Archives pour l'étiquette électricité

Capraia : atelier petites îles, énergies, faune et pollution lumineuse

L’atelier technique des 22 et 23 mai 2019 de Capraia – une petite île de l’archipel toscan, plus proche de la Corse que du port italien de Livourne – organisé par le Conservatoire du Littoral dans le cadre du projet ISOS (ISOle Sostenibili) du programme européen Interreg (Interrégional), a essayé de répondre aux interrogations générées par le développement des énergies face à la pollution lumineuse. Cela dans les milieux fragiles que sont ceux insulaires et côtiers franco-italiens. Les petites îles (définies comme ayant une superficie  inférieure à 150 km2) sont des laboratoires naturels : les enseignements récoltés là-bas pourront être utiles pour le continent européen. Les actes complets de l’atelier technique de Capraia sont en ligne sur un hébergeur temporaire. Si vous ne les lisiez plus grâce au lien précédent, il vous suffirait de me les demander à cette adresse personnelle : <gioda_ird(at)yahoo.com>.

Du village de Capraia, vue de  la baie du port qui est le seul lieu sûr pour accoster sur cette terre de 19 km2. Ile de Capraia, archipel toscan dont l’île d’Elbe, Italie. @ A. Gioda, IRD.

Continuer la lecture

https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Size_comparison_child_in_wind_turbine_rotor_hub_without_blades_%28enercon_e-70%29.jpg

El Hierro : plus de 15 jours consécutifs avec 100 % EnR hydro-éolienne

L’article est bref mais, derrière un titre ronflant, il y a le gros travail des techniciens et ingénieurs de Gorona del Viento, la centrale hydro-éolienne et la régie électrique de l’île d’El Hierro, dans l’archipel des Canaries. La centrale fut inaugurée en juin 2014 et elle tourne de façon routinière depuis début 2016.
Tout est dans le titre soit El Hierro et ses 7 000 habitants sont alimentés depuis plus de 15 jours consécutifs avec seulement des énergies renouvelables sur une île non interconnectée au réseau électrique des Canaries. La barre des 15 jours a été franchie le 9 février au matin, à partir de 8h10. L’objectif a été atteint : les 100 % EnR sont en place depuis le 25 janvier après 8 h 10.

J’ajoute que cette phase de durée record avec 100 % EnR s’est achevée le 12 février à 8h11 du matin soit après 18 jours complets de fonctionnement.

Pour mémoire, la saga de la construction de la centrale hydro-éolienne et des avancées du modèle de développement d’El Hierro est résumée dans un documentaire de 15 minutes.

L’image en avant à été prise en  janvier 2012 sur El Hierro lors de la construction de la centrale hydro-éolienne. Elle montre la partie centrale (le hub pour les techniciens) d’une des cinq éoliennes Enercon de 2 MW avant son montage. © Eric Streb, Wiki Communs.

 

 

 

El Hierro : 100% énergies renouvelables le 31/01/2016

Le 31 janvier 2016, le parc éolien – en tandem avec la STEP (Station de Transfert d’Energie  par Pompage et turbinage) hydraulique – a assuré, pendant la très grande partie de la journée soit entre 5h31 et la nuit, 100% de l’électricité insulaire. Ceci, pour les 8 000 habitants permanents d’El Hierro et les touristes, à partir d’énergies renouvelables, locales et citoyennes.
Cela s’est donc passé le samedi 31 janvier 2016 (il est toujours possible de connaître au temps T la demande électrique insulaire  et les émissions de CO2 et aussi de revenir en arrière sur ce tableau de bord, comme sur un compte bancaire, en cliquant, en bas à gauche, sur le logo du tout petit calendrier puis sur “Ver fecha”).

elhierro31 1 (Copier)
La demande électrique d’El Hierro le 31 janvier 2016 à 8h40. 100% EnR et, à cette heure, 100% éolien. Source : Service Electrique Espagnol.

Grâce à la société Gorona del Viento, les gens d’El Hierro ont tourné à 100% EnR jusqu’à environ 21h40 heure locale soit chez nous 22h40 (en espagnol). Là, je dormais ! Ce matin, le 1er février, le mix est différent.
Je scrute la demande de l’électricité et les émissions de C02 d’El Hierro, en liaison avec le concepteur de la centrale hydro-éolienne. Ce dernier les suit également avec le technicien ayant porté le chantier jusqu’à sa fin et il m’avait averti du passage à 100%, tôt le 31 janvier 2016. Je les connais finement grâce au réseau électrique espagnol (en anglais).  Deux choses sont importantes à mes yeux : apprécier la transparence offerte par le réseau ; et ne pas se focaliser sur la disparition quasi-immédiate du fioul car, d’abord, il faut un bon mix dans lequel la part des énergies fossiles va diminuant. Continuer la lecture

Ile de Sein : un enjeu énergétique et de gouvernance

L’île de Sein au large du Finistère est minuscule (0,58 km2 et moins de 200 habitants permanents) mais elle représente un enjeu important pour la transition énergétique en France métropolitaine.
D’abord, l’île de Sein est fort connue pour l’attitude héroïque de ses hommes pendant la Seconde guerre mondiale où il représentèrent quelques jours, juste après l’Appel du 18 juin 1940, “le quart de la France” (avec un peu plus de cent soldats) des maigres bataillons de la France Libre, selon les mots attribués au général de Gaulle. Ensuite, l’île est aussi connue pour la force des éléments naturels dont la pluie, les tempêtes et donc les nombreux naufrages qui sont survenus sur la Chaussée de Sein malgré une batterie des quatre phares implantés dans sa zone maritime. Continuer la lecture

Mobilité électrique et la mienne avec une moto superéthanol

La mobilité électrique est encouragée sur El Hierro par un partenariat avec Renault-Nissan et l’implantation de bornes de recharge rapide par Endesa, l’équivalent en Espagne d’ EDF mais qui a été privatisée et qui est une société par actions, filiale de l’ENEL italienne.
Toutefois, en France le nombre de bornes est notoirement insuffisant. L’électricité fournie est aussi non tracée. Logiquement, la majorité doit venir de l’énergie nucléaire dont le gouvernement, dans le cadre de la future loi-programme sur la transition énergétique, veut voir sa part baisser dans la production nationale : à terme de 75% à 50%. De plus, ce n’est pas une énergie renouvelable (l’objectif affiché, et la France s’est engagée vis-à-vis de Bruxelles, est 23% de ENR en 2020). Enfin,  le minerai qui l’alimente est à 100% importé. Le déficit commercial de la France était en 2013 de 61,2 milliards d’euros dont l’énergie représente 83% du trou total (Le Figaro, 9 février 2014, Economie, p. 20). Continuer la lecture