Voilà un an et demi que la sonde Curiosity roule sur Mars. Après le plat pays du site d’atterrissage, il faut maintenant songer à bifurquer vers la montagne au centre du cratère pour étudier de nouvelles couches de sédiments. Premier obstacle : une petite crête rocheuse qu’il faut franchir par un défilé, en traversant une dune de sable.
Mission accomplie : le robot braque sa caméra « de recul » vers l’arrière pour photographier le terrain parcouru et les profondes ornières laissées dans la dune. On remarquera sur les côtés de jolis blocs rocheux aux teintes bleutées : sans doute du basalte. Quant aux couleurs du ciel, elles sont bien martiennes, avec un voile rosé à l’horizon.
En ce début d’année 2014, l’automobile Curiosity a passé la barrière des 500 « sols » (jours martiens) passés sur la planète rouge. Le propre des missions robotiques martiennes, c’est qu’elles se déroulent à une allure de tortue, le but n’étant pas de battre des records de vitesse, mais de progresser sans risques à travers un terrain piégeux, alternant roches acérées et dunes de sable où il est facile de s’enliser. Malgré toutes les précautions, le rover a déjà détérioré ses roues avant (voir photo), poussées rudement contre les obstacles par la motricité des roues arrière. Les ingénieurs vont donc composer avec ce problème inattendu, en passant par exemple en régime 4-roues motrices plutôt que 6-roues motrices, pour diminuer la force exercée par la propulsion, voire retourner le rover et conduire en marche arrière pour répartir l’usure sur toutes les roues.