L’important est de comprendre que l’espèce importe peu pour obtenir un arbre fontaine. Ainsi, sur El Hierro, on trouve parmi les arbres fontaines des lauriers endémiques, des genévriers de Phénicie, des pins de Monterey, etc. Ailleurs, ce seront des oliviers (au sultanat d’Oman), des taras (une légumineuse d’Amérique du Sud), etc.
Dans le brouillard et donc sous un ciel plombé – les gens de Lima disent de couleur “ventre d’âne” -, les amours contrariées puis triomphantes d’une dame d’un certain âge, la Tante Julia, et de son neveu. En même temps à cette éducation sentimentale, s’ajoute celle du neveu au journalisme par un homme de plume et surtout de radio pittoresque : le scribouillard. La Tante Julia et le scribouillard viennent des hautes Andes de Bolivie et ils font souffler le vent de la liberté sexuelle et intellectuelle dans la société assoupie de la capitale péruvienne, au rythme provincial, qu’était alors Lima.
Conséquence de cette liberté : c’est un livre heureux où l’on rit beaucoup y compris le lecteur. Un récit largement autobiographique et un tableau truculent de la société péruvienne essentiellement urbaine des années 50 – plutôt toutefois les classes aisées . Un livre digne de Balzac le maître de Llosa qui tardivement a été couronné par le Nobel de littérature en 2010. A mon sens, un bijou ou mieux un gâteau à déguster telle la Tanta Wawa.
P.S. : Les amours contrariées par la famille dans le livre de Llosa font irrésistiblement penser, selon mon épouse, au roman de Manzoni “Les fiancés“ du XIXème siècle dans lequel un seigneur empêche l’union des amants, au milieu de mille péripéties. Dans les deux romans, l’amour finit par triompher et le mariage célébré.
Camille Lassère-Totchilkine, une jeune professeur de l’Ecole élémentaire Léo Malet de Celleneuve, village englobé dans la banlieue de Montpellier, m’avait joint, lors de l’année scolaire 2003-04, afin de travailler avec ses élèves au sujet l’arbre fontaine. Ce sujet était paru en 2003 dans “Science & Vie Junior“, sous la plume du journaliste Pierre Lefèvre. J’ai pu conserver les prénoms et les noms des dessinateurs en herbe grâce aux bons soins de leur professeur des écoles : Hadjar Chadli, Emmanuela Fraisse, Léa François-Hage, Kamel Machkokot et Kevin Leffevre ou Pereira.
Deux entreprises à caractère familial me témoignent, depuis de nombreuses années, leur fidélité afin de construire et de diffuser des attrape-brouillard pour recueillir de l’eau à des fins agricoles dans les zones arides. Pour leurs filets, c’est Bouillon SA de Caudry dans le Nord. Cette PME avait fabriqué des couleurs de filets différentes telle la sable adaptée au désert de Fuerteventura aux Canaries.
Pour la construction et l’installation des attrape-brouillard, c’est Naqua qui est basée à Tenerife, toujours aux Canaries, et qui, encore il y a peu, s’appelait Natural Aqua Canarias.
Natural Aqua avait été primée, en tant que meilleure PME des Canaries en 2008, par le concours national, organisé par la banque catalane La Caixa, sous les auspices du grand Ministère de l’industrie, du commerce et du tourisme espagnol. Sa dernière opération en janvier 2013 a été l’installation des attrape-brouillard dans le parc “Las Cacelitas” sur l’île d’El Hierro, pas bien loin du réservoir supérieur de la nouvelle centrale hydro-éolienne.
Quelques arbres fontaines dans le monde sont présentés dans une galerie un peu enfantine, un peu brinquebalante qui sauterait sur les cahots d’un chemin de montagne. Ce sont des dessins et photographies récoltés au fil du temps dans une malle de voyage imaginaire.
« Les climats, les saisons, les sons, les couleurs, l'obscurité, la lumière , les éléments, les aliments, le bruit, le silence, le mouvement, le repos, tout agit sur notre machine, et sur notre âme . » Jean-Jacques Rousseau, Les confessions.