Musk persiste et signe

Malgré ses déboires récents avec la commission boursière des Etats-Unis (pour déclarations frauduleuses quant aux actions de sa firme Tesla), Elon Musk poursuit la conception et la réalisation de sa super-fusée « martienne », la Big Falcon Rocket ou « BFR », capable de lancer 100 tonnes de charge utile vers la planète rouge.

“Relooking” du BFS—le second étage de style navette de la fusée géante BFR d’Elon Musk (© SpaceX)

Par rapport à la version précédente, le projet de lanceur qu’il a redéfini—dévoilé en octobre 2018 au Congrès International d’Astronautique—fait état d’un vaisseau spatial ou « navette » (BFS pour “Big Falcon Spaceship”) de 55 mètres de long, contre 48 mètres précédemment. Il sera équipé de sept moteurs Raptor à méthane et oxygène liquide (plutôt que six), l’idée étant de pouvoir transporter 100 astronautes d’un coup vers la Lune ou vers Mars, l’habitacle ne mesurant pas moins de 1000 mètres cubes, soit le volume habitable d’un Airbus A380. Et on notera l’apparition d’un troisième aileron à l’arrière—ailerons qui serviront également de pieds d’atterrissage, Elon Musk précisant qu’il avait été influencé dans ce choix par la belle symétrie de la fusée d’Hergé, dans l’Objectif Lune de Tintin : « J’adore le design de la fusée de Tintin », a avoué l’entrepreneur, « donc j’ai voulu me rapprocher de son concept. Si vous avez un doute, faites confiance à Tintin ! »

Quant au premier étage qui lancera l’engin, équipé de 31 moteurs Raptor, il développera une poussée de 5400 tonnes au décollage, soit presque deux fois la poussée de la Saturn V des vols Apollo. Musk estime le coup de développement de l’engin entre 5 et 10 milliards de dollars, et les tests de la partie Navette doivent commencer dès l’an prochain, courant 2019.

Le BFS a désormais pour toile d’arrière-fond la Lune, nouvel objectif affiché pour la nouvelle fusée. (©SpaceX)

La grande nouvelle est que le premier exemplaire de la fusée complète devrait voler dès 2023 autour de la Lune avec à son bord le mécène japonais Yuasaku Maezawa qui a pré-acheté le premier exemplaire de l’appareil.

Volontaire pour un premier vol autour de la Lune avec le BFS, Yuasaku Maezawa pose avec Elon Musk.

Quant à des vols habités vers Mars, Elon Musk avait autrefois fait état de dates similaires : 2022 pour un premier vol automatique ; 2024 pour un premier vol piloté ; il a aussi désormais annoncé la date de 2028 pour le début de la construction d’une base martienne. Musk est coutumier des effets d’annonce et de calendriers très optimistes. Affaire à suivre, car avec le génial entrepreneur, on n’a en tout cas pas le temps de s’ennuyer…