Archives par mot-clé : coulée de lave

Le Cerro Negro au Nicaragua

Comme son nom l’indique, le Cerro Negro (“Colline noire”) est constitué de l’accumulation de tephra volcaniques de tailles variées (bombes, lapillis, cendres).

Ce volcan, tout jeune, est né en… 1850 (du 13 avril au 27 mai) ! De nombreuses éruptions plus tard (la dernière les 5-7 août 1999), le cône basaltique mesure aujourd’hui environ 250 mètres de haut, soit une altitude de 728 mètres. Il a émis des coulées de lave.

bardintzeff-sam_9394-cerro_negro-sLe Cerro Negro au Nicaragua (© J.M. Bardintzeff).

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Éruption du Fogo au Cap-Vert

Le volcan Fogo, situé dans l’archipel du Cap-Vert en Afrique, au large du Sénégal, se réveille assez brusquement le 23 novembre 2014, après un sommeil de 19 ans. De nombreux séismes ont été ressentis la nuit précédente. Immédiatement, un cône latéral émet d’importantes fontaines et coulées de lave qui s’épanchent sur plusieurs kilomètres dans la caldeira (Chã das Caldeiras) à la vitesse de 50 m/h.

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Explosion nocturne du Fogo et projection de bombes volcaniques incandescentes le 13 janvier 2015 (© J.M. Bardintzeff).

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Éruption en Islande (suite)

L’éruption fissurale se poursuit depuis plus d’un mois en Islande. 46 km2 sont maintenant recouverts de lave.

La sismicité baisse au niveau de la fissure éruptive mais demeure élevée sous le volcan sous-glaciaire Bardarbunga (un séisme de magniture 5.0, à une profondeur de 7.9 km, enregistré le 3/10 à 12h42, par le Nordic Volcanological Center. Au total 185 séismes au cours des dernières 48 h).

La pollution est significative selon le sens des vents (35 000 tonnes de dioxyde de soufre émis quotidiennement !).

L’état d’alerte pour l’aviation reste au orange.

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Activité intense dans la fissure éruptive (© J.M. Bardintzeff)

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Fontaines de lave atteignant 60 m de hauteur (© J.M. Bardintzeff)

Image de volcan : le mont Cameroun (suite)

Mon livre « Volcanologue. De la passion à la vocation », Éditions Vuibert, 2009

Un extrait (suite):

La lave issue de la fissure inférieure a parcouru plus de dix kilomètres, sur une largeur moyenne de 500 mètres à un kilomètre. Relativement visqueuse, elle avance lentement mais inexorablement, à quelques mètres à l’heure. Le front mesure plusieurs centaines de mètres de large et, selon les endroits, d’une dizaine à une trentaine de mètres d’épaisseur. Des blocs de plusieurs mètres s’effondrent, roulent et se brisent en révélant la lave incandescente. Une fois refroidie, Il s’agit d’une roche sombre, basique, à gros cristaux d’olivine et de pyroxène. En contrebas, j’entends le coassement pathétique des grenouilles d’une petite mare, condamnée à brève échéance.

Le 10 avril, le front se situe dans Green Valley Estate, à 120 m d’altitude et à 600 m de la route longeant la côte atlantique entre Limbe et Idenau, et plus précisément entre Batoke et Bakingili. Le 13 avril, il s’en approche à 260 m et le 15 avril au matin, à 5 m seulement. Dans la population, je perçois des sentiments contradictoires : de l’inquiétude, certes, mais aussi une indéniable fascination.

Durant toute la journée du 15 avril, le front se situe tout prêt de la route mais ne progresse pas significativement. La coulée a développé des lobes latéraux. Si la route est coupée, toute une région sera isolée. On assiste à un ballet incessant de voitures surchargées. L’armée essaye de gérer tout cela. À 19 heures, le premier bloc incandescent tombe sur la route, qui est coupée dans la nuit du 15 au 16.

Le 16 au matin, je survole la zone en hélicoptère avec Pierre Wandji. Sur cent mètres, la route est recouverte par une épaisseur de 10 m de lave.

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Vue d’hélicoptère, le 16 avril 1999 : la coulée de lave a traversé la route (© J.M. Bardintzeff).

Images de volcan : le mont Cameroun

Mon livre « Volcanologue. De la passion à la vocation », Éditions Vuibert, 2009

Un extrait :

… j’apprends que le mont Cameroun est sorti, le 28 mars (1999), d’un sommeil de dix-sept ans. Une fissure s’est ouverte sur son flanc sud et d’importantes coulées de lave se dirigent vers des zones habitées.

Le Cameroun est traversé en écharpe, du lac Tchad, au nord, au mont Cameroun, au sud, par un alignement volcano-plutonique majeur, long d’environ un millier de kilomètres, appelé « Ligne du Cameroun », prolongée en mer par les îles du golfe de Guinée. Le mont Cameroun se situe près de l’océan Atlantique. Il s’agit d’un volcan géant, culminant à 4 095 m, parsemé d’une centaine de petits cônes, souvent alignés sur des fissures.

Nous arrivons sur place début avril. Dès le premier soir, nous nous rendons au front de la coulée active. Celui-ci, incandescent, mesure plus de 10 m de haut. Des blocs énormes, plurimétriques s’en détachent et s’écroulent dans un bruit d’explosion et de « vaisselle cassée ». La silhouette des palmiers se détache sur le fond orangé de la scène : ils n’ont plus que quelques heures à vivre avant de brûler, irrémédiablement.

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Coulée de lave au mont Cameroun (© J.M. Bardintzeff).

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Le mont Cameroun en éruption en avril 1999 (© J.M. Bardintzeff).