C’est l’histoire extraordinaire du Showa-shinzan dans l’île d’Hokkaido au Japon. Le 23 décembre 1943, tout près du volcan Usu, des séismes sont ressentis et le sol, planté de céréales, se soulève ! Six mois plus tard, le 23 juin 1944 il domine de 150 m son niveau initial, perturbant la nappe aquifère et entrainant des inondations ! Une éruption explosive débute alors, qui dure jusqu’à fin octobre 1944. Elle est suivie d’une phase effusive qui dure un an (soit presque jusqu’à fin 1945), avec la surrection d’un dôme, qui perce le sol et se soulève de 125 m supplémentaire, soit 275 m de gain d’altitude total depuis le début de l’événement.
Le Showa-shinzan culmine à 398 m et il libère toujours des fumerolles.
Le dôme de lave visqueuse du Showa-shinzan à Holkkaido, Japon (© J.M. Bardintzeff).
La première phase de soulèvement (23 décembre 1943 – 23 juin 1944) correspond à la croissance d’un dôme de lave souterrain, appelé crypto-dôme (littéralement « dôme caché »). Puis l’ « intrusion » en profondeur devient « extrusion » lorsqu’elle apparaît en surface (voir Bardintzeff, « Volcanologie », Dunod, 5e éd., 2016).
L’ensemble des phénomènes a été minutieusement suivi par Masao Mimatsu, directeur des postes sur place, devenu donc « géomètre ».
Cette même année 1943, un autre volcan, le Paricutin, apparaissait au Mexique dans un champ de maïs !