Sur El Hierro aux Canaries, un tournage a été organisé pour Canal+, grâce à la société parisienne Memento Productions, et il a pu se dérouler sans anicroche du 15 au 20 novembre. Le sujet général est l’illustration du tour du monde en six ans d’un bateau à propulsion hybride utilisant une pile à combustible hydrogène transitant par des lieux où les EnR ont été développées. Le tout soit un « boat movie ” sera fractionné en plusieurs épisodes pour rentrer dans le format de la télévision. Dans le détail, c’est la saga d’un équipage qui aurait fait escale sur El Hierro et qui serait allé à la rencontre des acteurs locaux de la transition énergétique et écologique. Le nom du bateau est Energy Observer et il a fait l’objet de nombreux reportages, depuis son lancement en juillet 2017, sachant qu’il bénéficie de parrainages du plus haut niveau en France.
Ce catamaran de 30 mètres à deux moteurs électriques est propulsé uniquement par des énergies renouvelables dont une petite voile « kite » (cerf-volant de traction). L’électricité y est produite par des hydro-générateurs, deux éoliennes à axe vertical, des panneaux photovoltaïques et une pile à combustible hydrogène.
Il est à signaler que la tendance lourde la plus rapide, si les industriels voulaient changer le mode de propulsion extrêmement polluant par moteur diesel des bateaux de commerce, serait le passage au gaz naturel. Cela n’empêche pas des recherches abouties sur la propulsion électrique des bateaux de transport, notamment en Norvège, que l’ingénieur Tomás Padrón suit avec intérêt ; sur El Hierro, l’électricité a été privilégiée depuis les années 1980 pour envisager le futur de la mobilité et donc le commerce entre les îles des Canaries.
Le travail pour Canal+ est l’opportunité de remercier les collègues et habitants d’El Hierro dont certains sont devenus des amis que j’avais dérangés aussi précédemment à cause de tournages et d’interviews. Je pense aux documentaires faits pour la chaîne Planète dont les droits furent ensuite cédés à France 5, Arte et la BBC, au reportage effectué pour France Inter et aux montages des missions de nombreux journalistes, lycéens, étudiants et jeunes professionnels.
Tout un mille-feuille de collaboratrices et collaborateurs dont le labeur, jour après jour pendant des décennies, permet un développement différent et durable sur l’île d’El Hierro. Cette liste n’est pas exhaustive et il y aura des oublis dont, par avance, je m’excuse : Sabine Rahtjen de la Finca La Paz, Noémi Chinosi des Apartamentos Noemi, Luisa Anceaume et Fabiola Avila du service Environnement de l’administration insulaire, Inés Rodriguez directrice de l’hôtel Parador de El Hierro, Mercedes Barrera de la compagnie locale de location de véhicules Bamir et Cristina Morales chargée de la communication de la centrale EnR Gorona del Viento.
Je n’oublierais pas chez les hommes l’ingénieur Tomás Padrón, Cesar Espinosa qui dirigea longtemps la Réserve de la biosphère et le Géoparc, le meunier Oscar Febles Mendez qui moud les grains grillés pour obtenir le gofio ou la farine brunie qui est la nourriture traditionnelle des Canaries, Josefat Luis González et Manuel du Service insulaire de recyclage des huiles usagées et de leur transformation en biodiesel, Josep le capitaine catalan d’Extra Divers de La Restinga, Jean-François Billant le plongeur de Taxi Diver de La Restinga, Luis Manuel Espinosa Krawany qui animait pour l’administration le tourisme insulaire dans les années 1990, le garde forestier Juan Carlos « Kalilo ” Hernández, Manuel Lima de la compagnie d’autobus TransHierro, Andrés Álvarez Armas et Guillermo Alamo du Conseil insulaire des eaux, Juan Medina maintenant au service des routes, Juan Luis Morales et Renan Morales de la quincaillerie Morales de Frontera et chevilles ouvrières et champions du club de parapente local, Juan Manuel Quintero qui dirigea la construction de la centrale EnR Gorona del Viento et l’ingénieur Alberto Castañada toujours chez Gorona del Viento.
Toujours sur El Hierro, j’avais pu travailler avec Carlos Recio, basé à La Laguna de Tenerife, entre 2006 et 2007 pour l’installation des filets attrape-brouillard de la Cruz de los Humilladeros, avec l’aide du contrat européen Dysdera, puis en 2012 pour ceux du Parc Las Cancelitas.
Je n’oublie pas de citer le personnel de la boulangerie Mi Abuelo José et du bar Cruz Alta de Tigaday disponible, presque à toute heure, pour rassasier et aider les groupes de professionnels et de jeunes.
Enfin, je remercie le naturaliste Eustaquio « Quique ” Villalba et le météorologue Luis Santana Pérez de Santa Cruz de Tenerife d’avoir facilité un autre tournage, toujours par l’équipage d’Energy Observer, entre les 22 et 26 novembre : celui des globicéphales tropicaux dans les eaux côtières entre les îles de La Gomera et Tenerife (en espagnol). Mais aussi pour bien d’autres actions dans l’archipel des Canaries, je salue Quique et Luis bien bas.
Une partie de l’équipage d’Energy Observer, avec le chef de l’expédition Jérôme Delafosse et Julien Voigt plongeur et cameraman son drone à la main, m’accompagne sur le ponton du port de La Restinga dans la photographie mise en avant. El Hierro, Canaries, 19 novembre 2017. © A. Gioda, IRD.