Jean-François Heimburger, journaliste et chercheur spécialiste du Japon, vient de publier un livre très bien documenté et tout à fait actualisé, intitulé “Le Japon face aux catastrophes naturelles” et sous-titré “prévention et gestion des risques”.
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L’Expresso du Café Pédagogique
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Ce mardi 21 juin 2016, je donne mes impressions (recueillies par Julien Cabioch) sur les nouveaux programmes « Sciences Vie Terre » (SVT) du cycle 4 (classes de 5e, 4e et 3e du Collège). Une part belle est faite au volcanisme et aux risques naturels. La géologie a assez souffert de cours rébarbatifs. Voici une belle occasion de montrer que le géologue n’est pas un homme du passé mais bien un expert incontournable qui connaît le passé pour comprendre le présent et envisager l’avenir !
Voir l’interview :
Jacques-Marie Bardintzeff : Comment éduquer aux risques géologiques ?
J.M. Bardintzeff au Cap-Vert (© J.M. Bardintzeff).
Image de volcan : le mont Cameroun (suite)
Mon livre « Volcanologue. De la passion à la vocation », Éditions Vuibert, 2009
Un extrait (suite):
La lave issue de la fissure inférieure a parcouru plus de dix kilomètres, sur une largeur moyenne de 500 mètres à un kilomètre. Relativement visqueuse, elle avance lentement mais inexorablement, à quelques mètres à l’heure. Le front mesure plusieurs centaines de mètres de large et, selon les endroits, d’une dizaine à une trentaine de mètres d’épaisseur. Des blocs de plusieurs mètres s’effondrent, roulent et se brisent en révélant la lave incandescente. Une fois refroidie, Il s’agit d’une roche sombre, basique, à gros cristaux d’olivine et de pyroxène. En contrebas, j’entends le coassement pathétique des grenouilles d’une petite mare, condamnée à brève échéance.
Le 10 avril, le front se situe dans Green Valley Estate, à 120 m d’altitude et à 600 m de la route longeant la côte atlantique entre Limbe et Idenau, et plus précisément entre Batoke et Bakingili. Le 13 avril, il s’en approche à 260 m et le 15 avril au matin, à 5 m seulement. Dans la population, je perçois des sentiments contradictoires : de l’inquiétude, certes, mais aussi une indéniable fascination.
Durant toute la journée du 15 avril, le front se situe tout prêt de la route mais ne progresse pas significativement. La coulée a développé des lobes latéraux. Si la route est coupée, toute une région sera isolée. On assiste à un ballet incessant de voitures surchargées. L’armée essaye de gérer tout cela. À 19 heures, le premier bloc incandescent tombe sur la route, qui est coupée dans la nuit du 15 au 16.
Le 16 au matin, je survole la zone en hélicoptère avec Pierre Wandji. Sur cent mètres, la route est recouverte par une épaisseur de 10 m de lave.
Vue d’hélicoptère, le 16 avril 1999 : la coulée de lave a traversé la route (© J.M. Bardintzeff).