Chine : le retour

Le 27 décembre 2019, la Chine a réussi le tir très attendu de sa puissante fusée Longue Marche 5, qui a mis en orbite pour l’occasion un gros satellite de télécommunications en orbite géostationnaire. Le premier tir de la nouvelle fusée avait eu lieu avec succès en novembre 2016, mais le second tir en juillet 2017 s’était soldé par un échec, dû au dysfonctionnement d’une turbopompe. Le programme a connu un retard de près de deux ans, le temps de concevoir une nouvelle turbopompe : ce troisième tir était donc crucial pour remettre le programme spatial chinois sur des rails.

La sonde chinoise Huoxing-1, dont le lancement vers Mars est prévu en juillet 2020.

Grâce à cette fusée de 800 tonnes, du calibre d’Ariane 5 et du Falcon 9, la voie est désormais libre pour d’ambitieuses missions chinoises, à commencer par le lancement en juillet/août 2020 de la sonde Huoxing-1 vers la planète Mars. Son module orbital survolera la planète rouge à 400 km d’altitude, muni d’une caméra à haute résolution (de type HiRise, 2 m de résolution au sol), d’une caméra de moyenne résolution, d’un spectromètre, d’un magnétomètre et d’un radar. Un module d’atterrissage délivrera pour sa part au sol un rover de 240 kg à panneaux solaires –du calibre des rovers américains Spirit et Opportunity– qui sera muni de caméras, d’un laser similaire à celui du rover Curiosity, et d’un radar pour sonder le sous-sol jusqu’à 100 m de profondeur.

Les deux sites finalistes (cadres bleus) de la sonde chinoise Huoxing-1.

Deux sites d’atterrissage sont en lice : la région de Chryse (où ont atterri par le passé Viking 1 et Pathfinder), et la région d’Isidis Planitia, à mi-chemin entre ceux de Viking 2 et de Curiosity. Si le lancement de Huoxing-1 a bien lieu, 2020 sera un grand cru de l’exploration martienne, puisque la sonde s’élancera en parallèle avec le rover Mars 2020 de la NASA et le rover ExoMars de l’Agence Spatiale Européenne.

Le nouveau vaisseau spatial chinois, ici en cours d’intégration sur son module de service, sera capable de convoyer 4 à 6 cosmonautes en orbite terrestre.

Après ce tir martien, la fusée Longue Marche 5 aura pour mission de lancer en orbite terrestre son nouveau vaisseau spatial habité qui prendra le relai de l’ancien modèle Shenzhou. En vol automatique pour ce premier test, l’engin de 20 tonnes (module de service compris) pourra emporter quatre à six astronautes vers la future station spatiale chinoise en 2021, ou bien plus tard… vers la Lune.