Parmi les nombreuses occupations auxquelles se livreront les futurs Martionautes, j’ai toujours pensé que l’astronomie occuperait une place de choix, notamment l’étude des objets « aréocroiseurs »—astéroïdes et comètes qui frôleraient de près Arès la planète rouge. Sur Mars on se trouve en effet idéalement placés près de la frontière intérieure de la ceinture des astéroïdes pour étudier les corps qui en sont éjectés et viennent errer près de Mars et auraient le potentiel de s’approcher de la Terre. Mars serait en quelque sorte notre poste avancé pour recenser et étudier astéroïdes et comètes menaçants. Ce n’est donc pas une surprise, mais plutôt une belle démonstration que vient de nous faire en ce dimanche 19 octobre la comète Siding Spring en passant à 130 000 km de Mars—un tiers de la distance Terre-Lune.
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Deux nouvelles sondes autour de Mars
Dimanche dernier 21 septembre, la sonde MAVEN (Mars Atmosphere and Volatile Evolution) de la NASA est parvenue en orbite martienne après un vol de dix mois. Et trois jours plus tard, c’est dans la nuit de mardi à mercredi (24 septembre) qu’arrive à son tour la sonde indienne Mars Orbiter Mission. Elles ont coûté respectivement 671 et 74 millions de dollars, ce qui en font des sondes « raisonnable » pour la première et carrément low cost pour la seconde.
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Nouvelle carte de Mars
La US Geological Survey (USGS), bureau géologique des États-Unis, vient de publier sa nouvelle carte de la planère Mars, sous la direction de son cartographe “martien” Kenneth Tanaka.
L’ancienne version datait de 1987, élaborée à partir des images Viking des années 1970s. La nouvelle version profite de toutes les données récoltées par les sondes orbitales les plus récentes, à savoir Mars Global Surveyor (MGS), Mars Odyssey, Mars Reconnaissance Orbiter (MRO), et la sonde européenne Mars Express. Elle utilise surtout les données altimétriques radar de MGS et les données infrarouges de Mars Odyssey.
Les terrains de la nouvelle carte sont divisés en une cinquantaine de types, sur la foi de leur âge (c’est le critère de base d’une carte géologique) et là où c’est possible, de leur texture ou de leur nature : éjectats météoritiques, laves volcaniques, couches sédimentaires…
Les nouvelles données, en particulier, ont mis à jour l’étendue jusqu’alors sous-estimée des plus vieux terrains martiens encore identifiables : ceux d’âge Noachien inférieur, c’est-à-dire d’un âge grossièrement compris entre 4,1 et 4,0 milliards d’années. Leur surface reconnue a plus que triplé, dépassant 20 millions de kilomètres carrés (40 fois la France), soit désormais plus de 15 % de la surface martienne.
Les coulées de lave, quant à elles, sont surtout identifiées à partir de la période géologique suivante, l’Hespérien, qui débute il y a 3,7 milliards d’années (après le Noachien moyen et le Noachien supérieur). L’activité géologique décline alors rapidement, mais perdure jusqu’à aujourd’hui (Amazonien supérieur) avec des inondations catastrophiques et des éruptions volcaniques rares, mais notables, sans compter le remaniement perpétuel de la surface au gré des changements climatiques.
Il ne reste plus aux astronautes qu’à débarquer sur Mars, marteau de géologue et nouvelle carte en main…
Astéroïde non, Lune oui, Mars peut-être…
Le 25 juin dernier a eu lieu aux Etats-Unis une audition à la Chambre des Représentants pour entendre et questionner les auteurs d’un rapport très attendu sur les orientations de la stratégie d’exploration spatiale américaine.
Ce rapport du National Research Council (NRC) recommande de laisser tomber, comme futur objectif des vols pilotés, un rendez-vous avec un petit astéroïde qui serait « remorqué » pour étude jusque dans la proche banlieue terrestre. Ce projet de la NASA et de l’administration Obama a été critiqué, depuis sa création, par la majorité des acteurs du programme spatial, les auteurs du rapport NRC soulignant qu’il s’agissait d’un « gaspillage des ressources disponibles ». Le rapport recommande au contraire un retour de l’homme sur la Lune, en préparation au vol piloté vers Mars, qui est confirmé comme étant la destination finale du programme habité.
C’est un réconfort pour tous ceux qui soutiennent l’exploration martienne, mais hélas un rappel que depuis l’élection d’Obama en 2008, le programme spatial piloté américain a perdu 6 ans (et bientôt 8) à divaguer vers des objectifs sans soutien. Affaire à suivre après les prochaines élections de 2016…
Vendre du vent martien
Une société privée, fondée par des astronomes et chercheurs du programme spatial, a lancé une campagne pour lever des fonds. L’objectif est louable : procurer des bourses à des étudiants et financer de petits projets spatiaux. La méthode pour récolter les donations l’est moins : proposer au public de baptiser un cratère d’impact ou une province sur Mars, en échange de quelques centaines à quelques milliers de dollars le site—alors que ce rôle était dévolu jusque là à l’Union Astronomique Internationale qui n’en tirait aucun bénéfice. Continuer la lecture de Vendre du vent martien
Cuisine martienne
Dans tout vol piloté vers Mars—deux ans et demi aller-retour selon les scénarios les plus en vue—l’alimentation de l’équipage occupera une place importante. Nous avons vu dans un autre dossier l’approvisionnement en eau. Pour ce qui est de la nourriture, c’est 1,5 kg d’aliments secs (déshydratés) qu’il faut embarquer par astronaute et par jour, soit environ 7 tonnes de vivres pour un équipage de 5 astronautes sur une mission de 900 jours. Hormis l’aspect quantitatif, se posent des considérations d’ordre nutritionnel et psychologique. Enfin, l’installation d’une serre sur Mars est à l’étude, afin d’assurer une fraction non négligeable de cette alimentation.
De l’eau pour Mars
De l’eau pour Mars
L’un des problèmes critiques dans les projets de vols pilotés vers Mars concerne le fret et les vivres à emporter pour la survie des astronautes—une masse qui atteint de hautes valeurs, vu la longueur de la mission—et notamment les réserves d’eau liquide. On parle beaucoup, en science, du sujet de « l’eau sur Mars ». Dans ce dossier, nous allons au contraire nous pencher sur le problème de « l’eau pour Mars ».
Mars One : une téléréalité sur Mars ou sur Terre ?
Dans cette rubrique Opinion, je me livre à un commentaire personnel sur un sujet d’actualité, en invitant les internautes à en débattre. Comme premier sujet : le projet Mars One.
Pour rappel, il s’agit d’un projet imaginé par l’ingénieur néerlandais Bas Lansdorp, conseillé par le pionnier des téléréalités Paul Römer (société Endemol), qui consiste à envoyer des hommes et des femmes sur Mars à l’horizon 2025, en finançant majoritairement les missions par des émissions de télévision. Petit hic : comme c’est le vol retour qui est le plus difficile et le plus coûteux à mettre en œuvre, le vol est aller simple seulement. La colonie sera ravitaillée depuis la Terre jusqu’à ce que les Terriens daignent développer la technologie et les budgets nécessaires pour rapatrier ceux qui veulent revenir. Pour plus de détails, voir les articles de Jean-Luc Goudet sur Mars One.
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Où est Curiosity ?
En ce début d’année 2014, l’automobile Curiosity a passé la barrière des 500 « sols » (jours martiens) passés sur la planète rouge. Le propre des missions robotiques martiennes, c’est qu’elles se déroulent à une allure de tortue, le but n’étant pas de battre des records de vitesse, mais de progresser sans risques à travers un terrain piégeux, alternant roches acérées et dunes de sable où il est facile de s’enliser. Malgré toutes les précautions, le rover a déjà détérioré ses roues avant (voir photo), poussées rudement contre les obstacles par la motricité des roues arrière. Les ingénieurs vont donc composer avec ce problème inattendu, en passant par exemple en régime 4-roues motrices plutôt que 6-roues motrices, pour diminuer la force exercée par la propulsion, voire retourner le rover et conduire en marche arrière pour répartir l’usure sur toutes les roues.
L’Islande en photos
L’Islande est l’un de mes lieux favoris sur Terre et une fabuleuse vitrine de la volcanologie. C’est aussi un terrain “analogue” de la planète Mars, où les planétologues peuvent observer l’interaction du volcanisme et de la glace, et venir y faire des séminaires et des études sur le terrain pour mieux comprendre la planète rouge…