Avant la date limite du 23 octobre, j’avais signé l’article en fait la tribune ou l’appel Scientists’ Warning for Humanity en septembre 2017. C’était la seconde édition, ici en français et bien sûr mise à jour, d’un texte publié il y a 25 ans, en 1992, par l’Union of Concerned Scientists (UCS) et plus de 1 500 scientifiques y avaient adhéré dont mon Collègue chilien de l’IRD Francisco Veas. Au total, plus de 15 000 signataires issus du monde entier approuvèrent cette seconde mouture sous la forme d’un texte bref – quelque 1 000 mots – et qui ne prenait que 6 minutes pour sa lecture, selon ses rédacteurs qui étaient essentiellement des biologistes australiens et américains. Le texte était par conséquent un minimum dénominateur commun entre les scientifiques. Il fut porté par William J. Ripple, Christopher Wolf, Thomas M. Newsome, Mauro Galetti, Mohammed Alamgir, Eileen Crist, Mahmoud I. Mahmoud et William F. Laurance.
Le 9 décembre, The Scientists’ Warning to Humanity a atteint son objectif soit la plus grande diffusion possible de par le monde. La tribune a été reprise par près de 130 organes d’information et la nouvelle de sa parution a été tweetée par quasiment 7 000 lecteurs touchant ainsi plus de 12 millions de personnes. La tendance est donc qu’il devienne l’un des articles scientifiques (puisqu’il fut publié le 13 novembre avant d’être repris dans le numéro de BioScience de décembre) les plus discutés de 2017 en se basant sur le facteur d’impact Altmetric Score : de plus de 6 500 à ce jour le 9 décembre. L’article original est facile à décharger gratuitement sous format PDF :
World Scientists’ Warning to Humanity: A Second Notice. BioScience, Volume 67, Issue 12, 1 December 2017, Pages 1026–1028, https://doi.org/10.1093/biosci/bix125.
Published: 13 November 2017.
L’appel initial, daté d’un quart de siècle, identifiait les tendances lourdes qu’il fallait inverser pour contenir la destruction de l’environnement et qui incluaient l’accroissement du trou de l’ozone, la déforestation, le changement climatique et l’augmentation de la population mondiale.
« Dans l’article de fin 2107, nous regardons ces tendances avec le recul temporel nécessaire et nous évaluons les réponses de l’homme grâce aux données disponibles ” dit l’un des co-auteurs Thomas M. Newsome et il poursuit : « Parmi les points noirs d’aujourd’hui à la lumière des dernières 25 années, nous notons en particulier les suivants :
- la réduction en moyenne de 26 % de la quantité d’eau douce disponible par personne ;
- la déforestation qui a touché quasiment 120 millions d’hectares dans le Monde et ce chiffre me semble sous-estimé sachant qu’en 2016 l’équivalent de la surface de la Nouvelle-Zélande (29,7 millions d’hectares) vient d’être effacé de la Terre ;
- la diminution de 29 % du nombre des mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens et poissons à l’échelle de la planète ;
- et l’augmentation de 75 %, toujours en nombre, des zones mortes océaniques ».
William « Bill » J. Ripple a signé le hashtag (mot-dièse) #ScientistsWarningtoHumanity et maintenant vous pourriez, chacune et chacun, nous aider en partageant le lien suivant : https://doi.org/10.1093/biosci/bix125. Sur le fond, toutefois reste à craindre qu’il ne changera vite pas grand-chose face à cette érosion rapide de la biodiversité et de perte de la qualité de vie. D’ailleurs en France, Valérie Chansigaud dans un ouvrage publié chez Actes Sud, cette année en septembre, fait le point sur le peu de poids de l’écologie chez nous. Elle recourt à un titre explicite mais elle développe, au fil des pages, un discours fort articulé : « Les Français et la nature – Pourquoi si peu d’amour ?” Bonne lecture et aidez-nous, s’il vous plait, par votre soutien éclairé.
Le dessin mis en avant représente l’un des derniers rhinocéros du Cameroun croqué sur le vif par Christian Seignobos lors d’une de ses missions au nord du pays en mars 1979 vers Ndock. Le rhinocéros noir d’Afrique de l’Ouest, après un contrôle dans cette région, a été déclaré éteint par la communauté scientifique internationale en 2011. © Ch. Seignobos, Des mondes oubliés, 2017, Parenthèses-IRD.