Le Tungurahua est un volcan majestueux de l’Équateur, qui culmine à 5 016 mètres. Il est en éruption quasi continue depuis 1999 et émet d’imposants panaches de cendres qui montent à plusieurs kilomètres de haut (jusqu’à l’altitude 13-14 km en 2007-2008). Il est aussi le siège de coulées boueuses (lahars).
Le Tungurahua le 1er novembre 1999 (© J.M. Bardintzeff).
Un extrait de mon livre « Volcanologue. De la passion à la vocation », Vuibert, 2009 :
(en novembre 1999) Le Tungurahua émet un panache quasi continu de 1 à 5 km de haut. Par période de quelques heures, de fortes explosions se succèdent toutes les dix à quinze minutes. Le jour, on voit un panache gris sombre et, la nuit, des gerbes incandescentes, zébrées d’éclairs. Chaque fois, une grande partie du cône est recouverte de blocs et de cendres. Un bruit de coup de canon est entendu plusieurs secondes ou dizaines de secondes après, parfois de la ville d’Ambato située à 30 km du volcan. Le panache, entraîné vers l’ouest, retombe sur les villes et villages de ce secteur. À Quero et Macha, les habitants se protègent des cendres et des gaz toxiques à l’aide de masques, de foulards ou de mouchoirs. Des lahars ont coupé la route reliant Baňos à Riobamba, la capitale de la province. Le barrage d’Agoyan a été vidé par précaution.
La ville de Baňos, située à seulement 8 km en contrebas du volcan, et ses 20 000 habitants ont été évacués. C’est devenue une ville morte, mais encore intacte, dont les habitants semblent s’être volatilisés. Le clocher de l’église sonne dans le vide, un chien erre sans but, quelques militaires équipés de masques à poussière hantent cette ville dans une ambiance de guerre bactériologique. Aux carrefours, les panneaux de signalisation « Pare » (« Stop ») n’ont, bien sûr, plus aucune signification !