Raymond Poulidor était un fameux coureur cycliste durant les années 60-70. Ses duels avec son éternel rival Jacques Anquetil tenaient la France en haleine. Je dois l’avouer, j’étais pour Anquetil ! Mais j’admirais aussi Poulidor car il n’y aurait pas eu l’un sans l’autre. Quelle chance alors d’avoir deux si grands champions cyclistes français !
J’ai découpé dans les journaux des dizaines de photos de Poulidor, en noir et blanc, ou en couleur, avec son maillot violet « Mercier BP ». Je les possède toujours. Dans ma chambre d’enfant, à Grenoble, les photos d’Anquetil et Poulidor sont restées accrochées au mur plus de cinquante ans !
Je l’ai applaudi à de nombreuses reprises au bord des routes. Trois souvenirs me reviennent parmi tant d’autres :
Lors du Tour de France 1964 dans la descente du Galibier, il appartient à un groupe de chasse qui dévale derrière Bahamontès échappé. Le groupe Anquetil suit une minute plus tard…
Trois ans plus tard, au même endroit, quelques lacets plus bas, Poulidor en maillot tricolore de l’équipe de France aide Roger Pingeon à sauver son maillot jaune derrière Gimondi et Jimenez.
Lors du Critérium du Dauphiné Libéré 1965, je suis avec mon père au vélodrome de Grenoble, arrivée de l’étape de montagne. Il tombe une pluie glaciale. Poulidor arrive avec la casquette de travers, pour la 3e ou 4e place, en compagnie d’Anquetil en jaune : ils sont transis et aussi épuisés l’un que l’autre. La chanteuse Nancy Holloway anime l’épreuve.
Il a remporté de nombreuses victoires, prestigieuses.
Ensuite, j’ai eu le plaisir de le revoir plusieurs fois, toujours souriant et aussi populaire, lors du traditionnel Critérium cycliste de Levallois-Perret ou les anciens champions se retrouvent.
Raymond Poulidor, champion cycliste, et Jacques-Marie Bardintzeff, volcanologue, le 19 octobre 2008, lors du Critérium cycliste de Levallois-Perret (© J.M. Bardintzeff).
Raymond Poulidor est mort aujourd’hui, le 13 novembre 2019. Bien sûr, une énorme émotion. Merci, Champion de nous avoir fait rêver…