Archives pour l'étiquette Curiosity

Mars : un bon terroir

greenhouse

Décidemment, Mars n’en finit pas de nous surprendre depuis l’arrivée du robot Curiosity sur son sol. Avant cette mission, la planète rouge était présentée comme très hostile à la vie, avec un sol à la chimie agressive, bourré de superoxydes (des perchlorates, notamment) ; avec aucune matière organique (ces composés riches en carbone « réduit » dont la biologie a besoin) ; et un passé certes aqueux au début de son histoire, mais une eau que l’on nous présentait volontiers comme acide et inhospitalière pour la naissance de la vie.
Depuis, Curiosity a changé tout cela. On découvre petit à petit une Mars beaucoup plus séduisante, au point où je me remets à rêver d’un terroir où les futurs colons installeront des serres à même le sol et—petit phantasme personnel—planteront des vignes. Continuer la lecture

Curiosity dans son jardin

 

Curiosity at MojaveUn beau “selfie” de Curiosity au travail dans son jardin, sur les premières pentes du mont Sharp (visible à l’arrière-plan à gauche). Le portrait a été obtenu en assemblant une mosaïque d’images prises en janvier par la caméra MAHLI au bout du bras robotique du rover.  Curiosity s’apprête à quitter dans les jours qui viennent la colline où il accomplit des analyses du sol, pour poursuivre son ascension de la montagne.
Crédit photo: NASA/JPL-Caltech/MSSS.

Curiosity dévoile l’histoire de Mars

 

 

Le rover Curiosity (dans le carré bleu) repéré depuis orbite martienne par la sonde MRO (NASA/JPL-Caltech/Univ. of Arizona)
Le rover Curiosity (dans le carré bleu) repéré depuis orbite martienne par la sonde MRO (NASA/JPL-Caltech/Univ. of Arizona)

On attendait beaucoup du rover Curiosity, posé le 6 août 2013 dans le cratère Gale de la planète rouge. Pour une mission aussi ambitieuse, coûteuse et unique—un seul robot automobile contre deux pour la génération précédente de Spirit et Opportunity—il fallait d’abord viser juste : choisir le bon site qui nous raconterait l’histoire la plus intéressante et la plus complète de l’histoire géologique et climatique de Mars. Il fallait ensuite réussir techniquement l’exploration et survivre suffisamment longtemps dans les conditions froides, rocailleuses, sableuses et abrasives du site pour analyser suffisamment de roches et d’échantillons de sol pour comprendre ce que le terrain avait à dire.
Après deux ans et demi sur Mars, on peut dire que le pari est gagné. Malgré son rythme de tortue, qui a depuis longtemps décroché le grand public mais n’a pas trompé les spécialistes, le long travail a fini par rapporter. Aux découvertes glanées dès les premiers jours de son périple—des bancs de gravier charriés par d’anciennes rivières, ainsi que des sédiments lacustres témoins d’une eau neutre, favorable à l’éclosion d’une vie passée—Curiosity vient de verser au dossier martien des éléments essentiels pour en comprendre les paysages et l’histoire : les premières analyses, depuis septembre dernier, des strates de l’impressionnante montagne de 5000 mètres de haut qui se dresse au milieu du cratère.

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Le mystère du méthane sur Mars

méthane couverture
La sonde Curiosity et son analyseur SAM ont découvert des bouffées de méthane sur Mars

Le rover Curiosity, qui analyse sur son chemin l’atmosphère martienne grâce à sa suite d’instruments embarqués, a détecté d’infimes traces de méthane dans le cratère Gale, selon un rapport publié le 18 décembre par l’équipe en charge dans la revue Science. Alors que le niveau de base du méthane est minime (environ une part par milliard, soit 0,0000001 %), un taux dix fois plus important a été mesuré sur un intervalle de deux mois, comme si une bouffée avait été relâchée quelque part sur la planète Mars. Elle interpelle les chercheurs, puisqu’une activité biologique n’est pas exclue pour l’expliquer, faisant resurgir le spectre de la vie sur Mars.
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Curiosity au pied des montagnes

Pahrump-HillsLe rover Curiosity va passer les fêtes de fin d’année au pied des montagnes : le tant convoité Mont Sharp qui élève sa pile de mystérieux sédiments au centre du cratère Gale.

Le robot a collecté un peu de poussière minérale au début de son ascension et a entrepris de gravir le premier contrefort montagneux (Pahrump Hills) dans le but de reconnaître le terrain. Les points rouges représentant les niveaux atteints à l’issue de chaque journée d’escalade ; les points blancs les arrêts d’observation effectués sur le chemin.

Les ingénieurs décident actuellement quelle strate traversée sera la plus intéressante à revenir échantillonner dans un second temps. D’ores et déjà, il apparaît que les sédiments sont plus oxydés que ceux rencontrés dans la plaine, avec notamment de l’hématite indiquant une forte interaction avec de l’eau, une eau sans doute plus acide que dans les argiles analysées jusqu’alors. Affaire à suivre…

Un an (martien !) sur Mars

Selfie-Windjana PIA183902

Le 24 juin, Curiosity a bouclé sa première année martienne (687 jours terrestres) sur la planète rouge et reste en bonne santé. Elle s’est photographiée le mois dernier (grâce à la caméra au bout de son bras robotique) devant le dernier site de ses exploits : l’affleurement de couches de grès “Windjana”, qu’elle a foré pour en analyser la composition. Petit jeu : trouvez le trou du forage…

Trouvez Curiosity !

Kimberley pia18081 (HiRISE)

Le rover Curiosity est arrivé sur le site de Kimberley où le robot va marquer une pause et analyser quelques strates rocheuses intéressantes, autour de petites buttes que l’érosion a sculpté en marches d’escalier.
Saurez-vous trouver le rover sur l’image ? Indice : suivez les traces de roue, l’automobile étant entré dans l’image par le coin supérieur gauche.
L’image est large de 365 mètres. Elle a été prise par la caméra longue focale Hi-Rise de la sonde orbitale Mars Reconnaissance Orbiter (MRO), qui circule autour de la planète rouge depuis mars 2006.

Curiosity : le paysage se corse !

Image de la semaine 13 mars
Curiosity sur Mars. Crédits : NASA/JPL-Caltech/MSSS

Voilà un an et demi que la sonde Curiosity roule sur Mars. Après le plat pays du site d’atterrissage, il faut maintenant songer à bifurquer vers la montagne au centre du cratère pour étudier de nouvelles couches de sédiments. Premier obstacle : une petite crête rocheuse qu’il faut franchir par un défilé, en traversant une dune de sable.

Mission accomplie : le robot braque sa caméra « de recul » vers l’arrière pour photographier le terrain parcouru et les profondes ornières laissées dans la dune. On remarquera sur les côtés de jolis blocs rocheux aux teintes bleutées : sans doute du basalte. Quant aux couleurs du ciel, elles sont bien martiennes, avec un voile rosé à l’horizon.

médaillon position Curiosity
Le cheminement de CURIOSITY au début de l’année 2013 avec le passage “Dingo Gap” fléché au centre.

Où est Curiosity ?

En ce début d’année 2014, l’automobile Curiosity a passé la barrière des 500 « sols » (jours martiens) passés sur la planète rouge. Le propre des missions robotiques martiennes, c’est qu’elles se déroulent à une allure de tortue, le but n’étant pas de battre des records de vitesse, mais de progresser sans risques à travers un terrain piégeux, alternant roches acérées et dunes de sable où il est facile de s’enliser. Malgré toutes les précautions, le rover a déjà détérioré ses roues avant (voir photo), poussées rudement contre les obstacles par la motricité des roues arrière. Les ingénieurs vont donc composer avec ce problème inattendu, en passant par exemple en régime 4-roues motrices plutôt que 6-roues motrices, pour diminuer la force exercée par la propulsion, voire retourner le rover et conduire en marche arrière pour répartir l’usure sur toutes les roues.

Curiosity use ses roues avant à un rythme inquiétant (notez la déchirure en haut à droite), en raison de roches particulièrement tranchantes. (NASA/JPL-Caltech/MSSS)
Curiosity use ses roues avant à un rythme inquiétant (notez la déchirure en haut à droite), en raison de roches particulièrement tranchantes. (NASA/JPL-Caltech/MSSS)

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