L’éruption qui a débuté fin août 2014 à Holuhraun en Islande continue fin janvier 2015, après 5 mois d’activité. La fissure éruptive, longue de plusieurs centaines de mètres, continue à vomir de la lave, qui recouvre maintenant 85 km2, sous plus d’une dizaine de mètres d’épaisseur, soit un volume total de 1,1 km3. Le débit moyen des coulées est de 50-70 m3/s.
Entre 50 et 70 séismes sont enregistrés chaque jour, sous le volcan voisin Bardarbunga (magnitudes dépassant parfois 5) et sous le dyke d’alimentation (magnitudes inférieures à 2 le plus souvent). Il s’agit de la plus grande éruption lavique mondiale depuis celle du Laki, également en Islande, qui dura 9 mois, de juin 1783 à février 1784.
La pollution en SO2 a atteint 21 000 mµ/m3 (en région inhabitée mais de nombreuses souris ont été retrouvées mortes). Le Nordic Volcanological Center a noté, fin octobre – début novembre, 6 000 mµ/m3 vers Höfn, au sud-est de l’île, 4 800 mµ/m3 à Húsavík, au nord et 1 000 mµ/m3 dans la capitale Reykjavik au sud-ouest. Le 13 janvier, la pollution était de 7 800 mµ/m3 à Jökuldalur valley. Ceci est significatif quand on sait qu’un niveau de 2 000 mµ/m3 peut déjà incommoder des personnes. Des pluies acides (pH = 3) sont également notées.
La coulée de lave semble dessiner une tête de diable ! (© J.-M. Bardintzeff).