Oceanix et Space@Sea : projets d’îles flottantes pour les migrants

Par rapport aux mots qui s’envolent « on air », comme disent joliment les anglo-saxons quand les ondes hertziennes sont émises, ceux de l’écrit perdurent. Noir sur blanc, voici un jeu de questions-réponses autour des projets Oceanix et Space@Sea avec Aurélien Frances (A.F.) et moi-même (A.G.), au début de semaine du 20 avril pour Euradio, une radio FM « généraliste européenne ». Mais qu’est-ce donc qu’Oceanix ou Oceanix City ?

A.F. – Pouvez-vous vous présenter ?
Je suis Alain Gioda, chercheur de l’Unité HydroSciences à Montpellier, et je travaille depuis presque 30 ans à l’IRD des techniques traditionnelles, low-cost mais aussi hi-tech, dans le cadre d’une petite île restée largement agricole et pastorale : El Hierro des Canaries devenue au niveau mondial depuis l’an 2000, avec trois distinctions de l’Unesco, un modèle de développement durable et d’application des énergies renouvelables. Une vidéo déjantée de la BBC de la série #MissionSelfie en témoigne comme précédemment, une autre, toujours de la BBC, de Laura Pitt pour laquelle j’avais fait le fixeur.

Ces dernières années depuis 2017, j’ai eu la chance d’être associé à deux projets européens : Erasmus+ sur les EnR (Afreqen pour l’enseignement universitaire des énergies renouvelables en Afrique du Nord et de l’Ouest) ; et  un autre Interreg (Isos) sur le développement durable des petites îles franco-italiennes (îles du Ponant, de Lérins, celle de Capraia près d’Elbe, etc.). De plus dès 2014, j’ai apporté soutien et expertise au projet d’énergies citoyennes et locales Ile de Sein Energies (IDSE), développé à partir du savoir-faire éolien et managérial de Patrick Saultier en Bretagne.

A.F. – Pourquoi l’élévation du niveau de la mer est-elle inéluctable d’ici 2100 ?
A cause de l’inertie du système terrestre assimilable à un grand train donc très lourd qui nécessite des kilomètres pour s’arrêter si c’est de plus un TGV lancé. Même si on arrêtait de réchauffer la planète à l’horizon 2050 avec une division de l’émission du gaz carbonique (le CO2) par 4, une chose très loin d’être acquise même chez nous, il faudrait bien 50 années avant d’en constater les bénéfices. Dans un tel cadre, pas avant 2100 au mieux et toujours si on était optimiste.

Raffineries de pétrole de Ningbo, port au sud de Shanghai, région du Zhejiang, Chine, le 19/08/2014. 6 000 entreprises pétrolières et gazières sont immatriculées dans la Zone de Libre Echange pilote de Zhejiang, avec un volume de commerce de produits pétroliers d’environ 45,22 milliards de dollars en 2019. Dans ce cadre, Total s’est allié avec le Zhejiang Energy Group afin de produire des carburants pour la marine. © Reuters/China Daily.
Au bout des jardins proprets et des maisonnettes en bois de Raymond City, dans la fumée se dressent les tours et cheminées de la plus grande des centrales électriques au charbon des Etats-Unis. 2 933 MW soit de quoi alimenter 2 millions de foyers. John E. Amos Coal Power Plant, Winfield, Virginie Occidentale, 2004. © Mitch Epstein/Black River Productions, Ltd. Courtesy Galerie Thomas Zander, Cologne.

Sur le fond du problème, la dilatation de l’eau de mer puis la fonte des calottes glaciaires des pôles, dues au réchauffement climatique, sont les deux grandes causes de l’élévation des océans.

A.F. – On estime que près de 500 villes côtières et 1,5 milliard de personnes seront affectées par la montée des eaux dans le monde, ce qui risque de provoquer des millions de réfugiés climatiques. Pour y remédier, l’ONU soutient des projets d’îles flottantes, notamment le projet Oceanix. Est-ce une bonne solution pour faire face à cette inévitable montée des eaux ?
C’est en partie une bonne solution.

Oceanix City serait composée de modules hexagonaux, formé chacun d’un village  de 12 hectares pour 1 650 habitants, et pouvant se multiplier. Des modules flottants pourraient être ajoutés afin de protéger l’étendue centrale d’eau. © BIG (Bjarke Ingels Group).

Je m’explique pour ceux qui vivent obligatoirement de la mer tels les pêcheurs et autres éleveurs de poissons et conchyliculteurs, cueilleurs d’algues oui, c’est une bonne solution. D’ailleurs, ils vivent souvent dans les pays tropicaux déjà sur des barges, des embarcations (villages flottants) ou des maisons en bois sur pilotis. Pour ceux en Europe qui vivent sur des polders, c’est oui également, ainsi pour beaucoup des Hollandais.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Oceanix_city. © BIG (Bjarke Ingels Group).

Pour les gens du tourisme balnéaire, je vous laisse décider. Mais il s’agit souvent d’une activité saisonnière.

A.F. – Pour répondre à la question plus précisément des millions de réfugiés climatiques. Pour y remédier, l’ONU soutient des projets d’îles flottantes, notamment le projet Oceanix. Est-ce une bonne solution pour faire face à cette inévitable montée des eaux ?
Je ne sais pas. Joker ! Nous continuons s’il vous plait.

A.F. – Ces îles peuvent accueillir jusqu’à 10 000 personnes, c’est peu. Il en faudrait énormément pour accueillir tous ces réfugiés…
Tout à fait. Bâtir autant d’îles ou de structures flottantes, des centaines de  milliers, ne paraît pas réaliste.

Cette ville serait composée de modules hexagonaux, formé chacun d’un village  de 12 hectares pour 1 650 habitants, et pouvant se multiplier jusqu’à accueillir plus de 10 000 résidents voire plus de 2,5 millions. © BIG-DK.

Maintenant, en science, il faut rêver mais, en économie, je n’en suis pas aussi persuadé même si pour les utilitaristes, à l’instar de John Stuart Mill à la fin du XIXème siècle, « atteindre le plus grand bonheur pour le plus grand nombre » était l’objectif de la science économique. Pour l’instant, le nombre des déplacés (un terme plus accepté que celui de migrants) hors de leur pays était de 26 millions en 2019, selon le tout nouveau rapport de référence de l’iDMC et du NRC. Enfin, parmi les 33,4 millions de nouveaux déplacés dans le Monde (y compris ceux à l’intérieur de leur pays), 24,9 millions ont été contraints de fuir à cause de catastrophes naturelles. Cela montre la hauteur du défi à relever sachant que de nombreuses îles se sont transformées en îles-prisons pour migrants ou, plus exactement, en îles-camps de concentration pour les déplacés. De nos jours la plus tristement connue est celle de Lebos, une terre grecque de la mer Egée, juste face aux côtes turques. Dès mars 2020, plus 30 000 personnes déplacées subsistaient sur l’île dans des conditions, quelquefois infra-humaines, notamment dans « la jungle de Lesbos », hors du camp aménagé lui-même plein à craquer. Cela sur une île de 1 600 km2 et à côté des 90 000 insulaires qui sont furieux, se sentant abandonnées par le gouvernement central grec et l’Union Européenne, surtout après la taille sauvage de 5 000 oliviers par les nouveaux venus. Pire encore aux yeux des habitants permanents de Lesbos, Athènes a proposé de fixer des migrants sur l’île comme sur d’autres, proches des côtes turques : il s’agit, du nord au sud, de Chios, Samos, Leros et Kos où des migrants sont déjà confinés.

Richard Mosse, série de photographies thermiques, “Heat_Maps “- Camp de Mouria ou Mória sur l’île de Lesbos, Grèce, début 2016. © David Gallard.

Comme m’a écrit l’architecte Yves Perret par une belle formule au sujet de la ronde du commerce autour du monde : « Il va bien falloir, un de ces quatre, limiter sévèrement le flux des  marchandises et ouvrir les déplacements aux humains ».

A.F. – Ces îles ont l’ambition d’être autosuffisantes ? Est-ce vraiment réaliste que la récupération de l’eau de pluie, l’électricité alimentée par des panneaux solaires, le transport de marchandise assuré par des drones, etc. ?
Il faudrait mais cela sera difficile. Toutefois à une tout autre échelle, une grande île autosuffisante est l’Islande. Elle s’appuie sur beaucoup d’hydro-électricité (70 % de mix) pour l’industrie et, pour les rares villes d’un pays de 365 000 habitants au climat extrême, sur la géothermie (30 %). Sur 10 maisons, 9 sont chauffées ainsi comme largement plus de 100 piscines naturelles et la capitale Reykjavik (littéralement la Baie des Fumées) possède le plus grand réseau géothermique du monde.

La centrale électrique géothermale Svartsengi et, devant celle-ci, les eaux chaudes du populaire parc de loisirs The Blue Lagoon du village de Grindavík, Islande. Sud de Reykjavik, proche de son aéroport. © The New Economy.

Même l’Islande va au-delà de l’autosuffisance énergétique : l’extraction chimique très énergivore et à grande échelle de l’alumine, à partir de la bauxite importée (un minerai absent dans le sous-sol et le sol d’Islande), pour donner d’aluminium, est devenue une des principales ressources nationales avec des barrages hydro-électriques dédiés. Toutefois, le pétrole reste nécessaire pour des usages tels les véhicules 4×4 (répandus sur une île peu peuplée, montagneuse et au climat extrême), les poids lourds et les bateaux de pêche. Cette dernière est traditionnellement l’activité (avec un grand A) islandaise même si elle a beaucoup reculée ces dernières décennies.

Un autre pays autosuffisant en énergies propres et au-delà (pétrole et gaz) est la Norvège mais ce n’est pas une île : il avait construit beaucoup de barrages (comme l’Islande), d’où énormément d’hydro-électricité et même il est exportateur de courant électrique comme le Québec. Aussi, il faut souligner que 42 % de véhicules neufs achetés en 2019 sont 100 % électriques (VE), le premier ferry électrique a été mis en service en 2018 et un petit avion Pipistrel vola en 2018 (avec un gros  problème en 2019). L’ensemble constituent une panoplie complète de ce qu’il est possible de faire sans oublier deux fabriques de batteries lithium-ion dont une de Siemens dans la grande ville de Trondheim.

Pour mémoire, il faut rappeler aussi la voiture urbaine norvégienne la Buddy (se garant perpendiculairement au trottoir telle la Smart de 1998 à 2007) qui a préparé, dans la première décennie du XXIe siècle, l’opinion du pays à la mobilité électrique et une société post-carbone par sa bouille sympathique, sa simplicité et le fait qu’elle était produite localement .

Une rue d’Oslo en 2013. De gauche à droite, se succède une Tesla Model S, une Nissan Leaf, une Peugeot iOn, la minuscule norvégienne Buddy verte avec son mode original de se garer et la Think City, une autre voiture norvégienne, produite à plus de 2 000 d’exemplaires, de 2008 à 2012, aussi en Finlande puis aux Etats-Unis. Toutes sont 100 % électriques. © F. Lambert pour Electrek.co.
Deux exemplaires de Buddy Car à la recharge gratuite à Oslo en 2013. Un peu plus d’un millier furent produites jusqu’en 2013. Cette voiturette de 13 kW est très dépouillée, regroupant l’essentiel pour aller d’un point A vers un point B, de la manière la plus économique qui soit. © automobile-propre.com.
Le ferry catamaran 100% électrique The Future of Fjords a été lancé en 2018 comme prévu par le chantier naval Brodrene AA. Sa coque en fibre de carbone permet d’accueillir 400 passagers et le bateau navigue entre les fjords qui sont des sites classés de l’Unesco. © https://www.braa.no/news/future-of-the-fjords.

Maintenant dans le Monde rien est parfait car la Norvège est certes un des pays les plus riches de la planète, grâce à son fonds souverain bien géré, mais cette large aisance est basée aussi sur les gros revenus d’énergies fossiles largement exportées : pétrole et gaz.

Une fois cette parenthèse refermée au sujet du pays le plus avancé dans l’usage des énergies propres, revenons aux îles dont les petites sont assimilables à Oceanix (189 km2 dans sa configuration maximale). Il y a quelques-unes en Europe qui ont fait des avancées significatives dans l’implantation des EnR (énergies renouvelables) et la mise en place du développement durable. Citons El Hierro (269 km2, Canaries, Espagne), Tilos et Ikaria ( 61 et 254 km2, Mer Egée orientale, Grèce), Eigg (30 km2, Hébrides, Ecosse), Samso ou Samsø (114 km2, Danemark), etc.

L’île de Samsø, un modèle pour les énergies renouvelables, est proche des côtes du Jutland. Danemark. Vue aérienne. © Peter Leth/Flickr.

A.F. – Elles ne pourront pas être entièrement autosuffisantes dans toutes les régions du monde avec, par exemple, le manque de soleil en Europe du Nord, le manque de précipitations dans l’hémisphère Sud…
Oui mais, au nord, il y a beaucoup de vent et, au sud, il y a le soleil. Il existe différents scénarios pour rendre la planète 100 % EnR, souvent présentés lors des COP sur le climat mondial depuis 1979.

Il s’y ajoute la géothermie (de très nombreuses îles sont volcaniques comme l’Islande) et beaucoup d’autres options : l’éolien offshore flottant (bientôt déployé face à la Bretagne) ou posé (hauts-fonds de la Mer du Nord face au Danemark et aux Pays-Bas) ; les hydroliennes telle Sabella qui est immergée au large d’Ouessant (Bretagne) ; les STEP hydro-éoliennes à l’instar de celles des îles d’El Hierro aux Canaries et d’Ikaria en Grèce ; le projet d’atolls énergétiques pour stocker l’énergie éolienne (Belgique) ; les usines marémotrices avec une nouvelle turbine installée en Nouvelle-Ecosse au Canada ; la réalisation d’éolienne pour pile à hydrogène de l’île de Shapinsay dans l’archipel des Orcades au nord du Royaume-Uni ; etc.


Le scénario ayant fait couler beaucoup d’encre en France est celui de l’Ademe de 2016 avec une France à l’horizon 2050 100 % EnR pour son mix électrique (bouquet électrique hors les transports et le chauffage), sachant que notre pays était à plus de 86 % alimenté par l’énergie nucléaire en 2018. L’Ademe l’a clairement exposé dans un rapport de synthèse publié et mis en ligne en septembre 2017. A l’échelle du globe et depuis 2009, deux chercheurs des universités de Californie et de Stanford, Mark A. Delucchi et surtout Mark Jacobson, ont présenté à l’horizon 2050 des scénarios toujours plus affinés pour un mix 100 % EnR (dont y compris les transports et le chauffage) avec seulement Wind, Water & Sun (WWS). Cela donc serait obtenu que grâce aux énergies éolienne, hydraulique et solaire. Une étude du MIT, réalisée par une large équipe de spécialistes (The Future of Solar Energy, 2015), parvient à des conclusions similaires quant à l’apport des EnR. Je ne rentrerai pas dans le détail des polémiques qu’ils ont soulevées.

A.F. – Les projets tel Oceanix sont vivement critiqués car ils sont développés par des pays riches et qu’ils risquent d’être destinés aux plus aisés de ces sociétés…
Oui, ces projets, surtout Oceanix, sont critiqués. Un exemple est sur la TV Arte (dont votre radio Euradio est, à l’origine, une filleule car son président fut son parrain en 2007) dans son émission phare « 28 minutes ».

A mon sens, l’ensemble de ces réserves est exagéré. Les critiques sont dues à la présentation trop idéalisée voire paradisiaque de la vidéo de promotion du projet d’Oceanix City qui le fait, par le journaliste François Saltiel, assimiler aux îles artificielles pour ultra-riches de Palm Islands et l’archipel The World face à la ville de Dubaï. De plus, ces îles ont été construites avec de la main d’œuvre à très bas coût, issue du sous-continent indien, et en draguant et important beaucoup de sable, des mauvaises pratiques dénoncées par beaucoup.

Image satellite des trois Palm Islands en 2014 avec, de gauche à droite, Palm Jebel Ali, Palm Jumeirah, The World (ne faisant pas partie du complexe et représentant le globe terrestre) et Palm Deira en construction. Dubaï, Emirats Arabes Unis. @ NASA pour CC Wikipedia – https://www.flickr.com/photos/nasa2explore/16938549622.

Bref, la présentation en vidéo et en images du projet Oceanix est bien trop lissée, policée et cela le dessert. Il est aisé de penser au film « Avatar » de James Cameron pour certaines idées et représentations.

Oceanix City. Ferme sous-marine, pour l’alimentation en algues et poissons de la cité flottante, installée sous deux modules (chacun de la taille de deux terrains de football). © BIG-DK .

A.F. – Plus généralement, est-ce que les îles flottantes peuvent être une solution d’avenir, au-delà du simple accueil des réfugiés climatiques ? Je pense notamment au projet européen “Space at Sea” ou Space@Sea.

Je ne le connaissais pas. Comparé à Oceanix, issu d’un bureau d’études privé marqué par le design, soit le cabinet d’architecture danois BIG, ce projet est beaucoup plus académique et collectif : Space@Sea est porté par un institut national de recherche et compte, en son sein, plusieurs universités européennes. Il est bien financé par le programme Horizon 2020 de l’Union Européenne (projet n° 774253). Ensemble et avec la coordination des chercheurs, ingénieurs et techniciens hollandais de l’institut national MARIN, travaillent les entités publiques et privées suivantes :  DeltaSync, DST, Nemos, Université de Technologie de Delft, Mocean Offshore, TU Hamburg Harburg, Bluewater, Université de Rostock, Gicon-Grossmann, Université de Wageningen, Université de Duisburg-Essen, TU Graz, Waterstudio, Icepronav, Val Fou et GeoSea.

Le terminal de Space@Sea. Ici, le projet avec la représentation artistique d’un terminal flottant pour vivre et travailler, doté d’un système autonome d’énergies renouvelables. A gauche, une barge accostée. © Space@Sea.

Sans surprise, il se retrouve deux universités des Pays-Bas :  Delft, la plus grande des publiques et le centre de référence du Programme Hydrologique International de l’Unesco, et Wageningen. Toutes deux, comme MARIN, sont des institutions habituées à maîtriser l’hydraulique dans un pays dont une bonne part est située sous le niveau de la Mer du Nord et avec de nombreux polders. Pour les habitations, le dessin, retenu en fonctions des contraintes naturelles, est  une structure flottante rectangulaire. L’ensemble du projet qui s’achèvera en fin d’année 2020 est marqué par un design quasi absent mais, à l’inverse, par la recherche de solutions pratiques et économiques. Pourtant n’opposons pas systématiquement les projets Oceanix et Space@Sea car ils sont les deux faces d’une même médaille afin de bâtir des habitats flottants modernes de façon modulaire : le recto Oceanix serait la version glamour afin de rêver ; et le verso donc Space@Sea serait l’utilitaire afin de construire y compris pour les jeunes couples et les migrants qui seraient une catégorie de néo-arrivants.

A.F. – Les Pays-Bas sont-ils en avance dans ce domaine ?
Oui bien sûr et, dans le contexte du réchauffement de la planète, la montée des eaux est une certitude mais ses habitants s’y sont déjà adaptés. Vous visionneriez ce documentaire de la série FutureMag de la TV Arte tourné dans le nouveau quartier d’IJburg avec ses villages flottants caractéristiques, au Sud-Est d’Amsterdam aux Pays-Bas. Depuis la fin des années 1990, cet habitat s’est développé de façon modulaire, comme le projet Oceanix qui doit s’en inspirer, mais avec l’esprit pragmatique qui continue d’animer le projet européen Space@Sea, piloté sans surprise par les Hollandais.

Le projet modulaire Oceanix en train de grossir face à l’île de Manhattan (le quartier le plus célèbre de New York). L’île américaine en 2019 comptait 1 629 000 habitants sur 59,1 km2 (densité : 27 600 hab./km2) contre 2 520 000 sur 189 km2 (densité : 13 300 hab./km2) pour le grand projet insulaire Oceanix, dans sa version la plus aboutie. © BIG – DK : Bjarke Ingels, Daniel Sundlin – Project leaders : Alana Goldweit, Jeremy Alain Siegel.

L’image mise en avant représente une vue aérienne, prise d’un drone, du projet Oceanix City. Cette ville serait composée de modules hexagonaux – formés chacun à la base d’un village de 12 hectares pour 1 650 habitants – et pouvant se multiplier jusqu’à accueillir plus de 10 000 résidents voire plus de 2,5 millions. © Bjarke Ingels, Daniel Sundlin – Project leaders : Alana Goldweit, Jeremy Alain Siegel.

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