Un grand exploit parce que le bateau était tout petit, presque une coque de noix : 6,50 mètres. Un grand défi parce que la traversée fut faite en solitaire et à la seule godille avec un coup de pousse des alizés (bien que l’absence de voilure n’ait pu aider leur capture). Un grand défi parce que fait avec un mince financement participatif qui n’a pas favorisé la mise au point de dérives performantes pour la navigation. Un grand succès car le temps de cette toute première transat El Hierro-La Martinique en solitaire et à la godille fut de 59 jours. Un temps à comparer aux 36 jours de la première traversée de Christophe Colomb lui-aussi parti des Canaries, de La Palma de Gran Canaria, le 6 septembre 1492 et qui toucha le Nouveau Monde le 12 octobre avec ses trois bateaux à voile : deux caravelles et une caraque. A l’inverse de Le Merrer, Colomb bénéficia d’une traversée parfaite avec des alizés soufflant si forts que ses marins craignaient de ne pas pouvoir remonter au vent pour le voyage de retour (ici la technique pour les jeunes en kitesurf). Rappelons qu’Hervé Le Merrer était sorti du port de La Restinga sur l’île d’El Hierro aux Canaries le 28 décembre à 14 heures (heure de Londres) pour une arrivée le 25 février vers 17 heures (heure locale) sur la plage de Bourg de Saint-Anne sur l’île de La Martinique.