Le magmatisme en Islande résulte en partie du rift médio-Atlantique en extension, qui recoupe l’île.
Mais l’activité d’un « point chaud » s’ajoute à celui-ci, ce qui explique la dualité géochimique des roches volcaniques.
Le rift médio-Atlantique à Thingvellir : un pied en Eurasie et l’autre en Amérique en quelque sorte ! (© J.M. Bardintzeff).
Un point chaud, résulte d’un panache, anomalie thermique qui monte de la profondeur depuis la limite manteau-noyau (située à 2 900 km de profondeur).
Voici ce que j’écris dans mon livre « Volcanologie » (4e éd., Dunod, 2011) :
La géométrie d’un panache évolue au cours du temps. Dans un premier temps, les panaches, sont formés d’une « tête », qui grossit durant l’ascension (vitesse de montée à l’état visqueux de quelques cm à 1 m.an-1, soit quelques millions d’années entre l’initiation et l’arrivée) jusqu’à atteindre un diamètre maximum de l’ordre de 1 000 km à la base de la lithosphère (Griffiths et Campbell, 1990). La tête s’aplatit quand le panache est arrêté à la base de la lithosphère pour former un disque de 2 000 km de diamètre pour 180 km d’épaisseur. Dans d’autres cas, la tête mesure seulement 250 km de diamètre et forme un disque de 500 km de diamètre (…) À ce stade, les points chauds sont particulièrement actifs et peuvent donner naissance par fusion mantellique à de grands plateaux basaltiques de type Deccan. Ensuite, les panaches acquièrent l’aspect plus classique qu’on leur connaît, lorsque se met en place la « queue », d’un diamètre de l’ordre de 200 km.
Par exemple, le point chaud bien repéré par sismique sous l’Islande, centré sous la partie la plus active de l’île (Wolfe et al., 1997) est un cylindre quasi vertical de 300 km de diamètre (soit plus de la moitié de la longueur de l’île), 400 à 700 km de profondeur, avec une température supérieure de 200 °C à celle du manteau avoisinant.
Le cratère du Kerid (© J.M. Bardintzeff).