Mon livre « Volcanologue. De la passion à la vocation », Éditions Vuibert, 2009
Un extrait :
… j’apprends que le mont Cameroun est sorti, le 28 mars (1999), d’un sommeil de dix-sept ans. Une fissure s’est ouverte sur son flanc sud et d’importantes coulées de lave se dirigent vers des zones habitées.
Le Cameroun est traversé en écharpe, du lac Tchad, au nord, au mont Cameroun, au sud, par un alignement volcano-plutonique majeur, long d’environ un millier de kilomètres, appelé « Ligne du Cameroun », prolongée en mer par les îles du golfe de Guinée. Le mont Cameroun se situe près de l’océan Atlantique. Il s’agit d’un volcan géant, culminant à 4 095 m, parsemé d’une centaine de petits cônes, souvent alignés sur des fissures.
Nous arrivons sur place début avril. Dès le premier soir, nous nous rendons au front de la coulée active. Celui-ci, incandescent, mesure plus de 10 m de haut. Des blocs énormes, plurimétriques s’en détachent et s’écroulent dans un bruit d’explosion et de « vaisselle cassée ». La silhouette des palmiers se détache sur le fond orangé de la scène : ils n’ont plus que quelques heures à vivre avant de brûler, irrémédiablement.
Coulée de lave au mont Cameroun (© J.M. Bardintzeff).
Le mont Cameroun en éruption en avril 1999 (© J.M. Bardintzeff).