Tous les articles par Charles Frankel

Deux nouvelles sondes autour de Mars

 

La sonde américaine MAVEN étudiera l'atmosphère martienne
La sonde américaine MAVEN étudiera l’atmosphère martienne

Dimanche dernier 21 septembre, la sonde MAVEN (Mars Atmosphere and Volatile Evolution) de la NASA est parvenue en orbite martienne après un vol de dix mois. Et trois jours plus tard, c’est dans la nuit de mardi à mercredi (24 septembre) qu’arrive à son tour la sonde indienne Mars Orbiter Mission. Elles ont coûté respectivement 671 et 74 millions de dollars, ce qui en font des sondes « raisonnable » pour la première et carrément low cost pour la seconde.

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Fossile de dinosaure sur Mars

Trouver l'os de dinosaure !
Trouver l’os de dinosaure !

Les biologistes seraient ravis de trouver une trace de vie sur Mars, sous la forme par exemple d’un microfossile de bactérie ou autre forme d’organisme rudimentaire. Mais voilà que cette photo de Curiosity, prise en ce mois d’août 2014, révèle un fémur de dinosaure d’une espèce inconnue (au centre de l’image).

Il s’agit bien sûr d’une roche simplement sculptée par l’érosion (le vent notamment), mais on doit s’attendre à ce qu’une légende urbaine naisse sur le web et érige ce document comme la preuve irréfutable que des dinosaures ou autres quadrupèdes ont vécu sur la planète rouge !

Nouvelle carte de Mars

La US Geological Survey (USGS), bureau géologique des États-Unis, vient de publier sa nouvelle carte de la planère Mars, sous la direction de son cartographe “martien” Kenneth Tanaka.

La face volcanique de Mars, caractérisée par des plateaux volcaniques (rose saumonné)
La face volcanique de Mars, caractérisée par des plateaux volcaniques (rose saumonné)

L’ancienne version datait de 1987, élaborée à partir des images Viking des années 1970s. La nouvelle version profite de toutes les données récoltées par les sondes orbitales les plus récentes, à savoir Mars Global Surveyor (MGS), Mars Odyssey, Mars Reconnaissance Orbiter (MRO), et la sonde européenne Mars Express. Elle utilise surtout les données altimétriques radar de MGS et les données infrarouges de Mars Odyssey.

Les terrains de la nouvelle carte sont divisés en une cinquantaine de types, sur la foi de leur âge (c’est le critère de base d’une carte géologique) et là où c’est possible, de leur texture ou de leur nature : éjectats météoritiques, laves volcaniques, couches sédimentaires…

Les nouvelles données, en particulier, ont mis à jour l’étendue jusqu’alors sous-estimée des plus vieux terrains martiens encore identifiables : ceux d’âge Noachien inférieur, c’est-à-dire d’un âge grossièrement compris entre 4,1 et 4,0 milliards d’années. Leur surface reconnue a plus que triplé, dépassant 20 millions de kilomètres carrés (40 fois la France), soit désormais plus de 15 % de la surface martienne.

Les coulées de lave, quant à elles, sont surtout identifiées à partir de la période géologique suivante, l’Hespérien, qui débute il y a 3,7 milliards d’années (après le Noachien moyen et le Noachien supérieur). L’activité géologique décline alors rapidement, mais perdure jusqu’à aujourd’hui (Amazonien supérieur) avec des inondations catastrophiques et des éruptions volcaniques rares, mais notables, sans compter le remaniement perpétuel de la surface au gré des changements climatiques.

Il ne reste plus aux astronautes qu’à débarquer sur Mars, marteau de géologue et nouvelle carte en main…

Astéroïde non, Lune oui, Mars peut-être…

Le 25 juin dernier a eu lieu aux Etats-Unis une audition à la Chambre des Représentants pour entendre et questionner les auteurs d’un rapport très attendu sur les orientations de la stratégie d’exploration spatiale américaine.

Ce rapport du National Research Council (NRC) recommande de laisser tomber, comme futur objectif des vols pilotés, un rendez-vous avec un petit astéroïde qui serait « remorqué » pour étude jusque dans la proche banlieue terrestre. Ce projet de la NASA et de l’administration Obama a été critiqué, depuis sa création, par la majorité des acteurs du programme spatial, les auteurs du rapport NRC soulignant qu’il s’agissait d’un « gaspillage des ressources disponibles ». Le rapport recommande au contraire un retour de l’homme sur la Lune, en préparation au vol piloté vers Mars, qui est confirmé comme étant la destination finale du programme habité.

Envelopper un astéroïde dans du papier cadeau ? Pas trop intéressant...
Envelopper un astéroïde dans du papier cadeau ? Pas trop intéressant…

C’est un réconfort pour tous ceux qui soutiennent l’exploration martienne, mais hélas un rappel que depuis l’élection d’Obama en 2008, le programme spatial piloté américain a perdu 6 ans (et bientôt 8) à divaguer vers des objectifs sans soutien. Affaire à suivre après les prochaines élections de 2016…

Embarquement pour Mars

Couv Embarquement-pour-Mars

Voici LE livre de référence pour comprendre les enjeux, les étapes à franchir et les difficultés à surmonter pour poser des hommes et des femmes sur Mars.

EMBARQUEMENT POUR MARS: 20 DÉFIS À RELEVER (aux éditions A2C Médias, 2013) est un ouvrage collectif écrit sous la direction de Jean-François Pellerin, Richard Heidmann et Alain Souchier, avec la collaboration d’autres membres de l’Association Planète Mars. Soit une douzaine de spécialistes au total qui traitent d’une trentaine de sujets allant des enjeux économiques et stratégiques des missions pilotées martiennes aux différents scénarios proposés pour le vol, y compris les aspects techniques de la propulsion et de la descente sur Mars, la sélection des astronautes, leur alimentation et leur sécurité, leur exploration sur place de la planète rouge et l’aménagement de la base martienne. Sélection des astronautes et exploration sont les deux chapitres que j’ai moi-même contribués.

Il s’agit de la véritable “bible” du vol piloté martien qui explique au grand public, tout comme aux décideurs des agences spatiales, les questions soulevées par ce grand défi du 21ème siècle et les solutions proposées. Comme l’écrit l’astronaute de l’ESA Thomas Pesquet dans la préface :
“Comme cet ouvrage le montre, tout semble aujourd’hui converger, et des technologies clés paraissent en mesure de solutionner tous les problèmes. […] Une chose dont je suis fermement convaincu, c’est que la vision d’un homme qui foulera pacifiquement, pour la première fois, la surface de Mars causera une vague d’enthousiasme et d’espoir comme le monde n’en a pas connu depuis un certain 21 juillet 1969 […]”

Embarquement immédiat, chez votre libraire !

Un an (martien !) sur Mars

Selfie-Windjana PIA183902

Le 24 juin, Curiosity a bouclé sa première année martienne (687 jours terrestres) sur la planète rouge et reste en bonne santé. Elle s’est photographiée le mois dernier (grâce à la caméra au bout de son bras robotique) devant le dernier site de ses exploits : l’affleurement de couches de grès “Windjana”, qu’elle a foré pour en analyser la composition. Petit jeu : trouvez le trou du forage…

Opportunity toujours au travail !

Opportunity at (June 2014)

Le rover Curiosity est bien sûr la grande vedette martienne depuis son atterrissage sur la planète rouge, il y a bientôt deux ans. Mais avec ses dix ans de présence sur Mars, le rover de génération précédente, Opportunity, n’a pas dit son dernier mot. Il est toujours au travail, avec près de 40 kilomètres au compteur ! Voici l’une de ses dernières images, sur le rebord occidental du cratère Endeavour : très précisément à Pillinger Point sur Murray Ridge, (un cap et une corniche nommés en mémoire des feus planétologues Colin Pillinger, père de la sonde Beagle II, et  de Bruce Murray, ancien directeur du JPL). Le site recèle des argiles alumineuses, repérées depuis orbite. Charge à Opportunity d’opportunément les étudier de plus près…

Limace martienne

Rabe_Crater_perspective (400 Ko)

Cette spectaculaire image a été recueillie par la sonde européenne Mars Express qui n’arrête pas de nous livrer d’insolites portraits de la planète rouge. Il s’agit d’un champ de dunes (en sable basaltique, d’où la couleur noire) qui migre avec le vent pour se déverser dans des “puits” en périphérie du plateau central. Le tout prend l’allure d’une limace ou d’une amibe géante qui engloutit le paysage. Il s’agit en l’occurence du vieux cratère d’impact Rabe, large de 108 km, à l’ouest du bassin d’Hellas dans l’hémisphère sud (situé par 44°S, 325°W).

Vendre du vent martien

La page d'accueil de la société Uwingu, vente en ligne pour nommer "son" cratère martien
La page d’accueil de la société Uwingu, vente en ligne pour nommer “son” cratère martien

Une société privée, fondée par des astronomes et chercheurs du programme spatial, a lancé une campagne pour lever des fonds. L’objectif est louable : procurer des bourses à des étudiants et financer de petits projets spatiaux. La méthode pour récolter les donations l’est moins : proposer au public de baptiser un cratère d’impact ou une province sur Mars, en échange de quelques centaines à quelques milliers de dollars le site—alors que ce rôle était dévolu jusque là à l’Union Astronomique Internationale qui n’en tirait aucun bénéfice. Continuer la lecture

Trouvez Curiosity !

Kimberley pia18081 (HiRISE)

Le rover Curiosity est arrivé sur le site de Kimberley où le robot va marquer une pause et analyser quelques strates rocheuses intéressantes, autour de petites buttes que l’érosion a sculpté en marches d’escalier.
Saurez-vous trouver le rover sur l’image ? Indice : suivez les traces de roue, l’automobile étant entré dans l’image par le coin supérieur gauche.
L’image est large de 365 mètres. Elle a été prise par la caméra longue focale Hi-Rise de la sonde orbitale Mars Reconnaissance Orbiter (MRO), qui circule autour de la planète rouge depuis mars 2006.