Mont Saint Helens vs. Taal, sur RTBF

Un intéressant article de Sandro Faes sur le site web de la RTBF (Radio Télévision Belge Francophone) : les 40 ans de l’éruption de 1980 du mont Saint Helens aux USA (voir mon blog des 26/6/2014 et 19/2/2016), suivi d’une petite comparaison avec la situation actuelle du Taal aux Philippines (« L’avis de l’expert », Jacques-Marie Bardintzeff, volcanologue) :

https://www.rtbf.be/info/monde/detail_il-y-a-40-ans-l-eruption-cataclysmique-du-mont-saint-helens-qui-balaya-60-000-hectares-de-la-carte-du-monde?id=10408225

Le volcan Taal aux Philippines, en 1995 (© J.M. Bardintzeff).

Un extrait de l’article :

Il y a 40 ans, l’éruption cataclysmique du Mont Saint-Helens balayait 60.000 hectares de la carte du monde

C’est l’histoire d’une des éruptions les plus dévastatrices de l’histoire de l’humanité. Un événement cataclysmique sans précédent dans l’ère moderne, comparable à l’éruption du Vésuve qui détruisit Pompéi en 79 après J-C.

D’une puissance colossale, équivalente à plusieurs milliers de bombes atomiques d’Hiroshima, l’éruption du Mont Saint-Helens raya de la carte des États-Unis une région de plus de 600 kilomètres carrés. À l’heure où le réveil du volcan Taal aux Philippines laisse craindre le pire, retour sur cette explosion naturelle dont les conséquences perdurent encore aujourd’hui.

L’avis de l’expert, Jacques-Marie Bardintzeff

Jacques-Marie Bardintzeff est volcanologue, professeur à l’Université Paris-Saclay, auteur d’une vingtaine de livres et du blog Volcanmania. Pour ce spécialiste des  phénomènes éruptifs la situation aux Philippines peut paraitre impressionnante à cause notamment des éclairs produits par les charges électriques que les nombreuses particules de cendres génèrent, mais le véritable danger serait ailleurs: “Le volcan Taal est actuellement dans ce que l’on appelle une éruption phréato-magmatique caractérisée par un magma rencontrant des terrains hydratés tels que les nappes phréatiques, des sols enneigés, englacés ou détrempés. Ce que l’on redoute, c’est l’éruption plinienne, du nom de Pline le Jeune, ayant le premier décrit ce type de dynamisme éruptif explosif lors de la destruction de Pompéi et Herculaneum par le Vésuve en 79 après J-C. Ce type d’éruption est caractéristiques des volcans dit “gris”, car ils émettent des panaches de cendres, là ou les volcans dit “rouges” émettent des coulées de lave. On parle alors d’éruption effusive. Une éruption explosive pourrait causer une sorte de tsunami volcanique dont l’effet serait dévastateur outre à engendrer une nuée ardente pouvant impacter de 400 à 900.000 personnes dans un rayon de 15 kilomètres.”

Le Taal comme le Vésuve, le Mont Saint-Helens ou le Pinatubo ?

Toujours selon Bardintzeff, le Taal s’inscrit donc dans la lignée du Vésuve, du Mont Saint-Helens ou encore du Pinatubo, autre volcan des Philippines qui s’est réveillé en 1991 après 500 ans d’inactivité faisant un millier de victimes, éjectant 10 kilomètres cubes de matériaux et déployant un nuage de cendres sur une surface de 125 000 kilomètres carrés. “La dangerosité de ce volcan résulte également de son environnement. Malgré sa taille relativement modeste, il ne fait que cinq kilomètres de diamètre pour un peu plus de 300 mètres de haut, sa structure en ‘poupées russes’ le rend potentiellement très dangereux. Situé au centre d’un lac ayant comblé dans un ancien cratère d’effondrement, le Taal comporte lui-même un plus petit lac en son centre. C’est ce dernier qui a commencé à se volatiliser, laissant de plus en plus place a du magma et augmentant le risque d’explosion, comme au Mont Saint-Helens”, conclut Bardintzeff.

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