Deux grandes caldeiras témoignent d’éruptions majeures au Salvador : la caldeira Coatepeque (voir mon blog du 12/1/2019) et la caldeira Ilopango plus impressionnante encore. Cette dernière, de 11 kilomètres de long pour 8 de large, est également occupée par un grand lac. Quatre éruptions explosives majeures se sont succédé pendant quelques dizaines de milliers d’années. Le dernier effondrement résulte d’une éruption cataclysmale datée du Ve siècle (an 450 ?). Son intensité à été évaluée à un VEI (Volcanic Explosivity Index) de 6 sur une échelle de 8 échelons, soit l’équivalent du Krakatoa, en Indonésie, en 1883. On retrouve d’ailleurs le niveau repère de l’éruption sous forme d’une couche de téphra clair dans l’ensemble du pays. Des citées mayas furent dévastées.
Jacques-Marie Bardintzetf, volcanologue, montre le niveau repère (environ 50 cm d’épaisseur) de retombées blanches de l’éruption de l’Ilopango, datée du Ve siècle, au Salvador. Nous sommes à Los Pinos, à 65 km à l’ouest du centre émissif ! (© J.M. Bardintzeff, merci à Sylvain Chermette).
On a longtemps cru que les phénomènes observés dans le bassin méditerranéen entre 536 et 542 (étés « pourris », températures anormalement basses, nuage mystérieux, mauvaises récoltes, épidémie de peste dite « de Justinien ») étaient liés à cette éruption mais la datation plus précise de l’Ilopango a démontré son antériorité. On y signale une dernière éruption en 1879-1880 : la surrection de dômes a créé quelques îlots (Islas Quemadas) dans le lac.