Le magazine municipal mensuel BBI (= Boulogne-Billancourt Information), n° 538, octobre 2025, me fait l’honneur d’un portrait en page 7, écrit par Élodie Sallé.
Jacques-Marie Bardintzeff, volcanologue, photographié par Bahi, le 16/9/2025, à l’Hôtel de ville de Boulogne-Billancourt (© Bahi/ville de Boulogne-Billancourt).
Boulogne-Billancourt Information (BBI), n° 538, octobre 2025, p. 7, “Portrait: Jacques-Marie Bardintzeff, un Boulonnais au cœur des volcans”, article de Élodie Sallé, crédit photo Bahi/ville de Boulogne-Billancourt.
En voici le texte :
Boulogne-Billancourt Information (BBI), n° 538, octobre 2025, p. 7, Portrait
Jacques-Marie Bardintzeff, un Boulonnais au cœur des volcans
Avec environ 125 expéditions à son actif, Jacques-Marie Bardintzeff, volcanologue boulonnais et enseignant-chercheur, est à la retraite depuis trois ans. Mais, pas question pour ce passionné de rester inactif. Professeur émérite à l’université Paris-Saclay, il encadre des thèses, effectue des recherches, donne des conférences, écrit des articles et des livres. Il continue de voyager pour étudier la volcanologie. Habitué des médias et intervenant dans les classes, il aime vulgariser la science des volcans, notamment pour les enfants.
« Il n’y a pas un jour où je n’apprends pas. Je découvre toujours des choses. Comme je dis souvent, je suis à bac plus 50 ! » Même à la retraite, Jacques-Marie Bardintzeff, pétrographe (qui étudie les roches) et volcanologue à la renommée internationale, a toujours soif d’acquérir de nouvelles connaissances. Passionné de minéraux, de roches et de fossiles depuis l’enfance, le jeune Jacques-Marie intègre le club de géologie de son lycée grenoblois de la 4e à la terminale. Il poursuit ensuite sa passion en suivant une formation de géologie : prépa, Normale Sup, puis thèse d’État en volcanologie. Sa première expédition se déroule lorsqu’il est jeune assistant : « Comme un coureur cycliste n’oublie jamais sa première victoire, un volcanologue n’oublie jamais son premier volcan. Mon professeur m’avait donné “les nuées ardentes“ comme sujet de thèse, un type d’éruptions explosives très dangereuses, se remémore le scientifique. Peu de temps après, on apprend qu’au Guatemala en 1978, il y a trois volcans actifs, dont un à nuée ardente. Me voilà parti. » Pendant cinq semaines, il réalise de nombreux prélèvements : « J’ai rapporté 400 kg de roche. Je suis rentré la nuit de Noël. Cette première mission a été mon cadeau », se souvient-il encore. Depuis, il a arpenté tout le globe et a tenté d’apprivoiser et comprendre les volcans d’Italie, d’Islande, du Cameroun, d’Hawaï, ou encore de Mongolie… Difficile de désigner son expédition préférée, mais il a une affection pour le volcan d’Hawaï, le Kilauea : « J’y ai vu des choses très belles. La lave qui se jette dans la mer. Tous les éléments se donnent rendez-vous et se bagarrent les uns contre les autres, la terre, l’air, l’eau et le feu. »
RENDRE LES VOLCANS ACCESSIBLES À TOUS
Mais, les expéditions ne sont que la partie émergée de l’iceberg. Une fois rentré, un long travail commence. « Aller sur le terrain pour un volcanologue, c’est le moment le plus intense, affirme Jacques-Marie. Mais quand on part 15 jours sur un volcan, il y a plusieurs mois de travail en laboratoire derrière pour les analyses chimiques de roches et de minéraux, et l’écriture d’articles scientifiques en anglais. » À la question de savoir s’il reste encore des choses à découvrir en volcanologie, il sourit : « Il y a beaucoup à apprendre avec tous les volcans sous-marins encore très peu connus, il en existe bien plus que de volcans aériens. Vous avez aussi les volcans des autres planètes. Moi-même, j’ai commencé à les étudier. Les jeunes volcanologues iront probablement sur Mars ! » Toutes ses connaissances, le scientifique essaie de les partager avec le plus grand nombre de personnes. Très souvent invité des radios ou plateaux télé, il ne compte pas moins de 600 interventions dans les médias. Sa pédagogie est très prisée. Il tente de transmettre son savoir dans de nombreux ouvrages, également à destination des plus jeunes ou en intervenant dans les écoles : « Vulgariser m’a toujours passionné. Quand j’avais des bons professeurs et que je comprenais tout, j’avais l’impression d’être intelligent, cela n’a pas de prix ! Donc, tout ce que j’ai appris, j’ai voulu également le transmettre, notamment aux jeunes. » Il continue par ailleurs ses recherches en aidant ses étudiants thésards à l’Université Paris-Saclay.
BOULONNAIS DEPUIS 40 ANS
Jacques-Marie vit à Boulogne-Billancourt depuis 1981. « Quand on habite à Boulogne-Billancourt, on n’a plus envie d’en partir ! » s’exclame-t-il. Il l’apprécie cette grande ville proche de la capitale, qui reste un endroit verdoyant avec de nombreux parcs. « C’est une gageure de réunir ces deux aspects opposés. J’aime bien l’île Seguin, aller me balader au parc des Glacières ou au square Léon Blum, précise-t-il. J’aime beaucoup la statue de la nymphe et du faune avec la flûte de pan du square. Je fais de la marche. J’aime rouler à vélo, je traverse la ville pour aller à Longchamp. J’essaie de faire au moins 1 000 kilomètres par an. Mon idole était Jacques Anquetil, grande figure de l’ACBB. » Impliqué dans la Ville, il co-encadre un voyage organisé tous les deux ans par l’association Atlace, en partie boulonnaise. « Et à Boulogne-Billancourt, je suis bien pour écrire. J’ai toujours un livre sous le coude ! » Quant à ses projets, il évoque justement son prochain livre pour les jeunes. Il devrait sortir l’an prochain. Jacques-Marie a déjà prévu des conférences et de retourner, en février prochain, voir un volcan en Éthiopie ainsi que des volcans de boue en Italie. De quoi occuper encore ce passionné ! Il dédicacera au Salon du livre (6 et 7 décembre).
Élodie Sallé
voir aussi mon blog du 28/11/20215 :
https://blogs.futura-sciences.com/bardintzeff/2015/11/28/bbi-cultures-lhomme-qui-parle-aux-geants/