Une impact observé en direct

On a parlé récemment de l’impact d’un petit astéroïde d’une dizaine de mètres de diamètre sur Mars. Révélé en ce mois d’octobre 2022, l’impact a eu lieu en fait le 24 décembre 2021 dans Amazonis Planitia. Les vibrations de l’impact ont été relevés par la sonde au sol InSight, grâce au sismomètre français chargé de détecter les séismes martiens.
Ce n’est pas étonnant en soi : un objet de dix mètres de diamètre frappe la Terre, avec la puissance de 5 bombes d’Hiroshima environ, tous les dix ans environ. À cause de l’épaisseur de l’atmosphère terrestre qui les freine et les désintègre, peu d’objets de cette taille percutent le sol sur Terre et laissent un cratère, mais sur Mars c’est encore le cas.
Ce qui est particulièrement intéressant, c’est qu’un tel impact ait eu lieu lors des trois ans de fonctionnement de la sonde InSight et de son sismomètre, et qu’il ait émis des ondes dites « de surface » qui parcourent la croûte de Mars à faible profondeur et renseignent donc sur celle-ci : en l’occurrence qu’entre le site de l’impact dans la plaine d’Amazonis, environ 2000 km à l’est, et la sonde InSight dans Elysium, la croûte est plus dense qu’elle ne l’est aux environs immédiats de la sonde. Comme quoi la croûte martienne n’est pas identique partout, ce qui n’étonnera aucun géologue. Les planètes ne sont pas monotones.

L’impact dans Amazonis (en haut) permet d’étudier la croûte martienne entre le site de l’impact et le sismomètre de la sonde inSight (en bas)


Quant aux images, ce qui est intéressant, c’est que les quelques dizaines de mètres de profondeur excavées par l’impact, dans une région proche de l’équateur, des blocs de glace ont été rejetés en surface. Pour les vols pilotés à l’avenir, c’est encourageant : il y a de l’eau à faible profondeur même à ces faibles latitudes, pour alimenter les futures bases martiennes.