Dans le livre des records, l’été 2015 aura été marqué par la performance du cosmonaute russe Guennadi Padalka qui effectuait son cinquième vol spatial : à cette occasion, le 28 juin, il cumulait déjà plus de 803 jours passés dans l’espace—soit deux ans, deux mois et deux semaines—dépassant le précédent record détenu par le cosmonaute Sergueï Krikalev. Et comme Padalka ne terminera sa présente mission dans l’ISS (Station Spatiale Internationale) qu’en septembre, il reviendra sur Terre avec un record porté à deux ans et cinq mois, soit la durée d’une future mission martienne… Continuer la lecture
Archives pour la catégorie Sciences
Volcans : Vénus éclipse Mars !
Mars contre Vénus : le match était lancé depuis longtemps dans le coeur des planétologues, quant à qui, de la planète rouge ou de l’étoile du berger, nous livrerait les premières images d’une éruption volcanique en direct, autre part que sur Terre. (Io, lune de Jupiter, est hors concours : elle est en éruption permanente sous l’influence marémotrice de la planète géante, ce qui est un sacré phénomène en soi).
Olympus Mons sur Mars deviendrait-il le premier volcan extraterrestre à nous émerveiller ainsi ? Or il semblerait que Vénus soit sur le point de remporter ce duel de titans, du moins si l’on en croit les dernières études infrarouges de la sonde européenne Venus Express.
Radiations : un péril exagéré
Dans un article publié le 2 mai dans la revue Science Advances, qui a fait grand bruit dans les media, un groupe de chercheurs de l’université Irvine de Californie a soumis des souris de laboratoire à une forte dose de radiations ionisantes, censée représenter celle que subirait un astronaute lors d’un vol martien. Images de leur cerveau et tests de mémoire exécutés sur les petits rongeurs montrent une détérioration du tissu neuronal, notamment au niveau des synapses transmettant l’information dans leur mignonne matière grise, et une baisse de performance dans leur aptitude à apprendre et mémoriser leurs petits exercices de souris, ainsi qu’un manque d’intérêt, et des réactions plutôt mollassonnes, en présence de leurs jouets favoris. Le problème est que cette étude est une caricature, mettant en œuvre des doses de radiations sans commune mesure avec celles d’un vol martien. Continuer la lecture
Mars : un bon terroir
Décidemment, Mars n’en finit pas de nous surprendre depuis l’arrivée du robot Curiosity sur son sol. Avant cette mission, la planète rouge était présentée comme très hostile à la vie, avec un sol à la chimie agressive, bourré de superoxydes (des perchlorates, notamment) ; avec aucune matière organique (ces composés riches en carbone « réduit » dont la biologie a besoin) ; et un passé certes aqueux au début de son histoire, mais une eau que l’on nous présentait volontiers comme acide et inhospitalière pour la naissance de la vie.
Depuis, Curiosity a changé tout cela. On découvre petit à petit une Mars beaucoup plus séduisante, au point où je me remets à rêver d’un terroir où les futurs colons installeront des serres à même le sol et—petit phantasme personnel—planteront des vignes. Continuer la lecture
Mars One : 100 candidats au rêve
Le projet MARS ONE, visant à poser des équipages sur Mars avec des fonds privés à partir de 2024, vient d’annoncer le 16 février la liste des 100 candidats finalistes, sélectionnés à partir des 200 000 candidats qui ont payé chacun quelques dizaines d’euros pour participer à ce qui se réduit à un cirque médiatique. Un point sur ce projet aussi délirant que préjudiciable aux véritables efforts de missions pilotées vers Mars.
Curiosity dévoile l’histoire de Mars
On attendait beaucoup du rover Curiosity, posé le 6 août 2013 dans le cratère Gale de la planète rouge. Pour une mission aussi ambitieuse, coûteuse et unique—un seul robot automobile contre deux pour la génération précédente de Spirit et Opportunity—il fallait d’abord viser juste : choisir le bon site qui nous raconterait l’histoire la plus intéressante et la plus complète de l’histoire géologique et climatique de Mars. Il fallait ensuite réussir techniquement l’exploration et survivre suffisamment longtemps dans les conditions froides, rocailleuses, sableuses et abrasives du site pour analyser suffisamment de roches et d’échantillons de sol pour comprendre ce que le terrain avait à dire.
Après deux ans et demi sur Mars, on peut dire que le pari est gagné. Malgré son rythme de tortue, qui a depuis longtemps décroché le grand public mais n’a pas trompé les spécialistes, le long travail a fini par rapporter. Aux découvertes glanées dès les premiers jours de son périple—des bancs de gravier charriés par d’anciennes rivières, ainsi que des sédiments lacustres témoins d’une eau neutre, favorable à l’éclosion d’une vie passée—Curiosity vient de verser au dossier martien des éléments essentiels pour en comprendre les paysages et l’histoire : les premières analyses, depuis septembre dernier, des strates de l’impressionnante montagne de 5000 mètres de haut qui se dresse au milieu du cratère.
Le mystère du méthane sur Mars
Le rover Curiosity, qui analyse sur son chemin l’atmosphère martienne grâce à sa suite d’instruments embarqués, a détecté d’infimes traces de méthane dans le cratère Gale, selon un rapport publié le 18 décembre par l’équipe en charge dans la revue Science. Alors que le niveau de base du méthane est minime (environ une part par milliard, soit 0,0000001 %), un taux dix fois plus important a été mesuré sur un intervalle de deux mois, comme si une bouffée avait été relâchée quelque part sur la planète Mars. Elle interpelle les chercheurs, puisqu’une activité biologique n’est pas exclue pour l’expliquer, faisant resurgir le spectre de la vie sur Mars.
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Premier vol du vaisseau Orion : et après ?
Le vendredi 5 décembre 2014 a eu lieu le premier lancement dans l’espace d’une capsule Orion, pour l’instant sans équipage : un « super Apollo » conçu pour les futurs vols pilotés de la NASA « vers des destinations de l’espace profond (deep space), tels des astéroïdes et éventuellement la planète Mars », selon les propres dires de l’agence. Construit par Lockheed Martin, le vaisseau pèse 8,6 tonnes—deux fois la masse d’Apollo—et mesure 5 m de diamètre contre 3 m pour son illustre prédécesseur, ce qui donne 50 % de plus de volume habitable. Le lancement a eu lieu avec un jour de retard, en raison de fortes rafales de vent et de basses températures ayant causé quelques soucis avec des valves fonctionnant au ralenti. Mais tout est entré dans l’ordre.
La comète qui a frôlé Mars
Parmi les nombreuses occupations auxquelles se livreront les futurs Martionautes, j’ai toujours pensé que l’astronomie occuperait une place de choix, notamment l’étude des objets « aréocroiseurs »—astéroïdes et comètes qui frôleraient de près Arès la planète rouge. Sur Mars on se trouve en effet idéalement placés près de la frontière intérieure de la ceinture des astéroïdes pour étudier les corps qui en sont éjectés et viennent errer près de Mars et auraient le potentiel de s’approcher de la Terre. Mars serait en quelque sorte notre poste avancé pour recenser et étudier astéroïdes et comètes menaçants. Ce n’est donc pas une surprise, mais plutôt une belle démonstration que vient de nous faire en ce dimanche 19 octobre la comète Siding Spring en passant à 130 000 km de Mars—un tiers de la distance Terre-Lune.
Deux nouvelles sondes autour de Mars
Dimanche dernier 21 septembre, la sonde MAVEN (Mars Atmosphere and Volatile Evolution) de la NASA est parvenue en orbite martienne après un vol de dix mois. Et trois jours plus tard, c’est dans la nuit de mardi à mercredi (24 septembre) qu’arrive à son tour la sonde indienne Mars Orbiter Mission. Elles ont coûté respectivement 671 et 74 millions de dollars, ce qui en font des sondes « raisonnable » pour la première et carrément low cost pour la seconde.