Afin que mes mots résonnent plus fort, j’ai mis en avant, un tableau quasi-abstrait d’une artiste contemporaine. Samantha Kelly Smith essaie, par ses « paysages », de mettre en scène le changement climatique actuel, conséquence des activités humaines, depuis la révolution industrielle. Elle a collaboré aussi avec des musiciens à l’instar en 2019 de ceux de Sunn O))) qui eux-même ont travaillé avec la violoncelliste et compositrice Hildur Guðnadóttir, primée par l’Académie des Oscars (BO du film The Joker) et des Golden Globes en 2020 (mini-série HBO Chernobyl).
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Monde : 2) Chronologie, changement climatique, COP et action climat 2019
Afin que mes mots résonnent plus fort, j’ai mis en avant, un tableau quasi-abstrait d’une artiste contemporaine. Samantha Kelly Smith essaie, par ses « paysages », de mettre en scène le changement climatique actuel, conséquence des activités humaines, depuis la révolution industrielle dont elle peut bien connaitre les impacts, comme britannique transplantée à New York. Elle collabore aussi avec des musiciens à l’instar de ceux de Sunn O))).
Monde : 1) Chronologie, changement climatique, COP et action climat 2019
A la demande de mon laboratoire l’UMR HydroSciences de Montpellier, j’ai participé, de façon virtuelle, en novembre au 7ème Atelier d’éco-toxicologie des eaux, à Santiago du Chili (VII Workshop de HazMat y Bioterrorismo). Ses organisatrices avaient souhaité une introduction chronologique à propos de la connaissance du changement climatique et des COP (dont la COP21) jusqu’au Sommet action climat de l’ONU de 2019.
Afin que mes paroles résonnent plus fort, j’ai mis en avant, un tableau quasi-abstrait d’une artiste contemporaine. Samantha Kelly Smith essaie, par ce qu’elle nomme ses « paysages », de mettre en scène le changement climatique, conséquence des activités humaines, depuis la révolution industrielle dont elle connait bien des impacts comme britannique transplantée à New York. Continuer la lecture
Montpellier et Monde : Anthropocène, art et « Les formes du désastre »
Dans cette exposition artistique intitulée « Permafrost. Comment appréhender les formes du désastre ? », il ne s’agit point de dénoncer, tel que le ferait l’artiste urbain Ernest Pignon Ernest, ni de démonter la prégnance et la violence des effets de l’Anthropocène. Cette dernière, l’ère dans laquelle nous vivons et qui est caractérisée par le poids énorme des activités humaines sur la planète, doit-elle être entendue tel un désastre majeur ? Si la réponse était positive, elle pourrait être, par exemple, dans le fil de ce qui est représenté dans le film La Route de 2009, lui-même tiré du roman post-apocalyptique homonyme de Cormac McCarthy. Le film fut réalisé sur le site du volcan Mont Helens brutalement modifié par l’éruption de 1980, dans la ville dévastée de La Nouvelle-Orléans par l’ouragan Katrina en 2005, dans des mines à ciel ouvert, etc.
Je vous en parle car je devais participer, avec Clémence Agnez, à une conférence autour de cette exposition qui a été renvoyée par ses organisateurs, le jeudi 12 mars au MO.CO La Panacée de Montpellier, avant même l’annulation ou le report par les administrations de toute manifestation non essentielle pour cause de l’épidémie du coronavirus. L’exposition, inaugurée le 3 mars, a été fermée à la fin de la semaine dernière et cela jusqu’à une date qui reste à préciser. En ce moment compliqué, j’ai décidé de mettre en ligne ce billet, même s’il est imparfait, afin de remercier de leur invitation Rahmouna Boutayeb, Caroline Chabrand et Victor Secretan du MO.CO.
A l’inverse, il s’agit d’une démarche artistique proche d’une recherche fondamentale selon Victor Honoré, le commissaire de l’exposition au MOCO Panacée, centre d’art contemporain.
Exposition "Permafrost, les formes du désastre" à la Panacée
11 artistes internationaux donnent leur vision d'un monde après le désastre. Permafrost, les formes du désastre, une exposition à voir jusqu'au 3 mai au MO.CO. Montpellier Contemporain Panacée à Montpellier.
Publiée par Métropolitain sur Vendredi 31 janvier 2020
Le problème principal de mon article est que ces œuvres relèvent de l’art conceptuel et que, sans un initié, leur compréhension est difficile. A défaut, toutefois nous pourrions aussi renverser le paradigme en posant que cet art, étant proche d’une recherche fondamentale, se suffit à lui-même. Heureusement nous en sommes pas à ce stade parce que nous possédons une introduction, par presque tous les artistes eux-même, à leurs œuvres exposées et à leur démarche qu’il s’agisse de Deniz Aktaş, Ozan Atalan, Nina Beier, Dora Budor, Max Hooper Schneider, Heloise Hawser, Pakui Hardware (en réalité un duo) et Laure Vigna. Enfin, au sujet du travail de Nicolás Lamas, j’ai trouvé une présentation récente même si elle est en anglais, une langue que ce créateur péruvien adopte le plus souvent sans doute dans un souci de globalisation.
L’artiste avec des formes réagit différemment toutefois que le scientifique qui privilégie la raison et qui cherche, pour certains comme moi-même, quelque part à changer le monde en mettant en place de « bonnes pratiques » et en les illustrant. Technicien, je travaille sur l’île d’El Hierro des Canaries à des solutions bon marché ou industrielles afin de limiter l’impact de l’Anthropocène. Cette dernière, provoquée par l’homme et ses activités intenses, fait disparaitre aussi des animaux à métabolisme lent tels les limules de Pakui Hardware et autres crocodiles, tortues et tatuaras ayant pourtant survécu à la dernière extinction de masse du passé, celle des dinosaures.
Des animaux discrets, souvent nocturnes ou cachés car par exemple aquatiques, habitués à manger des déchets et des carcasses soit des éboueurs naturels. Toutefois, leur lenteur qui les avait préservés des chocs climatiques antérieurs les plus radicaux en fait, de nos jours, des proies faciles : elles sont de grande valeur marchande ne serait-ce que pour leur rareté doublée d’étrangeté souvent due à leur caractère d’espèces-reliques (nautiles, limules, tatuara, etc.).
En parallèle à la préservation de la biodiversité, il est urgent d’abattre les émissions de CO2 des énergies fossiles et du méthane, libéré grandement par la fonte du permafrost. Ceci permet de souligner la pertinence de l’art virtuel à l’instar, dans l’exposition Permafrost, du travail vidéo sur le recyclage des déchets anglais à Istanbul d’Eloise Hawser et du petit théâtre des guignols turcs (les marionnettes du Karagöz) de Max Hooper Schneider, tous deux qui avait été présentés déjà à la 16ème biennale d’Istanbul de fin 2019.
Cela m’autorise également de souligner la prégnance de l’architecture, un art appliqué. Au-delà de ses formes multiples, il reste que le béton dont l’architecture a du mal à se passer est un énorme émetteur, lors de sa fabrication, de CO2 tout comme le design industriel trop souvent est fils du plastique, à l’origine du 7ème continent flottant sur l’océan Pacifique, et donc du pétrole. Une architecture vernaculaire revisitée par pourrait être une part de la solution comme l’usage de béton de chanvre.
Toutefois, il est possible artistiquement d’aller au-delà de ces problèmes avec le minimalisme de Michael E. Smith, son mur blanc à l’échelle humaine et la brève définition de son travail : « En gros, je dessine des fantômes ».
C’est aussi une allusion à l’évaporation des habitants de sa cité natale de Détroit, ancienne capitale mondiale de l’automobile et aujourd’hui ruinée et pillée (voir la bande-annonce du film Lost River de l’acteur Ryan Gosling).
Ceci nous interpelle également à propos la nécessité de gaspiller le moins possible d’énergie, ici celle thermique brûlée dans et par les voitures. Une ode à l’efficacité énergétique et encore mieux à la sobriété. Tout n’est pas écrit dans l’Anthropocène sur le chemin vers l’effondrement, dans le sens de la collapsologie. Il faut évoquer certes l’essai de Jared Daimond « Effondrement » (2006 pour l’édition française et « Collapse » pour celle américaine de 2005) mais se rappeler aussi qu’il devrait s’écrire en entier « et épanouissement des sociétés insulaires ». Pourquoi ? Parce que, pour son auteur Jared Daimond, c’est l’homme qui tient le manche de la destinée de l’humanité depuis l’Anthropocène et surtout depuis l’apocalypse nucléaire de 1945, ajouterais-je.
En conclusion, une lecture conseillée, afin de rebondir intellectuellement dans un contexte difficile, est le tout nouveau livre tonique de divulgation scientifique du biologiste de l’évolution Hervé Le Guyader : « Biodiversité : aller au-delà du catastrophisme ».
L’œuvre de Nicolás Lamas mise en avant est un mélange de sculpture classique et d’objets industriels. L’artiste est né à Lima au Pérou, ville où j’ai vécu deux années, et on retrouve la photocopieuse, appareil caractéristique de la modernité et ultra-utilisé là-bas car la notion de copyright ou de droits d’auteur n’y existe qu’en théorie. Un câblage extrait de la photocopieuse (?) sort d’une tête antique réalisée en un matériau bon marché et, du marbre, elle n’a que la blancheur. Le CV de Lamas dans son site est minimaliste et l’artiste laisse toute sa place à ses œuvres.
France : l’architecte Yves Perret et Anthropocene by Design, une filiation ?
La venue, tout le 19 décembre 2019 près de Lunel dans l’Hérault, de l’architecte Yves Perret pour travailler, exposer ses idées et réalisations, est le bon moment pour vous le présenter.
Ce praticien est un habitué des rencontres du Musée de site d’Ambrussum dont la ville basse fut un ancien relais d’étape romain caractérisé par son ouvrage d’art enjambant le Virdourle. Continuer la lecture
El Hierro : 97 % d’EnR en juillet 2018 dans un monde en surchauffe
Pendant l’ensemble du mois de juillet 2018, le mix énergétique moyen sur El Hierro a été le suivant : énergies renouvelables (EnR) 93,7 %, thermique (fioul) 6,3 %. Ce qui nous donne, pour les 7 premiers mois de 2018, un mix sur El Hierro : EnR 65,6 %, thermique (fioul) 33,4 %. Il s’agissait de chiffres officieux qui avaient été mis en ligne dès le 4 août.
Quelques jours plus tard, la société insulaire d’électricité Gorona del Viento annonçait 97 %, pour les EnR, dans le mix énergétique de juillet 2018. En fait, pendant quasi 100 % du mois, les EnR ont fourni la totalité de l’électricité distribuée sur El Hierro, si on excepte 6 courtes périodes. Une performance qui est facile de vérifier, en remontant le temps depuis le 31 juillet jusqu’au 1er juillet, grâce aux graphiques de la REE (la Red ou le Réseau Electrique de l’Espagne). Cette société qui est de droit privé, la REE, assure la gestion du réseau de transport d’électricité haute tension de la péninsule ibérique et des îles espagnoles et elle en contrôle la qualité, également sur El Hierro. Continuer la lecture
Amérique : conquistadors, déforestation et changement climatique
En avril dernier dans la revue L’Histoire et plus précisément dans la rubrique Le coin des chercheurs, Jean-Baptiste Fressoz a publié un article au sujet de l’importance de la prise de conscience, chez les conquistadors et leurs compagnons, de la déforestation et de ses conséquences qu’ils observaient et cherchaient à comprendre. Fressoz travaille des textes à partir du XVe siècle et il évoque, dans un large encart, l’exemple de l’arbre saint de l’île d’El Hierro aux Canaries et donc sur la route maritime de l’Amérique.
Monde et îles volcaniques : l’Anthropocène et sa preuve par la stratigraphie ?
L’œuvre mise en avant est
Ce billet naît d’un article de synthèse publié dans le journal écologique numérique Reporterre ces jours-ci, le 2 mars 2017. La nomenclature officielle de la géologie manquait d’une signature ou de signatures minéralogiques pour officialiser la reconnaissance de la période de l’Anthropocène, après celle du Pléistocène. Toutefois cet article de vulgarisation scientifique montre que l’on progresse de ce côté.
A l’amont, la personnalité qui diffuse la notion d’Anthropocène est un poids-lourd en sciences, permettant ainsi d’avancer vers la reconnaissance de cette période géologique : Paul Josef Crutzen, météorologue, est Prix Nobel de chimie 1995 « pour ses travaux sur la chimie de l’atmosphère, particulièrement en ce qui concerne la formation et la décomposition de l’ozone ». Depuis l’an 2000, il popularise cette nouvelle période géologique du Quaternaire qui aurait débuté au XIXe siècle avec la révolution industrielle et pendant laquelle l’influence de l’homme sur l’écosphère terrestre serait devenue prédominante. Bien auparavant Buffon, Stoppani, Theilhard de Chardin et quelques autres scientifiques dont le géologue Pavlov (qui cogna ce terme d’Anthropocène dès 1922) avaient commencé à creuser ce sillon. Il faut donc citer, chez les précurseurs du concept d’Anthropocène, le plus grand géologue italien et un vulgarisateur scientifique au XIXe siècle, l’abbé Antonio Stoppani (1824-1891) qui définissait, dès 1873, l’homme comme « une nouvelle force tellurique qui ouvre vers une nouvelle ère, l’Anthropozoïque ». Grâce au lien précédent, vous avez une traduction (en anglais) de ce texte fondateur. Continuer la lecture
Lac de Varèse : les glacières et l’année 2015 en Lombardie
En ce jour d’Epiphanie, je vous souhaite beaucoup de cadeaux, de rêves et une Grande Année 2016.
Toutefois, il m’a été difficile de vous adresser une carte postale enneigée même après avoir passé le Col de Larche (Alpes de Haute-Provence), à près de 2 000 m d’altitude, le 20 décembre. Aussi ai-je pensé aux glacières. Ces dernières évoquent souvent, par leur image et leur fonction, le Petit Age Glaciaire (PAG) en Europe et en Amérique du Sud et elles forment un beau contraste avec le climat de notre nouvelle ère, l’Anthropocène. Ici, ce sont les glacières remontant au XVIIème siècle de Cazzago Brabbia sur le Lac de Varèse, l’un des lacs de l’Insubria (en italien), la région historique lacustre du Nord de la Lombardie (mordant aussi sur le territoire du Piémont actuel et englobant le Tessin suisse). L’Insubria (dont le nom vient du peuple celte les Insubres dominant la Gaule Cisalpine) est fameuse pour le Lac Majeur et le Lac de Côme, deux des cadres du tourisme de luxe en Italie. Continuer la lecture