Le mouvement s’est accéléré et ainsi de nombreux jeunes français et francophones sont et vont allés étudier et travailler autour des énergies renouvelables (EnR) aux Canaries et en particulier sur El Hierro.
Ainsi la géographe martiniquaise Jessy Rosillette part ces jours-ci en voyage d’études sur l’île d’El Hierro pour sa thèse qui est encadrée par un centre de recherches de l’Université de La Réunion. Elle sera accompagnée de ses anciens Collègues de l’Université de Gran Canaria (ULPGC). Elle avait été précédée par un stagiaire guadeloupéen de l’Université des Antilles Axel Ibéné qui travailla plusieurs mois en 2015 chez Gorona del Viento, toujours sur El Hierro. Ce dernier vient d’achever ses études d’ingénieur en énergies renouvelables. Plus exactement à 24 ans, Axel Ibéné a été major 2016 de la promotion des ingénieurs de systèmes énergétiques de l’Université des Antilles. Il avait intégré l’école d’ingénieur de Guadeloupe après sa licence de physique, obtenue à l’Université de Fouillole à Pointe-à-Pitre.
« Ce qui m’a plu, ce sont les enseignements divers et variés qu’on a pu avoir mais aussi l’intervention de professionnels du monde de l’entreprise. Au départ, je n’étais pas forcément le meilleur. Mais j’ai été épaulé par des camarades qui m’ont encouragé car je manquais de confiance en moi, et ça m’a boosté pour arriver à ce stade. » A.I.
Vous avez aussi (en espagnol) les dernières nouvelles de la seconde mission, après celle de 2016, de mars 2017 des étudiants français sur El Hierro, ceux de SupAgro de Montpellier pilotés par Carole Sinfort avec qui j’évolue en parallèle. En voici un bref résumé par leur professeure accompagnante.
” La promotion 2016 des étudiants de l’option GEME a visité du 13 au 17 mars dernier, l’île d’El Hierro, (voir le journal TV en espagnol), internationalement connue pour la mise en place d’un système de production d’énergie durable en autonomie (centrale hydro-éolienne Gorona del Viento). Les étudiants étaient accompagnés de Carole Sinfort et Mylène Letellier. Sur place, les visites avaient été organisées par Gabriel Santos García de la chaire d’œnotourisme de l’Université de La Laguna.A travers la rencontre des élus (maires, le sénateur Pablo Rodriguez), d’experts de la Réserve marine, du Conseil insulaire des eaux et de la centrale de production d’énergie, de formateurs, chercheurs et producteurs, les étudiants ont pu comprendre le fonctionnement de ce territoire et les principaux enjeux auxquels fait face sa population.
Les étudiants ont été chaleureusement accueillis par les habitants de l’île notamment par le chroniqueur Juan Carmelo Padrón grâce à qui ils ont pu découvrir les secrets d’El Hierro et apprécier sa culture et son folklore.” C.S.
Enfin, pour ma part, j’ai aidé le montage d’un autre projet du programme européen Erasmus+ AFREQEN au sujet de l’intérêt de la métrologie et de la qualité en enseignement supérieur pour les énergies renouvelables en Afrique du Nord et de l’Ouest. Ceci d’abord à l’invitation de deux Collègues, l’un du Cirad, et l’autre marocain de l’Université Cadi Ayyad de Marrakech, déjà impliqués dans le projet d’enseignement en agronomie QESAMED (qui vient de s’achever). L’ensemble du montage administratif du dossier AFREQEN – vous trouveriez plus de détails à son sujet par ici – s’est fait sous la baguette du Laboratoire national de métrologie et d’essais de l’Institut National de Métrologie du CNAM (le Conservatoire National des Arts et Métiers) de Paris. Ainsi pour des étudiants du Maghreb et d’Afrique de l’Ouest, seront mariés deux éléments dits souvent a priori incompatibles, de façon péremptoire mais non démontrée, les énergies renouvelables (EnR) et la qualité. La partie des EnR s’appuie sur la contre-partie espagnole et plus précisément sur le savoir-faire des Canariens de l’Université de La Laguna (ULL) de l’île de Tenerife. Le “kick-off meeting” a eu lieu du 20 au 22 février.
Créer des ponts c’est-à-dire faciliter la préparation des voyages d’études des jeunes sur El Hierro, encourager les techniciens et les journalistes à s’y rendre, devenir quelques jours “fixeur” pour la BBC et bien d’autres petites actions aidant la connaissance des avancées tous azimuts, réalisées sur la plus petite île des Canaries, est devenu une grande joie et aussi une part de mon travail grâce à la compréhension, au fil des décennies, de nombreux Collègues et cadres de l’IRD.
L’ensemble de ces initiatives de liaisons, notamment le passage de relais entre générations, est associé depuis peu à l’initiative de label des petites îles durables du Conservatoire du Littoral – piloté par sa division internationale – qui considère El Hierro comme un modèle. La dernière réunion de cette initiative est l’atelier Small Islands Organisation (SMILO) qui s’est tenu à Marseille les 21 et 22 février 2017.