisée par le poids énorme des activités humaines sur la planète, doit-elle être entendue tel un désastre majeur ? Si la réponse était positive, elle pourrait être, par exemple, dans le fil de ce qui est représenté dans le film La Route de 2009, lui-même tiré du roman post-apocalyptique homonyme de Cormac McCarthy. Le film fut réalisé sur le site du volcan Mont Helens brutalement modifié par l’éruption de 1980, dans la ville dévastée de La Nouvelle-Orléans par l’ouragan Katrina en 2005, dans des mines à ciel ouvert, etc.
Je vous en parle car je devais participer, avec Clémence Agnez, à une conférence autour de cette exposition qui a été renvoyée par ses organisateurs, le jeudi 12 mars au MO.CO La Panacée de Montpellier, avant même l’annulation ou le report par les administrations de toute manifestation non essentielle pour cause de l’épidémie du coronavirus. L’exposition, inaugurée le 3 mars, a été fermée à la fin de la semaine dernière et cela jusqu’à une date qui reste à préciser. En ce moment compliqué, j’ai décidé de mettre en ligne ce billet, même s’il est imparfait, afin de remercier de leur invitation Rahmouna Boutayeb, Caroline Chabrand et Victor Secretan du MO.CO.
A l’inverse, il s’agit d’une démarche artistique proche d’une recherche fondamentale selon Victor Honoré, le commissaire de l’exposition au MOCO Panacée, centre d’art contemporain.
Exposition "Permafrost, les formes du désastre" à la Panacée
11 artistes internationaux donnent leur vision d'un monde après le désastre. Permafrost, les formes du désastre, une exposition à voir jusqu'au 3 mai au MO.CO. Montpellier Contemporain Panacée à Montpellier.
Publiée par Métropolitain sur Vendredi 31 janvier 2020
Le problème principal de mon article est que ces œuvres relèvent de l’art conceptuel et que, sans un initié, leur compréhension est difficile. A défaut, toutefois nous pourrions aussi renverser le paradigme en posant que cet art, étant proche d’une recherche fondamentale, se suffit à lui-même. Heureusement nous en sommes pas à ce stade parce que nous possédons une introduction, par presque tous les artistes eux-même, à leurs œuvres exposées et à leur démarche qu’il s’agisse de Deniz Aktaş, Ozan Atalan, Nina Beier, Dora Budor, Max Hooper Schneider, Heloise Hawser, Pakui Hardware (en réalité un duo) et Laure Vigna. Enfin, au sujet du travail de Nicolás Lamas, j’ai trouvé une présentation récente même si elle est en anglais, une langue que ce créateur péruvien adopte le plus souvent sans doute dans un souci de globalisation.
L’artiste avec des formes réagit différemment toutefois que le scientifique qui privilégie la raison et qui cherche, pour certains comme moi-même, quelque part à changer le monde en mettant en place de « bonnes pratiques » et en les illustrant. Technicien, je travaille sur l’île d’El Hierro des Canaries à des solutions bon marché ou industrielles afin de limiter l’impact de l’Anthropocène. Cette dernière, provoquée par l’homme et ses activités intenses, fait disparaitre aussi des animaux à métabolisme lent tels les limules de Pakui Hardware et autres crocodiles, tortues et tatuaras ayant pourtant survécu à la dernière extinction de masse du passé, celle des dinosaures.
Des animaux discrets, souvent nocturnes ou cachés car par exemple aquatiques, habitués à manger des déchets et des carcasses soit des éboueurs naturels. Toutefois, leur lenteur qui les avait préservés des chocs climatiques antérieurs les plus radicaux en fait, de nos jours, des proies faciles : elles sont de grande valeur marchande ne serait-ce que pour leur rareté doublée d’étrangeté souvent due à leur caractère d’espèces-reliques (nautiles, limules, tatuara, etc.).
En parallèle à la préservation de la biodiversité, il est urgent d’abattre les émissions de CO2 des énergies fossiles et du méthane, libéré grandement par la fonte du permafrost. Ceci permet de souligner la pertinence de l’art virtuel à l’instar, dans l’exposition Permafrost, du travail vidéo sur le recyclage des déchets anglais à Istanbul d’Eloise Hawser et du petit théâtre des guignols turcs (les marionnettes du Karagöz) de Max Hooper Schneider, tous deux qui avait été présentés déjà à la 16ème biennale d’Istanbul de fin 2019.
Cela m’autorise également de souligner la prégnance de l’architecture, un art appliqué. Au-delà de ses formes multiples, il reste que le béton dont l’architecture a du mal à se passer est un énorme émetteur, lors de sa fabrication, de CO2 tout comme le design industriel trop souvent est fils du plastique, à l’origine du 7ème continent flottant sur l’océan Pacifique, et donc du pétrole. Une architecture vernaculaire revisitée par pourrait être une part de la solution comme l’usage de béton de chanvre.
Toutefois, il est possible artistiquement d’aller au-delà de ces problèmes avec le minimalisme de Michael E. Smith, son mur blanc à l’échelle humaine et la brève définition de son travail : « En gros, je dessine des fantômes ».
C’est aussi une allusion à l’évaporation des habitants de sa cité natale de Détroit, ancienne capitale mondiale de l’automobile et aujourd’hui ruinée et pillée (voir la bande-annonce du film Lost River de l’acteur Ryan Gosling).
Ceci nous interpelle également à propos la nécessité de gaspiller le moins possible d’énergie, ici celle thermique brûlée dans et par les voitures. Une ode à l’efficacité énergétique et encore mieux à la sobriété. Tout n’est pas écrit dans l’Anthropocène sur le chemin vers l’effondrement, dans le sens de la collapsologie. Il faut évoquer certes l’essai de Jared Daimond « Effondrement » (2006 pour l’édition française et « Collapse » pour celle américaine de 2005) mais se rappeler aussi qu’il devrait s’écrire en entier « et épanouissement des sociétés insulaires ». Pourquoi ? Parce que, pour son auteur Jared Daimond, c’est l’homme qui tient le manche de la destinée de l’humanité depuis l’Anthropocène et surtout depuis l’apocalypse nucléaire de 1945, ajouterais-je.
En conclusion, une lecture conseillée, afin de rebondir intellectuellement dans un contexte difficile, est le tout nouveau livre tonique de divulgation scientifique du biologiste de l’évolution Hervé Le Guyader : « Biodiversité : aller au-delà du catastrophisme ».
L’œuvre de Nicolás Lamas mise en avant est un mélange de sculpture classique et d’objets industriels. L’artiste est né à Lima au Pérou, ville où j’ai vécu deux années, et on retrouve la photocopieuse, appareil caractéristique de la modernité et ultra-utilisé là-bas car la notion de copyright ou de droits d’auteur n’y existe qu’en théorie. Un câblage extrait de la photocopieuse (?) sort d’une tête antique réalisée en un matériau bon marché et, du marbre, elle n’a que la blancheur. Le CV de Lamas dans son site est minimaliste et l’artiste laisse toute sa place à ses œuvres.
Saint-Pons-de-Mauchiens : faucon crécerellette, LPO et éolien à Aumelas
Le faucon crécerellette est un tout petit rapace (65 cm d’envergure pour un poids d’environ 150 g) qui fut le plus rare de France. Pour un observateur non attentif, il est très proche du fort commun faucon crécerelle avec lequel il partage le vol stationnaire à battements d’ailes rapides : le vol du Saint-Esprit avant de descendre puis de piquer sur une proie. Le faucon crécerellette, largement insectivore et migrateur, avait quasiment disparu de France dans les années 1980 : quelques couples dans la Plaine de la Crau provençale (Bouches-du-Rhône) et dans l’Hérault. Il est redevenu commun ponctuellement dans des localités où il niche, surtout dans le village viticole de Saint-Pons-de-Mauchiens, entre Montpellier et Béziers : en 2017, 201 couples nicheurs (presque toujours sous les toits en tuile dans l’Hérault) avec quelques unités aux alentours, entre autres dans la petite ville de Montagnac et le village de Saint-Pagoire.