Le projet MARS ONE, visant à poser des équipages sur Mars avec des fonds privés à partir de 2024, vient d’annoncer le 16 février la liste des 100 candidats finalistes, sélectionnés à partir des 200 000 candidats qui ont payé chacun quelques dizaines d’euros pour participer à ce qui se réduit à un cirque médiatique. Un point sur ce projet aussi délirant que préjudiciable aux véritables efforts de missions pilotées vers Mars.
Curiosity dévoile l’histoire de Mars
On attendait beaucoup du rover Curiosity, posé le 6 août 2013 dans le cratère Gale de la planète rouge. Pour une mission aussi ambitieuse, coûteuse et unique—un seul robot automobile contre deux pour la génération précédente de Spirit et Opportunity—il fallait d’abord viser juste : choisir le bon site qui nous raconterait l’histoire la plus intéressante et la plus complète de l’histoire géologique et climatique de Mars. Il fallait ensuite réussir techniquement l’exploration et survivre suffisamment longtemps dans les conditions froides, rocailleuses, sableuses et abrasives du site pour analyser suffisamment de roches et d’échantillons de sol pour comprendre ce que le terrain avait à dire.
Après deux ans et demi sur Mars, on peut dire que le pari est gagné. Malgré son rythme de tortue, qui a depuis longtemps décroché le grand public mais n’a pas trompé les spécialistes, le long travail a fini par rapporter. Aux découvertes glanées dès les premiers jours de son périple—des bancs de gravier charriés par d’anciennes rivières, ainsi que des sédiments lacustres témoins d’une eau neutre, favorable à l’éclosion d’une vie passée—Curiosity vient de verser au dossier martien des éléments essentiels pour en comprendre les paysages et l’histoire : les premières analyses, depuis septembre dernier, des strates de l’impressionnante montagne de 5000 mètres de haut qui se dresse au milieu du cratère.
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Le mystère du méthane sur Mars
Le rover Curiosity, qui analyse sur son chemin l’atmosphère martienne grâce à sa suite d’instruments embarqués, a détecté d’infimes traces de méthane dans le cratère Gale, selon un rapport publié le 18 décembre par l’équipe en charge dans la revue Science. Alors que le niveau de base du méthane est minime (environ une part par milliard, soit 0,0000001 %), un taux dix fois plus important a été mesuré sur un intervalle de deux mois, comme si une bouffée avait été relâchée quelque part sur la planète Mars. Elle interpelle les chercheurs, puisqu’une activité biologique n’est pas exclue pour l’expliquer, faisant resurgir le spectre de la vie sur Mars.
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Premier vol du vaisseau Orion : et après ?
Le vendredi 5 décembre 2014 a eu lieu le premier lancement dans l’espace d’une capsule Orion, pour l’instant sans équipage : un « super Apollo » conçu pour les futurs vols pilotés de la NASA « vers des destinations de l’espace profond (deep space), tels des astéroïdes et éventuellement la planète Mars », selon les propres dires de l’agence. Construit par Lockheed Martin, le vaisseau pèse 8,6 tonnes—deux fois la masse d’Apollo—et mesure 5 m de diamètre contre 3 m pour son illustre prédécesseur, ce qui donne 50 % de plus de volume habitable. Le lancement a eu lieu avec un jour de retard, en raison de fortes rafales de vent et de basses températures ayant causé quelques soucis avec des valves fonctionnant au ralenti. Mais tout est entré dans l’ordre.
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Curiosity au pied des montagnes
Le rover Curiosity va passer les fêtes de fin d’année au pied des montagnes : le tant convoité Mont Sharp qui élève sa pile de mystérieux sédiments au centre du cratère Gale.
Le robot a collecté un peu de poussière minérale au début de son ascension et a entrepris de gravir le premier contrefort montagneux (Pahrump Hills) dans le but de reconnaître le terrain. Les points rouges représentant les niveaux atteints à l’issue de chaque journée d’escalade ; les points blancs les arrêts d’observation effectués sur le chemin.
Les ingénieurs décident actuellement quelle strate traversée sera la plus intéressante à revenir échantillonner dans un second temps. D’ores et déjà, il apparaît que les sédiments sont plus oxydés que ceux rencontrés dans la plaine, avec notamment de l’hématite indiquant une forte interaction avec de l’eau, une eau sans doute plus acide que dans les argiles analysées jusqu’alors. Affaire à suivre…
La comète qui a frôlé Mars
Parmi les nombreuses occupations auxquelles se livreront les futurs Martionautes, j’ai toujours pensé que l’astronomie occuperait une place de choix, notamment l’étude des objets « aréocroiseurs »—astéroïdes et comètes qui frôleraient de près Arès la planète rouge. Sur Mars on se trouve en effet idéalement placés près de la frontière intérieure de la ceinture des astéroïdes pour étudier les corps qui en sont éjectés et viennent errer près de Mars et auraient le potentiel de s’approcher de la Terre. Mars serait en quelque sorte notre poste avancé pour recenser et étudier astéroïdes et comètes menaçants. Ce n’est donc pas une surprise, mais plutôt une belle démonstration que vient de nous faire en ce dimanche 19 octobre la comète Siding Spring en passant à 130 000 km de Mars—un tiers de la distance Terre-Lune.
Deux nouvelles sondes autour de Mars
Dimanche dernier 21 septembre, la sonde MAVEN (Mars Atmosphere and Volatile Evolution) de la NASA est parvenue en orbite martienne après un vol de dix mois. Et trois jours plus tard, c’est dans la nuit de mardi à mercredi (24 septembre) qu’arrive à son tour la sonde indienne Mars Orbiter Mission. Elles ont coûté respectivement 671 et 74 millions de dollars, ce qui en font des sondes « raisonnable » pour la première et carrément low cost pour la seconde.
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Fossile de dinosaure sur Mars
Les biologistes seraient ravis de trouver une trace de vie sur Mars, sous la forme par exemple d’un microfossile de bactérie ou autre forme d’organisme rudimentaire. Mais voilà que cette photo de Curiosity, prise en ce mois d’août 2014, révèle un fémur de dinosaure d’une espèce inconnue (au centre de l’image).
Il s’agit bien sûr d’une roche simplement sculptée par l’érosion (le vent notamment), mais on doit s’attendre à ce qu’une légende urbaine naisse sur le web et érige ce document comme la preuve irréfutable que des dinosaures ou autres quadrupèdes ont vécu sur la planète rouge !
Nouvelle carte de Mars
La US Geological Survey (USGS), bureau géologique des États-Unis, vient de publier sa nouvelle carte de la planère Mars, sous la direction de son cartographe “martien” Kenneth Tanaka.
L’ancienne version datait de 1987, élaborée à partir des images Viking des années 1970s. La nouvelle version profite de toutes les données récoltées par les sondes orbitales les plus récentes, à savoir Mars Global Surveyor (MGS), Mars Odyssey, Mars Reconnaissance Orbiter (MRO), et la sonde européenne Mars Express. Elle utilise surtout les données altimétriques radar de MGS et les données infrarouges de Mars Odyssey.
Les terrains de la nouvelle carte sont divisés en une cinquantaine de types, sur la foi de leur âge (c’est le critère de base d’une carte géologique) et là où c’est possible, de leur texture ou de leur nature : éjectats météoritiques, laves volcaniques, couches sédimentaires…
Les nouvelles données, en particulier, ont mis à jour l’étendue jusqu’alors sous-estimée des plus vieux terrains martiens encore identifiables : ceux d’âge Noachien inférieur, c’est-à-dire d’un âge grossièrement compris entre 4,1 et 4,0 milliards d’années. Leur surface reconnue a plus que triplé, dépassant 20 millions de kilomètres carrés (40 fois la France), soit désormais plus de 15 % de la surface martienne.
Les coulées de lave, quant à elles, sont surtout identifiées à partir de la période géologique suivante, l’Hespérien, qui débute il y a 3,7 milliards d’années (après le Noachien moyen et le Noachien supérieur). L’activité géologique décline alors rapidement, mais perdure jusqu’à aujourd’hui (Amazonien supérieur) avec des inondations catastrophiques et des éruptions volcaniques rares, mais notables, sans compter le remaniement perpétuel de la surface au gré des changements climatiques.
Il ne reste plus aux astronautes qu’à débarquer sur Mars, marteau de géologue et nouvelle carte en main…
Astéroïde non, Lune oui, Mars peut-être…
Le 25 juin dernier a eu lieu aux Etats-Unis une audition à la Chambre des Représentants pour entendre et questionner les auteurs d’un rapport très attendu sur les orientations de la stratégie d’exploration spatiale américaine.
Ce rapport du National Research Council (NRC) recommande de laisser tomber, comme futur objectif des vols pilotés, un rendez-vous avec un petit astéroïde qui serait « remorqué » pour étude jusque dans la proche banlieue terrestre. Ce projet de la NASA et de l’administration Obama a été critiqué, depuis sa création, par la majorité des acteurs du programme spatial, les auteurs du rapport NRC soulignant qu’il s’agissait d’un « gaspillage des ressources disponibles ». Le rapport recommande au contraire un retour de l’homme sur la Lune, en préparation au vol piloté vers Mars, qui est confirmé comme étant la destination finale du programme habité.
C’est un réconfort pour tous ceux qui soutiennent l’exploration martienne, mais hélas un rappel que depuis l’élection d’Obama en 2008, le programme spatial piloté américain a perdu 6 ans (et bientôt 8) à divaguer vers des objectifs sans soutien. Affaire à suivre après les prochaines élections de 2016…